Régionales 2021
Andréa Kotarak : « Ma priorité est de défendre nos produits, notre savoir-faire et notre identité »

Réunis à Agrapole (7e arrondissement de Lyon), lundi 31 mai, les membres du Caf Auvergne-Rhône-Alpes (1) ont convié les principales têtes de liste candidates aux élections régionales des 20 et 27 juin prochains à présenter leurs programmes pour l’agriculture régionale. Après un tirage au sort effectué le matin même, elles se sont exprimées à tour de rôle, en visio-conférence. Elles ont chacune présenté en quinze minutes leurs intentions et ambitions en cas de victoire.

Andréa Kotarak : « Ma priorité est de défendre nos produits, notre savoir-faire et notre identité »
©RN

Andréa Kotarak - Rassemblement National

Notre région est riche par ses 77 AOP, par ses indications géographiques, ses AOC, et tout cela est menacé aujourd’hui, notamment par les traités de libre-échange. On se souvient notamment du Ceta : de nombreux fromages par exemple n’ont pas été protégés par la Commission Européenne. Ma priorité est de défendre nos produits, notre savoir-faire et notre identité, car sans cela, nous n’arriverons pas à sauvegarder les emplois locaux non délocalisables sur l’ensemble de notre territoire. L’autre cap est sur l’autonomie et la souveraineté. Cela va être un enjeu global, qui sera lié à l’eau et au changement climatique. On le voit aujourd’hui, certains Etats commencent à acheter des terres agricoles dans d’autres pays. Il faut donc faire de l’agriculture une priorité nationale. Comment traduire cela à l’échelle régionale ? Je vais parler de l’épisode de gel d’avril, qui a été, en ce sens, marquant et a créé un effet de choc. D’abord, on a considéré que l’ensemble de la filière était concernée, à la fois les arboriculteurs et viticulteurs mais aussi les transformateurs et les saisonniers. Il y eu un choc psychologique dans la population puisque ce gel a été général, il a frappé l’Espagne et la Grèce en passant par nous. Quand il y a un épisode tel que celui-ci, il n’y a rien dans les étalages de nos magasins. 

Reconnaitre l’agriculture comme d’utilité publique

Je crois qu’au niveau national, il faut reconnaitre l’agriculture comme une activité d’utilité publique, revenir à un système de montants compensatoires pour les productions de qualité, locales, que les agriculteurs touchent au prorata de leurs ventes. C’est un cap à donner, y compris dans la région. Les collectivités locales, à travers leurs appels d’offres et les cantines, doivent privilégier les circuits courts, nos élevages, nos filières locales d’approvisionnement. Il faut changer la jurisprudence auprès des tribunaux pour contraindre et accompagner les collectivités dans cet approvisionnement local. Sur la question de l’énergie, que je ne sépare pas de celle de l’eau, je souhaite accompagner de A à Z les agriculteurs dans leurs projets de photovoltaïque, notamment flottant, car je ne souhaite pas qu’ils soient récupérés pas des investisseurs vautours, qui leur laissent l’usage du bâtiment tout en les privant d’un revenu confortable de production d’électricité. Même chose pour l’eau : l’électricité et le pompage, qui coûtent très cher, peuvent être atténués à travers le photovoltaïque. Il faut développer ce secteur ainsi que la recherche et le développement autour.

(Pour des raisons techniques, Andrea Kotara s'est exprimé par téléphone)

Propos recueillis par Alison Pelotier et Zoé Besle

(1) Caf : le Conseil de l’Agriculture Française d’Auvergne-Rhône-Alpes réunit les organisations professionnelles agricoles représentatives et mutualistes de la région : FRSEA, Jeunes Agriculteurs, La Coopération Agricole, Crédit Agricole, Groupama, MSA, chambre régionale d’agriculture.

Vidéo à retrouver ci-dessous.