Grippe aviaire
Les mesures s’appliquent également aux particuliers

Alors que l’Influenza aviaire hautement pathogène se développe dans la faune sauvage en Europe, les éleveurs de volailles, mais aussi les particuliers détenteurs de volailles, sont soumis à des règles précises. Explications.

Les mesures s’appliquent également aux particuliers
En raison de la progression de la grippe aviaire, tous les détenteurs de volailles (professionnels et particuliers) ont l’obligation de mettre en place diverses mesures.

 


Jusque-là aux portes de la France (après les Pays-Bas et l’Allemagne, un cas en Belgique a été signalé ces derniers jours), l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est désormais en France (un cas a été confirmé en Haute-Corse en début de semaine et un autre dans une jardinerie des Yvelines jeudi 19 novembre). En raison de la progression de la maladie, depuis le 6 novembre (passage au niveau de risque « élevé »), pour prévenir tout risque de propagation du virus de l’influenza aviaire, tous les détenteurs de volailles (professionnels et particuliers) de toutes les communes de la Loire ont l’obligation de mettre en place les mesures suivantes :

- claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ;

- interdiction de rassemblement d’oiseaux (exemples : concours, foires, marchés ou expositions) ;

- interdiction de faire participer des oiseaux originaires de la Loire à des rassemblements organisés dans le reste du territoire ;

- interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes ;

- interdiction d’utilisation d'appelant.

Seuls les éleveurs qui respectent les mesures de biosécurité (précisions dans l’édition papier de vendredi 20 novembre) peuvent prétendre à une dérogation de claustration. Elle est accordée par la DDPP, après visite du vétérinaire sanitaire de l'exploitation validant les mesures de biosécurité supplémentaires suivantes : absence d'accès à des points d'eau naturels ; réduction de la surface effective des parcours ; réduction de la durée de présence journalière des animaux sur les parcours. Dans tous les cas, «la claustration demeure la disposition la plus sécuritaire vis-à-vis du contact avec les oiseaux sauvages », estime la DDPP. Elle insiste sur le fait que «contrairement aux élevages professionnels, les basses cours ne peuvent pas bénéficier d'une dérogation à la claustration ou la mise sous filet ».

Claustration, mais aussi...

Dans ce contexte où le nombre de foyers d’IAHP est en augmentation en Europe, la DDPP rappelle quelques règles aux détenteurs de volailles de basse-cour ou d’oiseaux captifs pour prévenir toute contamination de leurs animaux par les oiseaux sauvages :

- héberger les oiseaux soit dans un enclos fermé, soit dans un espace protégé sous filets (les animaux doivent pouvoir être tenus enfermés à l'intérieur ; en cas de petit parcours, celui-ci doit être entièrement fermé au moyen de treillis ou de filets, tant sur les côtés qu’au-dessus, et les mailles doivent avoir un diamètre maximum de 10 cm de sorte que les oiseaux sauvages de la taille d’un canard ne puissent pas passer au travers) ;

- exercer une surveillance quotidienne des oiseaux ;

- veiller à ce qu’aucune volaille (canards et volailles) de la basse-cour n’entre en contact direct ou n’ait accès à des volailles d’un élevage professionnel ;

- héberger les canards séparés des autres volailles ;

- limiter l’accès de la basse-cour (l’endroit où sont détenus les oiseaux) aux seules personnes indispensables à son entretien ;

- protéger des oiseaux sauvages le stock d’aliments ;

- nourrir et abreuver les volailles à l'intérieur du poulailler (pour éviter que les oiseaux sauvages viennent manger dans la basse-cour) ;

- protéger et entreposer la litière neuve à l’abri de l’humidité et de toute contamination (oiseaux sauvages, cadavres de volailles, rongeurs…) ;

- ne pas utiliser de l'eau stockée à l'extérieur pour nettoyer la basse-cour (eau de mare, de ruisseau, de pluie collectée…) ;

- nettoyer et désinfecter régulièrement le poulailler et le matériel utilisé pour la basse-cour.

Outre les dispositions à prendre vis à vis des volailles, le propriétaire de la basse-cour doit aussi suivre quelques recommandations : se laver soigneusement les mains à l’eau chaude et au savon après avoir été en contact avec les volailles ; porter des bottes, une blouse dédiée et éventuellement des gants pour soigner les oiseaux ; laver les équipements (bottes, blouse et gants à l’eau chaude et au détergent et les désinfecter régulièrement) ; laver régulièrement le matériel d’élevage (fourche, mangeoire…). Il est interdit de se rendre dans un autre élevage sans précautions particulières.

Si plusieurs oiseaux de la basse-cour sont morts de manière subite et inexpliquée, il convient de conserver les cadavres en les isolant et en les protégeant, d’interdire l’accès à la basse-cour à toutes les personnes et les animaux, de contacter au plus vite un vétérinaire ou la DDPP. Cette dernière insiste sur le fait qu’il est « très important de signaler tout cas suspect ».

 


LGF, d’après DDPP