Selon le dernier rapport de l’Organisation des nations unies (ONU) publié début mai, l’insécurité alimentaire ne cesse de croître dans le monde.
En 2022, environ 258 millions de personnes dans 58 pays se trouvaient dans une situation de crise alimentaire aiguë ou « pire », contre 193 millions de personnes dans 53 pays et territoires en 2021, souligne, la septième édition du rapport mondial sur les crises alimentaires de l’ONU.
En 2022, les chocs économiques ont été le principal facteur de crise alimentaire, affamant 83,9 millions de personnes dans 27 pays et territoires. Conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie de Covid-19, la flambée des prix alimentaires et les graves perturbations des marchés sapent la capacité des pays à réagir aux chocs alimentaires, explique le rapport. Les conflits et l’insécurité (117 millions de personnes dans 19 pays et territoires), les phénomènes météorologiques extrêmes (56,8 millions de personnes dans 12 pays et territoires) constituent les autres principaux moteurs de l’insécurité alimentaire mondiale.
Le plus grand danger, alerte le rapport, c’est quand tous ces facteurs s’additionnent : c’est le cas dans la Grande Corne de l’Afrique (Somalie, Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Kenya et Soudan). La situation est également très préoccupante en Afghanistan, au Yémen, en Haïti, dans le Sahel, ou encore en République démocratique du Congo, ajoute le rapport. Alors que près de 70 % des personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire vivent en zones rurales, le rapport préconise, en vue d’inverser la tendance, de fournir directement des aides financières aux agriculteurs afin de leur donner les moyens de produire.