Temps d’échanges
Quelle agriculture ligérienne en 2050 ?

Quelle agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes en 2050 ? Telle était la question posée aux représentants des organismes et entreprises partenaires de l’agriculture ligérienne la semaine dernière, réunis par les membres du bureau de la Chambre d’agriculture départementale.

Quelle agriculture ligérienne en 2050 ?
De nombreuses structures en lien avec l’agriculture départementale étaient représentées à la demi-journée d’échanges organisée par la Chambre d’agriculture de Loire mercredi 13 septembre à Feurs.

Les élus de la Chambre régionale d’agriculture ont lancé une réflexion pour préparer l’agriculture à faire face aux nombreux défis et mutations qu’elle devra affronter à échéance 2050 : attentes sociétales ; impact du changement climatique ; mutation des exploitations. « Cette initiative est l’occasion de travailler sur un projet commun, en étroite collaboration entre les chambres départementales et la chambre régionale, indiquait Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture de la Loire, mercredi 13 septembre à Feurs. Il doit permettre de définir l’avenir des systèmes de production selon différents scénarios. »

L’objectif de cette démarche est triple : disposer d’éléments pour définir la stratégie des chambres d’agriculture d’Aura ; anticiper l’avenir probable des filières et systèmes de production pour définir les actions à mettre en place ; co-construire un projet pour et par la profession agricole.

Devant les nombreux représentants des Organisations professionnelles agricoles (OPA) de la Loire, des comités de développement agricole, des établissements de formation agricole ou encore d’entreprises de l’aval, Raymond Vial expliquait que ses collègues membres du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire et lui ne se voyaient pas porter la position ligérienne sans une consultation préalable des acteurs de l’agriculture du département. D’où le rendez-vous donné la semaine dernière pour cette demi-journée de réflexion et d’échange.

Etat des lieux

Une première partie de cette réunion était dédiée à la présentation du contexte départemental. A commencer par le renouvellement des générations. La Loire est l’un des départements les plus jeunes de France en matière d’agriculteurs. 34 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans. « Ce pourcentage est le plus bas de la région Auvergne-Rhône-Alpes, annonçait Stéphanie Delefosse, responsable du service Installation-Transmission de la Chambre d’agriculture de la Loire. Cette dynamique de renouvellement des générations en agriculture est homogène sur tous les territoires ligériens. »

Stéphane Brisson, en charge de l’équipe élevage, présentait l’impact du changement climatique sur les rendements de fourrages à horizon 2050. Selon lui, « en année normale, les rendements en ensilage et en enrubannage à l’hectare devraient être maintenus, alors que ceux en foin risquent de baisser de 10 % par rapport à 2020. En année sèche, tous les rendements baisseraient de 30 %. A l’inverse, en année humide, ils augmenteraient de 30 %. »

Visions et échanges

A la suite de ces interventions, chaque participant a pu intégrer l’un des quatre groupes de travail : filières laitières ; filières « viande » ; filières végétales. Chacun a pu s’exprimer sur le nombre d’animaux (par exemple, vaches laitières ou allaitantes, chèvres ou brebis, selon le groupe), le nombre d’exploitations ou encore la SAU qu’il imagine à horizon 2050. Objectif : dégager des scénarios optimistes et pessimistes.  

Les participants ont ensuite pu apporter et lister des leviers à actionner pour atteindre les scénarios optimistes, ou pour freiner les pessimistes, dans différents thèmes : politique ; économique ; social ; technologie ; environnement ; législation. Cette ultime partie de la rencontre s’est inévitablement et volontairement transformée en débat. A noter que des entretiens individuels ont été proposés aux représentants de la forêt et de la pisciculture d’étangs.

A ce jour, impossible d’en dire plus sur le bilan de cette demi-journée de réflexion. Effectivement, les équipes de la Chambre d’agriculture de la Loire vont travailler sur les idées émises en vue d’élaborer une synthèse, qui sera transmise à l’échelon d’Aura. La Chambre régionale d’agriculture devra à son tour s’approprier, analyser et synthétiser les contributions de chaque entité départementale. A suivre donc…

Lucie Grolleau Frécon