Comice de Feurs
Les concours, le cœur de l’événement

La journée du samedi 9 mars était consacrée au jugement des animaux inscrits à l’un des concours du comice agricole de Feurs. Bilan de chacun d’eux avec les juges et les responsables

Les concours, le cœur de l’événement
Retour sur les différents concours qui se sont déroulés lors du comice de Feurs. ©Alexandra Pacrot

Concours de bovins de boucherie charolais et croisés

Sur les 161 animaux de boucherie charolais et croisés inscrits, quelques-uns manquaient à l’appel, comme souvent pour un tel concours. Le jugement a commencé vers 7h30 le samedi matin à huis clos. Pour son déroulement, Jean-François Cottin, co-président de l’association du comice en charge de ce concours avec Emmanuel Charliot, met la note de « 10/10 » : « Cela s’est super bien passé. A 10 heures, tout était fini. » « Les juges ont bien joué le jeu, assurait Frédéric Duchêne, co-président. On les invite et ils disent toujours oui. Et ils connaissent leur travail. »

A l’issue du jugement, Christian Séon commentait ce qu’il avait vu : « C’est un très beau concours. Il y a de plus en plus d’animaux croisés. Ils correspondent mieux aux attentes des acheteurs, avec une carcasse plus légère et plus fine d’os que les charolais. Les bouchers font attention au rendement. Les éleveurs ont bien compris que ce type de bêtes se vendent mieux. »

Une fois les opérations du jury terminées, les acheteurs ont pu pénétrer dans les écuries. « Tous les animaux ont été vendus en deux heures, commentait Jean-François Cottin. A midi, ils avaient tous trouvé acquéreur. » En ce qui concerne les cours pratiqués, « si on veut tenir compte des coûts de production, cela ne passe pas, assurait Frédéric Duchêne. Mais on n’a pas entendu les éleveurs se plaindre. Ils étaient plutôt satisfaits. Aujourd’hui, on manque de marchandise, donc la balle est dans leur camp pour définir les prix. » Certains acheteurs n’ont pas pu acquérir tous les animaux qu’ils avaient prévu ou pour lesquels ils avaient des commandes

Reproducteurs charolais

Après une édition 2023 avec neuf reproducteurs charolais, celle de 2024 reprend des couleurs avec 20 mâles présents. Gérard Delangle, éleveur charolais à la retraite, avait une nouvelle fois été sollicité par Marc Tisseur, responsable de l’exposition au sein de l’association du comice, pour juger le concours. « J’ai vraiment le sentiment que le concours s’améliore d’année en année. Les éleveurs se rendent compte qu’il faut proposer aux acheteurs des animaux de type viande. C’est d’autant plus vrai au comice, qui est un concours d’animaux de boucherie. »

C’est dans cette logique qu’il a jugé l’ensemble des animaux, en s’attachant à la finesse de viande. « Le prix d’honneur a été facile à juger. » Il l’a attribué à Trèsbon, appartenant à Jean-Marc Lespinasse, de Saint-Forgeux-Lespinasse. « C’était l’animal du jour. La différence s’est faite par son gabarit, son fort potentiel, sa puissance dans sa viande, sa longueur de corps, son arrière-train, ainsi que son poids. Ce n’était pas le plus fin d’os, mais ce mâle est bien proportionné. Il faut un minimum de squelette pour supporter cette musculature. »

Dimanche soir, alors que les animaux étaient sur la route du retour, Marc Tisseur annonçait la vente de cinq mâles. Il indiquait également que plusieurs éleveurs avaient pris contact avec de potentiels acheteurs. Des transactions pourraient bien se finaliser dans les prochains jours.

Reproducteurs limousins

Avec sept animaux présentés samedi en fin de matinée par trois éleveurs, le concours de reproducteurs limousins se rapproche de ses standards des éditions précédentes. Pour sa première en tant que juge au comice de Feurs, Léa Cubizolles, inséminatrice de 24 ans, donnait le ton : « La présentation globale était de grande qualité pour les deux sections (reproducteurs de 12 mois et ceux de 15 mois et plus, NDLR). L’ensemble correspondait très bien aux critères de la race. On va chercher des bêtes avec du bassin, de la rectitude du dessus, de la profondeur de poitrine et de la finesse d’os. Ce dernier point est un gage de réputation de la limousine. »

Entre les deux vainqueurs de section, c’est Tanguy, du Gaec Mercier, qui a décroché le prix d’honneur devant Ubert, appartenant à Clément Guillaud : « C’est un super veau très à la mode, avec un super bassin pour ne pas dire le bassin parfait, un super dos très tendu. Aujourd’hui, c’est le veau qui tape à l’œil de par son bassin, qui est vraiment hors normes, et très bien développé sur tout le reste. Mais c’est son bassin qui fait la différence sur Ubert. ». 

Au terme de son jugement, Léa Cubizolles dressait un bilan très flatteur du concours de reproducteurs limousins : « Aujourd’hui, quand je regarde le prix d’honneur, mais aussi les deuxièmes de section, on ne peut pas faire mieux. Il faut continuer comme ça et ne rien lâcher, c’est excellent. Des veaux comme ceux-ci, sur un concours interrégional, voire plus haut, ont largement le niveau. Ils sont complètement dans les standards de la race. »

Animaux de boucherie limousins

Belle ambiance, bonne affluence, concours de qualité et bovins intégralement vendus… Le concours d’animaux de boucherie avait (presque) tous les ingrédients pour s’inscrire parmi les éditions marquantes. Le nombre d’animaux présentés cette année était cependant décevant cette année pour Jean-Luc Conseillon, son responsable : « À mon sens, il n’y a qu’un bémol : ne pas avoir réussi à faire le plein. » Celui-ci se réjouissait malgré tout de l’affluence comme de l’ambiance, aussi bien entre éleveurs qu’avec les visiteurs.

Les juges (Bernard Thivillier, Alexandre Vial et Léa Cubizolles) évoquaient « un joli ensemble, avec de bonnes bêtes présentées. La qualité était au rendez-vous ». De concert, ils indiquaient avoir gardé leur ligne de conduite : « Ce que l’on juge dans un concours de boucherie comme celui-là, c’est la finesse d’os et la qualité de finition des animaux. ». Au terme du concours, le trio tirait une conclusion : « Au fil des ans, on voit que l’on a perdu des éleveurs et des animaux. Le choix est donc moins conséquent qu’à un moment donné, avec des présentations qui, parfois, n’ont pas leur place ici. Les premiers doivent continuer dans cette voie, mais il faut ramener une qualité plus homogène dans les dernières places. Il ne faut pas dénaturer le concours, c’est une vitrine pour le public qui vient, mais surtout pour les acheteurs. »

Samedi midi, Jean-Luc Conseillon indiquait que 90 % des bêtes avaient trouvé preneur. En milieu d’après-midi, les 100 % étaient atteints : « Tout a été plutôt bien vendu et rapidement. C’est un soulagement, en tant que responsable. Cette année, le week-end a permis une grosse plus-value par rapport aux prix pratiqués en ferme, donc cela incitera les éleveurs à revenir. »

Agneaux de boucherie

« Globalement, le concours des agneaux de boucherie s’est assez bien passé. On a sensiblement recensé le même nombre de cases d’agneaux que l’année précédente (35 contre 36 en 2023) » : la satisfaction générale pouvait être de mise lorsqu’est venue l’heure de dresser un bilan avec Daniel Poyade, responsable de l’exposition ovine au sein de l’association du comice. Samedi matin, à huis clos, le jury, identique à celui de l’édition précédente (Guy Mathevon, Alain Verpet et Bernard Pelin) a eu fort à faire pour déterminer les deux grands prix d’honneur. Ensemble, ils ont évalué 20 lots en races croisées rustiques et 15 en bouchères. Au final, les juges évoquaient de concert une belle édition, assez homogène. Ils justifiaient que la complexité du jugement était un gage de qualité du concours, les lots se ressemblant : « Il n’y avait peut-être pas d’exception, mais pas de mauvais lots non plus. »

Daniel Poyade, qui reconnaissait avoir vu un concours plus homogène qu’en 2023, se montrait également satisfait de l’affluence dans les écuries. Outre les deux concours, l’exposition ovine était représentée par huit cases, dans la lignée des éditions précédentes. En matière de transactions, le responsable affirmait que tout avait été vendu assez rapidement. « Je pense que les éleveurs en tirent un petit bénéfice et c’est bien normal, cela demande du travail. »