Association du comice
Un travail d’équipe pour préparer les concours

Derrière les concours d’animaux de boucherie, toute une logistique est mise en place par des membres de l’Association du comice agricole. Leur objectif commun : tout faire pour qu’ils se déroulent sans accro.

Un travail d’équipe pour préparer les concours
Des secrétaires de l'association aux responsables des concours, en passant par les vice-présidents, chacun a son rôle dans l'organisation de la manifestation.

Dès le mois de janvier, la secrétaire de l’association, Colette Glas, envoie à la presse une demande de publication des adresses des responsables des concours pour que tout nouvel éleveur souhaitant inscrire un ou des animaux puisse les contacter. En parallèle, un dossier d’inscription est adressé aux éleveurs ayant présenté des animaux au comice ces dernières années.

Données informatisées

Les inscriptions parviennent ensuite directement aux responsables des concours : Daniel Poyade pour les ovins, Jean-Luc Conseillon pour les limousins et Marc Tisseur pour les reproducteurs charolais. L’enregistrement papier a la préférence de ces derniers, qui se chargent d’établir les sections. Ce n’est qu’ensuite que Cédric Robert, secrétaire adjoint, saisit les informations dans un fichier informatique. C’est à lui que les exposants d’animaux de boucherie charolais et croisés adressent leur demande d’inscription. Il enregistre chaque animal et ses renseignements dans un fichier informatique. Une commission se réunit ensuite pour répartir les animaux dans les sections.

Une fois toutes les données enregistrées pour chaque éleveur et chaque animal, les deux secrétaires peuvent préparer les fichiers informatiques et documents papier : fiches cartonnées pour les jurys, listings pour distribuer les plaques, inventaire des animaux par élevage, fichier pour la saisie des résultats… « Un numéro est attribué à chaque éleveur, ce qui facilite le classement des documents, comme par exemple les diplômes ou les cartons de vente », précise Colette Glas. Tout doit être anticipé et prêt pour que les opérations du jury se déroulent au mieux et qu’il n’y ait pas d’erreur dans l’enregistrement des résultats du jugement et la diffusion du palmarès.

Étape importante dans la préparation des concours : la commande des plaques auprès de la fonderie située à côté d’Angers. Cette mission est confiée à Jean-François Cottin, vice-président de l’association. Une précommande est passée en début d’année ; elle est complétée une fois toutes les inscriptions enregistrées. Les plaques sont livrées en général une semaine avant le comice. « Il faut ensuite tout vérifier selon les listes et les races, raconte Jean-François Cottin. Je mets les plaques dans des bacs et les transmets à chaque responsable de concours », qui affine le tri.

En amont du comice, chacun d’eux se charge de contacter les membres du jury par téléphone. Une fois leur accord donné, Colette Glas leur adresse un courrier de confirmation. « Chaque année, il y en a des nouveaux. Il faut tous les contacter un par un. En général, ils sont contents d’être sollicités pour juger au comice de Feurs. C’est pour eux une forme de reconnaissance », analyse Jean-François Cottin.

Toutes les informations qui peuvent être recensées pour compléter la liste des acheteurs potentiels sont précieuses : bouchers et entreprises ayant acquis un animal lors de l’édition « n » ou encore carton d’invitation des professionnels de la filière remis en entrant dans les écuries. Chacune de ces personnes ou entreprises reçoit une invitation courant janvier pour l’édition « n+1 » .

Préparer les écuries

Une fois les inscriptions des animaux enregistrées, les responsables des concours se penchent sur le plan de l’exposition pour les répartir dans les allées selon le nombre par section. « Il ne faut pas non plus le faire trop tôt car il y a toujours des défections, raconte Emmanuel Charliot (dit Manu), commissaire général du concours d’animaux de boucherie charolais. Cela prend du temps, mais c’est plus facile que les premières années. »

Les jours précédant le comice, les écuries commencent à devenir une fourmilière pour installer ce qui doit l’être : positionnement des panneaux pour indiquer le début et la fin de chaque section ; vérification des chaines pour attacher les animaux ; installation des stalles sous le chapiteau des limousins et des cases pour les ovins dans les écuries, mais aussi paillage… Tout doit être prêt le lendemain matin pour accueillir les animaux dans de bonnes conditions.

A l’arrivée de ces derniers, les responsables des concours sont présents aux portes des camions et bétaillères. Les éleveurs peuvent s’adresser directement à eux pour savoir où sont placés leurs animaux, synonyme de gain de temps pour le déchargement. Dans l’après-midi, ils recensent les animaux présents et s’assurent que chacun est à sa place. Si des animaux sont absents, l’information est donnée au secrétariat pour la mise à jour les fichiers informatiques. Autre tâche du vendredi après-midi pour Manu Charliot et Jean-François Cottin : coller un autocollant portant son numéro d’ordre sur l’arrière-train de chaque animal.

Les opérations du jury

Le samedi matin, les deux hommes s’assurent du bon déroulement des opérations du jury pour le concours d’animaux de boucherie charolais et croisés. « Même si j’ai l’habitude, il y a toujours un peu de pression car il faut éviter les erreurs, avoue le premier. Heureusement, tout s’est plutôt bien passé ces dernières années. » « Si les juges ne sont pas d’accord pour le classement d’une section, ils peuvent faire appel au super-jury, qui a pour rôle de les départager et donc de trancher », explique le second. Après le jugement des sections, Jean-François Cottin annonce au micro les animaux qui doivent être déplacés à l’extérieur des écuries, dans la rue adjacente, pour l’attribution des prix d’honneur. Le rôle de Manu Charliot est déterminant puisque c’est lui qui est en coulisses pour aider l’éleveur à détacher son animal. A l’extérieur, Baptiste Robert veille au grain. Puis, le commissaire général accompagne le placement des animaux sous les drapeaux, une fois que le prix d’honneur est attribué, et pose les rubans tricolores sur le corps des animaux vainqueurs.

Les autres concours ne comptent qu’un seul jury, composé de trois juges. Chaque responsable les prend en charge et leur rappelle les règles et les objectifs. Il reste à leurs côtés pendant le jugement, tant pour les aiguiller vers les animaux à juger et leur indiquer le nombre de prix à décerner, que pour être leur secrétaire pour noter leur classement. « C’est plaisant d’être avec eux, précise Daniel Poyade. On passe toujours un bon moment et cela me permet de comprendre leur jugement. » De son côté, Jean-Luc Conseillon se considère comme « un chef d’orchestre ». Il confie être « moins inquiet que les premières années, mais il faut rester concentré pour ne pas faire d’erreur dans le palmarès. Il y a de l’argent en jeu pour les éleveurs… » Il s’entoure d’une équipe de choc, composée de deux éleveurs retraités mais qui ont connu le comice en tant qu’exposant. Ils l’aident au bon déroulement du concours, et plus spécifiquement à la distribution des plaques.

Cette étape est effectivement cruciale car il faut attribuer chaque plaque au bon éleveur et au bon animal. Lors du jugement, des points sont faits au marqueur sur la queue de l’animal selon leur place : un point = 1er prix ; deux = 2e ; trois = 3e. Les secrétaires de jury transmettent le classement à partir de fiches avec le numéro de chaque animal au fil du concours. Colette Glas et Cédric Robert enregistrent, au fur et à mesure, le palmarès informatiquement sur la base de ces documents papier. Il est affiché à proximité des animaux pour que les éleveurs en prennent connaissance. Il sert également à la distribution des plaques, sur lesquelles a préalablement été noté le numéro de l’animal afin d’assurer la traçabilité.

Les secrétaires de l’association transmettent à Paysans de la Loire les résultats au fur et à mesure qu’ils sont enregistrés pour qu’ils soient intégrés dans le Journal du comice, lequel sera imprimé dans la nuit et distribué dès le dimanche matin dans les écuries. Des photos des vainqueurs viennent compléter le palmarès.

 

Lucie Grolleau Frécon