La Chambre d’agriculture de la Loire et Loire conseil élevage proposent un suivi hebdomadaire de la croissance de l’herbe pour aider les éleveurs ligériens à bien maîtriser le pâturage et la récolte de l’herbe. Voici le bulletin du 18 mars.

C’est le moment de la mise à l’herbe

A retenir pour cette semaine : après le coup d’arrêt dû à la chute de neige de début mars, les conditions météorologiques actuelles stimulent les croissances de l’herbe, à partir de biomasses végétatives parfois non négligeables depuis fin janvier/février. La combinaison de températures en surface de sol proches de 8°C et du retour annoncé des pluies la semaine prochaine s’annonce idéale pour un développement végétatif équilibré entre graminées et légumineuses prairiales. Le rafraichissement ponctuel des températures en début de semaine prochaine ne devrait pas interrompre cette dynamique. Sur les secteurs de plaines et coteaux, les conditions s‘avèrent idéales pour finaliser les mises à l’herbe avec rationnement du pâturage. En montagne, même si l’offre en herbe reste parfois modérée (monts du Forez), le démarrage du pâturage quelques heures par jour est fortement conseillé. La conduite de ces premières journées de pâturage 2024 va conditionner l’offre en herbe appétente et lactogène pour l’ensemble du printemps.

Repères des sommes de températures :

- apport minéral : avant l’ensilage, respecter un délai d’au moins deux à trois semaines avant pâturage ou récolte pour éviter l’excès d’azote soluble (à nuancer selon conditions météo et la nature) ;

- mise à l’herbe : dès que possible si la portance le permet.

Les sommes de températures depuis le 1er février et le cumul pluviométrique sur le mois de mars dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 16/03/2024) :

- Bard, 278°C, 40 mm ;

- Noirétable, 303°C, 64 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 289°C, 105 mm ;

- Violay, 286°C, 40 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 317°C, 32 mm ;

- Fourneaux, 349°C, 56 mm ;

- La Valla-en-Gier, 338°C, 121 mm ;

- Panissières, 325°C, 40 mm ;

- Saint-Georges-en-Couzan, 313°C, 51 mm ;

- Arthun, 349°C, 25 mm ;

- Balbigny, 376°C, 45 mm ;

- Nandax, 372°C, 57 mm ;

- Pélussin, 391°C, 120 mm ;

- Savigneux, 352°C, 42 mm ;

- Veauchette, 369°C, 51 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département :

- Saint-Héand (575 m) : 9,5 cm ; 28,8 kg de MS/ha/jour ;

- Soleymieux (630 m) : 7,1 cm ; 10,3 kg ;

- Périgneux (680 m) : 7,6 cm ; 18,9 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 6,5 cm ; 1,9 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 8,3 cm ; 4,5 kg ;

- Champoly (660 m) : 7,8 cm ; 24,1 kg.

- Lay (430 m) : 6,5 cm ; 19,6 kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 8,4 cm ; 36,8 kg

- Violay (700 m) : 7,4 cm ; 14,9 kg ;

- Violay (720 m) : 8,3 cm ; 34,5 kg ;

Du côté de la technique : 

- l’herbe de mars/début avril, un concentré à bien valoriser : quel que soit le type de prairies, l’herbe de mars/début avril est l’une des plus riches de l’année. Malgré de la biomasse sèche sur certaines prairies, les valeurs alimentaires de l’herbe pâturée en mars 2024 tournent autour de 1,05/1,1 UFL/kg MS, avec de très fortes teneurs en sucres. La teneur en MAT est variable selon la proportion de légumineuses et le niveau de fertilisation (de 130 à 200 g MAT/kg MS). Une consommation rationnée de cette herbe très appétente, en pâturage tournant, s’avère économiquement très intéressante pour les vaches laitières comme les bovins d’embouche en début d’alourdissement/finition (économie significative de concentrés énergétiques, gain de production laitière, engraissement compensatoire…).

- des prairies qui parfois qui ne démarrent pas, un pâturage 2024 compromis : malgré des conditions très favorables au démarrage du premier cycle de pâturage, avec une consommation d’herbe rationnée, certaines exploitations voient le démarrage de leur saison de pâturage retardé. Plusieurs facteurs (non exhaustifs) peuvent l’expliquer : l’étaupinage/hersage inadapté sur prairies ; une insuffisance de fertilisation, organique comme minérale depuis l’automne voire été 2023 ; des apports trop tardifs ou dans des conditions inadéquates de la fertilisation organique (notamment lisiers) ; une dégradation durable du couvert prairial, sur prairies temporaires comme permanentes ; un surpâturage en automne 2023 ou hiver 2023-2024, sur prairies de bon potentiel de rendement ; un excès de biomasse morte en automne 2023 non valorisée ; un déficit de densité prairiale des jeunes semis de prairies temporaires à la fin été/automne 2023. Plusieurs leviers personnalisés de court et moyen termes peuvent encore être actionnés. Les techniciens de Loire conseil élevage et de la Chambre d’agriculture peuvent apporter des conseils.

Augustin Gravier, Chambre d’agriculture de la Loire

Stéphane Laurent, Loire conseil élevage