Le Groupement de défense sanitaire (GDS) de la Loire annonçait, en fin de semaine dernière, un cas de Maladie hémorragique épizootique (MHE) en Suisse. La zone réglementée n’atteint pas la Loire. Le ministère de l’Agriculture signalait, de son côté, que les animaux issus des zones réglementées peuvent désormais être exportés vers l’Italie, sous condition.

MHE : un cas en Suisse
Les exportations vers l’Italie de broutards issus de zone réglementée MHE vont pouvoir reprendre, annonçait, en fin de semaine dernière, le ministère de l’Agriculture.

Vendredi 13 octobre, le GDS (Groupement de défense sanitaire) de la Loire informait sur la situation vis-à-vis de la FCO (Fièvre catarrhale ovine), donnant suite « aux récentes suspicions cliniques de FCO/MHE effectuées par des vétérinaires pour des éleveurs de la Loire. Sept d’entre elles ont été confirmées en FCO 8. La majorité concerne des troupeaux bovins et un troupeau ovin. »

Ces résultats confirment que « la FCO 8 circule dans la Loire à ce jour ». Le communiqué du GDS précise que « cela n’implique pas de modifications des conditions d’échange. En revanche, l’impact clinique reste relativement important, notamment pour des animaux adultes. La désinsectisation et la gestion des vecteurs plus globalement sont un outil de prévention qui est toujours important ».

Quant à la MHE (Maladie hémorragique épizootique), la détection de tout nouveau foyer entraîne des mesures de lutte et de prévention spécifiques dans un rayon de 150 km autour des foyers. Le 13 octobre, le département de la Loire n’était pas concerné, ni par des cas, ni par une zone réglementée.

Zone réglementée au Sud et à l’Est

À la date du 12 octobre, 453 foyers de MHE avaient été recensés en France dans des élevages. Ces foyers concernent les départements suivants : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Landes, Ariège. Le GDS précise que « le nombre de foyers a augmenté de manière importante dans le Sud-Ouest, passant de 50 à 140 foyers déclarés au cours de la semaine écoulée ».  Néanmoins, la zone réglementée dans cette région « n’évolue que très peu géographiquement ».

Les recommandations du GDS restent les mêmes que pour la FCO : gestion des vecteurs, et notamment la désinsectisation pour limiter la transmission du virus par les culicoïdes (moucherons piqueurs) entre les animaux.

Le ministère de l’Agriculture indique que « dans les élevages infectés, le nombre d’animaux atteint est inférieur à 3 %. La mortalité constatée reste par ailleurs très faible (inférieure à 0,1 %). Une étude est engagée dans des élevages infectés pour consolider ces données. Les soins mis en œuvre permettent, dans la quasi-totalité des cas, une guérison des animaux malades en quelques jours. »

L’évolution concernant la MHE est localisée à l’Est de la France. Effectivement, la Suisse a enregistré, durant la semaine du 9 octobre, son premier foyer, à proximité de Berne. « Cela implique une nouvelle zone réglementée sur certaines communes des départements notamment de l’Ain, des Savoie, du Jura, du Doubs, de Saône-et-Loire ou d’Alsace, etc. »

Dans son communiqué, le GDS rappelle les règles de mouvement des animaux en lien avec la MHE :

- les mouvements nationaux entre zone réglementée et zone indemne se font sous couvert d'une désinsectisation et d'une PCR dans les sept jours avant mouvement ;

- pour les bovins provenant des zones indemnes (cas de la Loire), rien ne s'oppose au maintien des mouvements dans l’Union européenne des bovins selon des modalités inchangées.

Exportations

Le ministère de l’Agriculture annonçait, dans un communiqué daté du 12 octobre, que « les autorités sanitaires italiennes viennent de donner leur accord à une réouverture des importations de jeunes bovins destinés à l’engraissement (broutards) à partir de l’ensemble du territoire français ». Premier débouché des broutards français (870 000 animaux en 2022), l’Italie avait fermé ses frontières aux bovins issus de la zone réglementée de 150 km autour des foyers de MHE. L’accord avec Rome « sera formalisé dans les prochains jours », précise la Rue de Varenne. Il prévoit notamment que les animaux « devront être désinsectisés et testés avant leur départ ». Cité dans le communiqué, le ministre de l’Agriculture a salué « un énorme soulagement pour nos filières d’élevage ». « Le sérieux des mesures de gestion et de surveillance mises en œuvre, ainsi que l’excellence du dispositif de suivi sanitaire français ont largement contribué à ce résultat favorable », s’est-il félicité.

Le 3 octobre, Marc Fesneau avait annoncé la réouverture de l’Espagne, deuxième débouché avec 86 000 têtes. Quant à l’Algérie, la troisième destination (69 000 animaux en 2022), elle est encore fermée. « Reconnaissons que c’est plus complexe », avait admis M. Fesneau le 3 octobre, évoquant une réouverture « sans doute dans un temps un peu plus long ». De son côté, le GDS de la Loire annonçait, le 13 octobre, que « les exportations vers la Tunisie ont repris pour les bovins provenant uniquement de départements situés en dehors de la zone réglementée ».

Dans un communiqué du 12 octobre, la FNB (Fédération nationale bovine, FNSEA) demandait une « prise en charge par l’État » des surcoûts dus au maintien des animaux en ferme. L’Italie refusait jusque-là les bovins vifs issus de la zone réglementée d’un rayon de 150 km autour des foyers de MHE (maladie hémorragique épizootique). Les éleveurs d’une quinzaine de départements du Sud de la France étaient donc « contraints de maintenir les animaux sur les exploitations », avec à la clé des « surcoûts » et des « frais sanitaires ». Par ailleurs, « la valeur des animaux ne doit en aucun cas être affectée », souligne la FNB, ajoutant que « le marché demeure très favorable avec une offre réduite du fait de la décapitalisation ». À plus long terme, « l’enjeu est à la déclassification de la maladie au plan européen », rappelle son président Patrick Bénézit, cité dans le communiqué.

La réouverture de l’Italie « participe à lever la tension qui s’exerçait progressivement sur les éleveurs de la zone réglementée », se félicite l’association spécialisée de la FNSEA.

 

LGF, d’après communiqués et AgraPresse