Technologie
Oz, un brin de magie dans un robot agricole

Premier modèle vendu dans la Loire, le robot Oz est un automate agricole tout droit sorti de l’imaginaire de Naïo Technologies. Intéressé par sa polyvalence, notamment de désherbage et autres, le maraîcher Gauthier Thévenon, implanté à Chambles, s’en est procuré un depuis près d’un an. Réactions.

Oz, un brin de magie dans un robot agricole
Naïo Technologies, Agri Sud Est et Gauthier Thévenon, un triple partenariat autour du robot Oz.

C’est au jardin de Gauth, son domicile à Chambles, et plus précisément dans le hameau de Noailleux, que l’agriculteur Gauthier Thévenon effectuait une démonstration de son gadget vieux d’un an, mercredi 3 novembre. Un robot autonome « qui me facilite véritablement le quotidien et qui m’a permis d’augmenter ma production », confiait son utilisateur régulier. Propriétaire d’une exploitation maraîchère de deux hectares depuis 2009 et travaillant en solitaire, c’est pour lui « un gain de temps considérable et une qualité de travail optimale » qui ressortent depuis son acquisition. C’est d’ailleurs après s’être renseigné sur différents sites internet et avoir regardé des vidéos que Gauthier Thévenon a souhaité obtenir ce robot destiné à travailler dans l’inter-rang ou sur les cultures. Lui qui qui cultive des légumes de saison de manière raisonnée, il s’est doté d’un assistant technologique précis, sans risque d’abimer ses productions.

Petit et polyvalent

Comparé à « un mini tracteur fonctionnant à l’énergie électrique », Oz est le premier robot de désherbage autonome vendu dans la Loire. Et ce, dans l’optique de favoriser une agriculture saine et respectueuse de l'environnement et des sols. D’une longueur de 130 cm, d’une largeur de 47 cm et d’une hauteur de 83 cm pour un poids de 150 kg, cet automate de petit gabarit dispose d’une autonomie de huit heures. Son faible poids évite le tassement et le binage superficiel et permet donc de préserver la structure des sols. L’ensemble des techniciens et experts en robotisation présents sur les lieux s’accordaient à évoquer la connivence entre lenteur (vitesse allant de 0,1 à 1,8 km/h) et précision. Le robot dispose d'outils classiques en agriculture comme des bineuses à soc, une bineuse à ressort, une rasette à brosse, une herse étrille, une herse droite et une remorque de transport. Ces derniers sont changeables et réglables par l’agriculteur. Ainsi, il est possible de tracer des sillons, semer ou planter, désherber, biner, transporter ou encore assister l’agriculteur lors de la récolte. 

OZ dispose en plus d’une précision centimétrique ; l’utilisation récente du GPS RTK apporte, au-delà du satellite, la possibilité de transmettre en temps réel les données de corrections d'une base d'observation aux GPS mobiles. Car le robot est muni d'un système de guidage qui nécessite comme données d'entrée le nombre de rangées à traiter, leur largeur et leur longueur. 

En termes de prix, OZ est estimé dans la fourchette de 20 à 30 000 euros, fluctuant en fonction de la gamme d’outils choisis. 

Lancée dans le cadre d’une journée portes ouvertes, cette démonstration du robot OZ a été organisée par Agri Sud Est Centre. La société, qui accompagne et conseille les agriculteurs dans la robotisation de leur exploitation, a d’ailleurs « créé un partenariat avec Gauthier Thévenon, le principal concerné, depuis un an environ. », comme l’indique Clément Bridot, responsable du développement de l’agriculture numérique. Agri Sud Est Centre se retrouve être aussi en partenariat avec le GIE (Groupement d’intérêt économique) Loire Auvergne Agro, groupement entre les coopératives de l’Allier (Ucal), de la Loire et de la Haute-Loire (Eurea) créé en 2014. Ces dernières mutualisent leurs compétences au service de l’agronomie, de l’expérimentation de l’agriculture numérique et de l’approvisionnement.

Quant à Naïo Technologies, à l’origine d’Oz, elle est une startup de la région toulousaine spécialisée en robotique agricole. Créée en 2011 par les ingénieurs Aymeric Barthès et Gaëtan Séverac, elle avait pour objectif initial de « proposer un outil qui aide les petits maraichers, notamment en créant une machine qui automatise les tâches », selon Paul Pampuri, responsable commercial de l’entreprise. Désormais, avec Oz notamment, Naïo Technologies vise à faire découvrir cet engin aux potentiels futurs intéressés, mais aussi à les former dès acquisition. Car si mercredi 3 novembre était une démonstration faite dans le cadre d’une journée portes ouvertes, un essai peut aussi être effectué directement auprès des particuliers.

Deux autres robots

Mais leur création ne s’arrête pas là. La marque Naïo Technologies propose une gamme de deux autres produits commercialisés par Agri Sud Est Centre. Outre Oz, on retrouve alors le robot Dino et le robot Ted. Plus adapté au travail autonome sur des grandes cultures légumières (salades, carottes, oignons…), ce robot peut couvrir une surface de travail de cinq hectares par jour. De la même autonomie de batterie qu’Oz, et avec une possibilité d’y ajouter bon nombre d’équipements, Dino est équipé d’une caméra permettant le travail intra-rang.

De son côté, Ted est le nouveau robot viticole de la marque Naïo Technologies. Il enjambe la vigne afin de pouvoir travailler sur un rang complet. Son fonctionnement a été prévu afin de pouvoir conserver les outils, grâce à un système d’attelage s’apparentant à celui d’un tracteur enjambeur.