Témoignage
Cancer : Laure, la résiliente

Touchée par un cancer du sein il y a six ans, Laure raconte son parcours semé d’épreuves : diagnostic, traitement, reconstruction… Et au bout du tunnel, la vie.  

Cancer : Laure, la résiliente
La ligue contre le cancer accompagne le corps médical dans la prise en charge des patients.

Comment avez-vous découvert votre cancer ?
Laure :« J’avais 38 ans. J’ai ressenti une douleur au bras pendant mon sommeil. J’ai senti un ganglion sous le bras et une masse dans le sein. On m’a vite fait passer une échographie et une mammographie qui ont confirmé le diagnostic. En fait, cela faisait surement 6/8 mois que mon cancer était là. Je toussais beaucoup, j’avais mal au cou et au bras mais je ne pensais pas à ça. »
 
Comment avez-vous été traitée ? 
Laure :« Au départ on m’avait dit que c’était un petit cancer… mais ça a été long. En réalité, j’avais plusieurs tumeurs dans le sein qui n’avaient pas été détectées au Pet Scan. J’ai subi trois opérations en un mois, la dernière étant la mastectomie totale. Dans un premier temps, je n’y étais pas favorable mais le bon sens a pris le dessus ».
 
Avez-vous bénéficié d’autres traitements en dehors de la chirurgie ?
Laure :« Oui, j’ai fait de la chimio (8 mois), de la radiothérapie (24 séances) et une thérapie ciblée comme j’étais HER2 positive, c’est-à-dire porteur d’une protéine qui favorise le développement des cellules cancéreuses. Je suis sous hormonothérapie depuis cinq ans et pour cinq ans encore. Je me suis fait enlever mon second sein par précaution. »
 
Quels effets secondaires avez-vous ressenti ? 
Laure :« Je suis un cas particulier. J’ai perdu mes cheveux mais au bout de 15 jours, ils ont repoussé. J’ai perdu des ongles aussi. En revanche, je n’ai pas ressenti de fatigue, de nausées, J’ai continué à travailler et à faire du sport. Je suis de naturel optimiste. Avant la chimio, je faisais deux heures de fitness. »
 
La mastectomie est traumatisante. Comment l’avez-vous vécue ? 
Laure :« J’ai envisagé la reconstruction très vite. En fait, dès le départ il faut penser à « l’après » car le chirurgien doit connaitre notre choix au moment de la mastectomie.  Ensuite, pour la reconstruction, il faut patienter jusqu’à la fin des traitements et enattendant, il faut travailler notre peau : la masser, la décoller. Psychologiquement, c’est très dur. »
 
Pourquoi témoigner aujourd’hui ? 
Laure :« C’est mon oncologue, administrateur de la Ligue contre le cancer qui a parlé de mon cas et qui m’a proposé, de transmettre un message positif. J’apporte mon témoignage sur les traitements, la chirurgie, la reconstruction auprès des malades mais aussi à la Fac de médecine et dans les écoles d’infirmières. »
 
Quels messages avez-vous envie de faire passer aux malades ? 
Laure :« Le parcours de soin est bien fait. L’ICLN met à disposition plusieurs spécialistes (assistante sociale, esthéticienne, psy, diététicienne…). Les consultations sont rapides, médecins et infirmiers sont complémentaires. Je suis du genre à poser beaucoup de questions. C’est important de le faire. Sinon, parfois, certains médecins ne rentrent pas dans le détail et c’est dommage.
Et puis bien sûr, faites-vous dépister. Certaines personnes n’y vont pas par peur du résultat. C’est un très mauvais calcul. »
 
Propos recueillis par David Bessenay.
 

Ligue contre le cancer : 
Tél. : 04.77.32.32.85 ; Courriel : cd42@ligue-cancer.net

Du 15 au 21 mars : semaine nationale de lutte contre le cancer
Le 4 février dernier, Emmanuel Macron a dévoilé un plan cancer sur 10 ans, avec des objectifs ambitieux : amélioration de la prévention, améliorer la qualité de vie des patients, lutter contre les cancers de mauvais pronostics (système nerveux central, poumon, foie, pancréas, œsophage, leucémies aiguës myéloïdes), s’assurer que les progrès dans les traitements bénéficient à tous. 
Avec 382 000 nouveaux cas de cancer en 2018, on note une baisse du taux d’incidence standardisé entre 2010 et 2018 chez les hommes (- 1,4 %) et une stabilisation chez les femmes (+ 0,7 %). La baisse du taux de mortalité standardisé sur 2010-2018 est plus prononcée chez les hommes (- 2 %) que chez les femmes (- 0,7 %). 
La situation la plus préoccupante concerne le cancer du poumon chez les femmes dont les taux d’incidence et de mortalité connaissent la plus forte augmentation. Chez l’homme, les taux standardisés d’incidence et de mortalité diminuent pour deux des trois cancers les plus fréquents (cancer de la prostate et cancer colorectal). 
 
Mars bleu : mois de promotion du dépistage du cancer colorectal 
Le cancer colorectal, ou cancer du côlon et du rectum, est l’un des plus fréquents en France. Il touche chaque année plus de 43 000 personnes et cause 17 000 décès. Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse.
Le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10 s’il est détecté suffisamment tôt. La participation au dépistage est insuffisante et très inférieure à la recommandation européenne (45 %).
L’objectif du dépistage est de diagnostiquer le cancer à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes, afin de mieux le soigner et d’en limiter les séquelles ainsi que celles des traitements. 
 
Ligue contre le cancer : 
Tél. : 04.77.32.32.85 ; Courriel : cd42@ligue-cancer.net