FDSEA et Paysans de la Loire
100 ans de Claudius Piot : un homme lié à l’histoire syndicale de la Loire

Les aînés se souviennent de Claudius Piot, ancien président de la FDSEA de la Loire et gérant de Paysans de la Loire. Son 100e anniversaire est l’occasion d’évoquer une période agitée du syndicalisme ligérien qu’il a bien connue.

100 ans de Claudius Piot : un homme lié à l’histoire syndicale de la Loire
Claudius Piot (à droite), ancien président de la FDSEA et de Paysans de la Loire. Il a été l’un des partisans de l’unité syndicale dans le département. A ses côté, Robert Duclos, ancien président de la Chambre d'agriculture de la Loire. Photo de 2006.

Les lecteurs assidus du journal Paysans de la Loire ont pu lire, au mois de juillet, l’article consacré au changement de gérant de la SARL en charge de la publication de ce titre de presse agricole et rural. François Garrivier a effectivement été nommé par les actionnaires comme gérant, à la suite de Bernard Denis. Celui-ci occupait cette fonction depuis 1994. Les plus anciens lecteurs se souviennent peut-être de son prédécesseur : Claudius Piot, gérant de Paysans de la Loire de 1984 à 1994.

Ce dernier a fêté son anniversaire la semaine dernière : pas moins de 100 bougies ! Il a laissé sa maison de Chamboeuf pour s’établir dans une maison de retraite à proximité de ses deux filles dans la région lyonnaise. Robert Ducos, ancien président de la Chambre d’agriculture de la Loire (1974-1994), assure que l’ancien gérant de Paysans de la Loire « a toute sa tête et suit de près toute l’actualité ». Il rappelle, par la même occasion, que Claudius Piot avait auparavant été président de la FDSEA de la Loire, de 1966 à 1974. « Il a tenu fermement la barre dans des années syndicalement agitées ». Il a également été président de la Safer et vice-président de la Chambre d’agriculture.

Scission syndicale

Des années agitées, oui, le syndicalisme ligérien en a connu ! Au début des années 1970, un clivage se fait sentir. Les deux tendances, celle dans la mouvance de la FNSEA et une autre appelée Paysans travailleurs (puis FNSP, Fédération nationale des syndicats paysans), cohabitent au sein de la FDSEA pendant plusieurs années. En 1981, les Paysans travailleurs accèdent à la présidence de la FDSEA. En 1982, lors de l’assemblée générale de la FDSEA, une motion demande la suspension de l’adhésion de la FDSEA à la FNSEA. En octobre 1982, 2 500 agriculteurs pro-FNSEA empêchent la tenue de l’assemblée générale de la FDSEA, au cours de laquelle devait être proposé l’arrêt de l’adhésion de la FDSEA à la FNSEA. Lors des élections à la Chambre d’agriculture en janvier 1983, les agriculteurs ligériens ont montré leur attachement à l’unité syndicale en votant majoritairement pour la liste FNSEA-CNJA plutôt que pour la liste FDSEA-CDJA-FNSP. Le 3 mars 1983, une nouvelle assemblée générale de la FDSEA est organisée. Les adhérents décident que celle-ci doit continuer à adhérer à la FNSEA. Les anciens dirigeants démissionnent alors et créent la FDSP (Fédération départementale des syndicats paysans, qui donnera ensuite naissance à la Confédération paysanne). Claude Chaut est élu président de la FDSEA en juillet 1983.

Ce dernier, agriculteur de Chazelles-sur-Lavieu, relatait, à l’occasion des 70 ans de Paysans de la Loire quelques faits de cette époque : « A partir de 1975, les Paysans travailleurs faisaient leur propagande dans Paysans de la Loire et critiquaient certaines OPA. Il y a eu des droits de réponse ». A cette période-là, c’est Jean Damon qui était gérant de Paysans de la Loire. « Il relisait tous les articles avant leur parution. Il a joué un rôle important pour que le journal reste digne et demeure l’expression de toutes les organisations agricoles, pour que ce ne soit pas la guerre syndicale par l’intermédiaire du journal.» Claude Chaut estimait que « le journal a eu la chance d’être géré par une SARL, avec plusieurs OPA actionnaires. S’il y avait eu uniquement la FDSEA comme actionnaire, le journal aurait sûrement eu un autre devenir… »

Claudius Piot, nouveau gérant de Paysans de la Loire

Alors qu’en 1983 le réseau syndical se réorganisait avec des nouveaux responsables, un nouveau gérant est nommé pour Paysans de la Loire. Il s’agit de Claudius Piot, agriculteur à Saint-Denis-sur-Coise et depuis peu à la retraite. Sa mission : « Faire le lien entre les OPA, expliquait-il pour le dossier spécial édité à l’occasion des 70 ans d’existence du journal. Le directeur avait en charge de gérer le quotidien, de relire les articles ». Alors que la période houleuse sur le plan syndical était passée, le gérant du journal avait moins besoin d’être présent dans les bureaux. « Comme tout se passais bien, je suivais de loin la gestion quotidienne du journal et des équipes, se souvenait Claudius Piot. Le directeur était bien présent ». Et d’ajouter : « Le journal était l’expression des organisations agricoles.».

 

LGF