Arebli
Les éleveurs limousins veulent miser sur les jeunes

Les responsables de l’Arebli, l’association des éleveurs limousins, souhaitent vite tourner la page de l’année 2021, au cours de laquelle les activités ont été réduites, et se projeter sur 2022 en mettant en place un programme d’activités visant à faire se retrouver les éleveurs, et plus particulièrement les jeunes.

Les éleveurs limousins veulent miser sur les jeunes
Le thème technique de l’assemblée générale de l’Arebli portait sur l’engraissement des femelles de race Limousine. Après une partie théorique en salle, les adhérents de l’Arebli ont pu découvrir l’élevage du Gaec Surgey à Valeille.

Après une nouvelle année avec des activités très restreintes en raison du Covid, les responsables de l’Arebli espèrent pouvoir mettre en place plusieurs rendez-vous dans le courant de l’année 2022 pour les adhérents, mais aussi pour de potentiels nouveaux membres. « Notre objectif est de renouveler les générations au sein de notre association, argumentait Lionel Maisson, président de l’Arebli, l’association des éleveurs limousins du département de la Loire, mais aussi du Rhône. Des adhérents ont pris leur retraite. Il nous faut inciter de nouveaux éleveurs limousins à nous rejoindre. Ceci passe par des invitations à des activités qui peuvent potentiellement les intéresser. » Les responsables de l’Arebli constatent, comme dans beaucoup d’associations, des difficultés à impliquer les adhérents. « On ne sait pas si c’est un manque de motivation ou un manque d’intérêt pour les activités proposées. A nous d’imaginer des activités attrayantes pour les jeunes dans l’objectif qu’ils nous rejoignent. »

Aucun rendez-vous n’a été annoncé au cours de l’assemblée générale, mis à part l’idée de relancer le concours départemental. Une réunion des membres du conseil d’administration a été programmée dans le but de définir des activités pour l’année 2022. Lionel Maisson, ayant annoncé qu’il présidait pour la dernière fois l’assemblée générale de l’Arebli, laisse donc son successeur et la nouvelle équipe décider. « J’ai fait de mon mieux en faveur de l’Arebli, avec toute l’équipe. Même si je ne suis plus président, je ne reste pas loin. » Lionel Maisson ne quitte pas sa place sans avoir préparé la suite. Il proposera le nom d’un successeur, qui sera soumis au vote des membres du conseil d’administration.

Dans cette optique de toucher un maximum d’éleveurs, les membres du bureau de l’Arebli avaient fait le choix d’aborder un sujet technique après la partie statutaire de l’assemblée générale. Stéphane Brisson, conseiller élevage allaitant à la Chambre d’agriculture de la Loire, a dispensé quelques conseils favorisant la réussite de l’engraissement des femelles. Après quelques rappels théoriques sur l’alimentation, il abordait plusieurs stratégies d’engraissement selon les systèmes : finition des femelles en bâtiment avec une ration d’ensilage de maïs à volonté ou avec une ration sèche ; finition à l’herbe avec un concentré à 16 % de protéines rationné ou avec un concentré fibré à volonté.

Le coût de l’engraissement doit osciller entre 250 et 300 euros par femelle de race Limousine en hiver et 100 à 150 euros à l’herbe. Le coût dépend de la quantité et de la qualité de l’herbe, des fourrages, de la valeur et de la composition des concentrés. Une vache de moins de cinq ans a en moyenne un GQM (Gain moyen quotidien) de 1 200 g/jour alors qu’une vache de plus de dix ans un GMQ en général inférieur à 900 g/j. Plusieurs éléments doivent guider l’éleveur dans sa décision d’engraisser ou non ses femelles : la disponibilité en herbe ou en fourrages, et en céréales sur l’exploitation ; la place en bâtiment ; la motivation de l’éleveur ; la trésorerie (décalage des ventes) ; la nécessité de peser régulièrement les concentrés ainsi que les bovins (au début de la période d’engraissement, au milieu et en fin) ; le temps disponible (distribution, surveillance, pesées…) ; le potentiel de marge (au minimum 100 à 200 euros ; en-dessous, le travail n’est pas rémunéré).

Après un déjeuner pris en commun, les adhérents de l’Arebli se sont rendus sur l’exploitation du Gaec Surgey (Laurine et Nicolas Surgey) à Valeille pour découvrir plus spécifiquement le troupeau de 100 vaches limousines et l’atelier d’engraissement de génisses et des vaches. L’occasion d’illustrer concrètement les chiffres présentés en fin de matinée.

Le comice, l’affaire de tous

L’assemblée générale de l’Arebli se tenait deux semaines après l’édition 2022 du comice de Feurs. Jean-Luc Conseillon, responsable de l’exposition limousine au sein de l’association, estime que la qualité des animaux était au rendez-vous et que le concours s’est bien passé. Par contre, « je sens un point de faiblesse : le nombre d’éleveurs. Chacun doit avoir conscience que nous avons un très bon outil pour valoriser nos animaux. Nous devons l’utiliser. Il ne faut pas avoir peur d’inscrire des animaux au comice, juste l’anticiper et le préparer. » Autre aspect à faire évoluer : « inciter les acheteurs à venir plus nombreux pour dynamiser les ventes de nos animaux ». Plusieurs éleveurs s’accordaient à dire que le comice est intéressant économiquement : une petite marge sur le prix de vente multiplié par le nombre de kilos et le nombre d’animaux représente une somme d’argent non négligeable pour chaque éleveur.

Pierre Dosson, président de l’Association du comice de Feurs, assurait que les concours d’animaux de boucherie sont en danger, le comice également, en raison de la baisse du nombre d’animaux inscrits et du commerce compliqué. « Nous aurons aussi besoin de renforcer l’équipe organisatrice. Le comice est l’affaire de tous : des éleveurs et des organisateurs. » Pour Lionel Maisson, « chaque adhérent de l’Arebli a son rôle à jouer pour le comice. A chacun de motiver d’autres éleveurs à inscrire des animaux. Chaque nouvel éleveur est susceptible d’emmener de nouveaux acheteurs et de nouveaux visiteurs. »

 

Lucie Grolleau Frécon