Agriculture biologique
L’Ardab devient Agribio Rhône et Loire

L’assemblée générale de l’Ardab se tenait courant mars dans le Rhône. Elle fut notamment marquée par le changement de nom de la structure, qui prend la dénomination d’Agribio Rhône et Loire. Après la partie statutaire, les adhérents ont eu la possibilité de visiter une exploitation agricole pour approfondir une thématique.

L’Ardab devient Agribio Rhône et Loire
C’est au cours de la dernière assemblée générale de l’Ardab, en mars dernier dans le Rhône, que le nouveau nom de l’association a été adopté : Agribio Rhône et Loire.

Une cinquantaine d’adhérents avait fait le déplacement à Saint-Germain-Nuelles (69) pour l’assemblée générale de l’Ardab, l’association des agriculteurs bio de la Loire et du Rhône. Un des faits marquants de cette réunion est le changement de nom de l’association. Pour les responsables, l’Ardab n’évoque rien sur les missions et les territoires de l’association, et ne correspond pas à un acronyme précis. Au-delà du changement de nom, c’est une réflexion plus globale sur la stratégie de communication qui est en cours. Après un sondage auprès des adhérents, qui se sont prononcés en faveur du nouveau nom, et un échange lors de l’assemblée générale, où certains ont émis quelques craintes, le changement de nom a été adopté à l’unanimité. L’Ardab devient donc Agribio Rhône et Loire.

L’association a enregistré, en 2021, 480 adhésions (+100 par rapport à 2020), qui se répartissent ainsi : 26% d’éleveurs laitiers, 24% de maraîchers, 18% de viticulteurs, 14% de producteurs de viande, 7% de producteurs de fruits rouges et de PPAM, 5% d’arboriculteurs, 3% de producteurs dits de grandes cultures. Agribio Rhône et Loire a eu plusieurs domaines d’activités au cours de l’année écoulée : sensibilisation et conversions à l’agriculture biologique ; production et filières ; circuits-courts et communication ; restauration collective ; sensibilisation du grand public et des scolaires ; Bio+.

Les conversions ont été moins nombreuses en 2021 qu’en 2020, notamment en raison de filières et de marchés moins porteurs, mais l’agriculture biologique continue de progresser dans les deux départements en nombre d’exploitations et en surface. En élevage, l’accompagnement d’une conversion se fait en deux temps : tout d’abord, la formation « Convertir mon élevage à l’AB, pourquoi pas ? » ; puis un temps individuel dédié au diagnostic de conversion.

Agribio Rhône et Loire accompagne les agriculteurs dans l’évolution de leurs pratiques, dans un contexte de changement climatique et de volonté politique de préservation de l’environnement : journées techniques, suivis individuels, formations, structuration et animation de groupes, voyages d’étude… L’association se positionne également comme interlocuteur privilégié pour toutes les questions relatives à la réglementation bio et aux dispositifs d’aides spécifiques.

Accompagnement personnalisé

La structuration des filières fait partie intégrante des missions d’Agribio Rhône et Loire. Les filières de proximité permettent de réduire l’empreinte écologique, de répondre aux besoins de valorisation des productions agricoles locales, de sécuriser l’approvisionnement des entreprises et des distributeurs, de répondre à la demande des consommateurs. En matière de circuits courts, Agribio Rhône et Loire propose un accompagnement sur mesure des producteurs : information et orientation vers les débouchés existants, réflexion sur la stratégie de commercialisation, mise en relation avec des structures cherchant des produits, conseils pour la création des outils de communication.

Autre mission de l’association : accompagner la restauration collective et les restaurateurs traditionnels. Un défi au cœur des enjeux des lois Egalim et Climat. Depuis l’accompagnement personnalisé jusqu’à l’organisation de temps d’échanges et de rencontres, en passant par la sensibilisation et la formation des professionnels de la restauration hors foyer, Agribio Rhône et Loire accompagne chaque collectivité, qu’elle soit en gestion concédée comme en gestion directe.

Les responsables de l’association ont également suivi de près le projet de label Bio+, né d’un besoin de différenciation de la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture biologique), qui souhaite consolider les filières en valorisant les pratiques existantes et proposer des leviers de changement de pratiques dans les fermes. Les critères, et leurs évolutions, de ce label sont pilotés par la Commission label de la Fnab, qui elle-même s’appuie sur des groupes de travail technique où toutes les régions sont représentées. Le label de la Fnab est conditionné à des critères équitables, sociaux et de biodiversité. En 2022, les salariés du réseau Fnab seront formés et les premières labellisations de fermes pourront intervenir au cours du second semestre.

Visites d’exploitations

Après l’assemblée générale statutaire et la partie informative (notamment avec les chiffres de l’agriculture biologique en France et en Auvergne-Rhône-Alpes), les participants ont ensuite pu prendre part à l’une des trois visites d’exploitations. La première, un élevage laitier bio (Fabrice Gilardon, Saint-Romain-de-Popey, 69) avec pour thème : Quand l'AB facilite l'installation en élevage. Les participants ont échangé avec Fabrice Gilardon sur les conditions de son installation sur la ferme familiale et abordé les problématiques rencontrées en sein de son élevage. L’agriculteur n’avait jamais pensé à l’agriculture biologique auparavant. Une installation en conventionnel lui aurait demandé d’intensifier sa production et donc de construire un nouveau bâtiment. La conversion avait été bien amorcée par les pratiques de son père, qui avait mis en place un système de production très proche du bio, mais sans avoir osé franchir le pas de la conversion.

La seconde visite concernait le maraîchage bio. Les participants ont échangé avec l’exploitant, Eric Morfeuillet (Saint-Romain-de-Popey), autour de l'ergonomie et du confort des salariés au travail. Il a détaillé le travail réalisé à l'aide d'une ergonome et de la MSA pour réaménager son nouveau bâtiment de transformation des légumes.

La troisième visite était dédiée à la découverte des pratiques biodynamiques mises en place par Florence et Geoffroy Subrin sur leur ferme viticole de Sarcey (69). Ces derniers ont présenté des applications concrètes des préparations biodynamiques (bouse de corne, silice de corne, valériane contre le stress des gelées) et sensibilisé au goût de l’observation du vivant et le bien-être général ressenti dans cette démarche. Julien Perras (Domaine des Papres d’Or, Saint-Germain-Nuelles) a ensuite présenté sa machine de lutte contre le gel (frost guard), son fonctionnement, son efficacité sur le dernier millésime et les raisons qui l’ont poussé à s’équiper.

 

Lucie Grolleau Frécon