Assemblée générale
La FDSEA veut garder une agriculture forte
Une salle comble attendait le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie, en fin de semaine dernière pour l’assemblée générale de la FDSEA de la Loire à Montbrison. L’échange s’est facilement instauré entre l’élu national et les adhérents ligériens, sur les mobilisations de ces derniers mois et les avancées obtenues, mais aussi sur divers autres sujets.
Après le président de la FNSEA l’an passé, quelques jours seulement après son élection, c’était au tour du secrétaire général d’assister à l’assemblée générale de la FDSEA de la Loire, vendredi 8 mars à Montbrison. Hervé Lapie avait fait le déplacement de la Marne, où il est agriculteur depuis 1992 (polycultures diversifiées et porcs). Un peu stressé pour sa première assemblée générale comme président, mais toujours avec le sourire, Jean-Luc Perrin lui souhaitait la bienvenue, tout comme aux adhérents venus en nombre.
La première partie de la matinée était réservée à un temps d’échange à huis clos entre les adhérents et le responsable de la FNSEA. Des questions sur la suite des mobilisations du début d’année et sur les avancées obtenues ont bien évidemment été posées. De ces interventions en ont découlé d’autres comme les élections européennes, l’avenir de l’agriculture biologique ou encore les accords de libre-échange. Sans tabou, Hervé Lapie a répondu aux questions, en veillant à toujours expliquer le travail de fond que conduit le syndicat, en lien avec le réseau Jeunes agriculteurs. « En fin d’année, nous avions senti que les braises étaient là. Nous avions lancé l’opération #onmarchesurlatete. En début d’année, les mobilisations dans le sud de la France ont été l’étincelle pour que le feu prenne. Le mouvement est parti de la base. FNSEA et JA ont organisé la remontée des revendications de manière démocratique. La mobilisation se poursuit par le travail conduit avec le gouvernement et les préfets. »
En seconde partie de réunion, une fois les invités arrivés (élus du territoire, présidents et directeurs d’organisations professionnelles agricoles, ainsi que représentants de l’Etat), le rapport d’activité de l’année 2023 a été présenté sous forme de diaporama. Quelques minutes qui ont retracé le travail mené par le réseau FDSEA au cours des derniers mois. Maxime Brun, secrétaire général du syndicat, prenait ensuite la parole pour insister sur plusieurs sujets qui ont touché l’agriculture du département : augmentation des charges, paiement des aides Pac retardé, nouvelle sécheresse ou encore dégâts de la faune sauvage.
Rémunération, simplification et dignité
Les deux secrétaires généraux (FDSEA et FNSEA) rappelaient les grandes lignes des revendications portées par le syndicalisme majoritaire : redonner de la dignité et de la fierté aux agriculteurs ; leur assurer une juste rémunération et leur permettre d’exercer leur métier dans de bonnes conditions. « Les mobilisations ont permis de mettre de nombreux sujets sur la table, intervenait Jean-Luc Perrin, avant de laisser la parole à la salle. Du travail reste à faire. Les attentes sont à la hauteur des enjeux. » Hervé Lapie le disait d’une autre manière : « Se sentir aimé pendant les mobilisations, c’est bien. Nous attendons désormais des preuves d’amour de la part de nos dirigeants. Nous savons que nous devons être patients, mais notre patience pourrait avoir des limites… »
Le secrétaire général de la FNSEA brandissait le document reprenant les 130 mesures transmises au gouvernement, avec un code couleur : en vert les dossiers qui ont avancé, en orange ceux qui sont en bonne voie et en rouge ceux pour lesquels aucune réponse n’a été apportée. « La prochaine réunion avec le Premier ministre est lundi prochain (le 11 mars, NDLR). Nous nous y rendrons avec notre tableau de bord et ferons un état des lieux pour chacune des mesures. » Le secrétaire général de la FNSEA assurait que « c’est compliqué de changer de logiciel, alors que nous sommes dans un système normatif depuis des années ». Il poursuivait sur la loi Egalim : « Depuis 30 ans, le pouvoir a été donné à la grande distribution. Nous ne devons pas lâcher. Cela peut prendre du temps pour inverser la tendance, mais je suis persuadé que nous y arriverons. Néanmoins, les agriculteurs devront s’engager dans la contractualisation. Il ne faut pas tout attendre de la loi. »
Pendant le temps d’échange avec la salle, des sujets comme les calamités, les contrôles réalisés par l’OFB (Office français de la biodiversité), le renouvellement des générations ou encore le calcul des retraites ont été abordés. Le secrétaire général a pris note des demandes des adhérents, apportant des éléments de réponse pour certaines et promettant de se renseigner sur les autres. Une chose est sûre, la FNSEA poursuivra son travail de fond sur les dossiers.
« Nous ne lâcherons rien ! »
Jean-Luc Perrin le confirmait : « Les dossiers sont nombreux. Nous ne lâcherons rien ! Nous sommes organisés pour cela. Nous sommes au travail chaque jour depuis des années. La Loire a une agriculture forte. Nous nous devons de donner des perspectives aux jeunes. Pour ceci, les agriculteurs ont besoin d’un revenu décent et de pouvoir produire. »
L’assemblée générale, comme le veut les statuts, a vu la présentation des comptes de l’exercice 2023, qui sont positifs. Une légère hausse des cotisations a été adoptée, pour compenser en partie la progression des charges. « Même si cette augmentation ne va pas bouleverser les finances de la FDSEA, il faut bien que vous ayez conscience que ce sont les cotisations qui font en partie vivre notre structure, expliquait Jean-Luc Perrin en s’adressant directement aux adhérents. Le président et le secrétaire général ne pourront pas être les seuls à aller chercher de nouveaux adhérents. C’est à chacun de vous de faire passer les bons messages afin d’avoir une base forte pour nous faire entendre. Des cotisations suffisantes permettront aussi d’apporter des services répondant aux attentes des adhérents. »
En fin de réunion, la parole était laissée aux invités. Le préfet, Alexandre Rochatte, concluait les travaux en félicitant le syndicat majoritaire pour la bonne tenue des mobilisations, en confirmant que le gouvernement a entendu les attentes, en assurant que le travail a commencé dans le département et en rappelant qu’il ne lève pas la garde sur les sujets de fond, comme l’eau ou les dégâts de gibier.
Lucie Grolleau Frécon
Pour compléter cet article, un dossier complet sur l'assemblée générale de la FDSEA sera publié dans l'édition papier du 22 mars.