Faune sauvage
Grippe aviaire : mesures maintenues et renforcées autour d’Arthun

L’influenza aviaire hautement pathogène, H5N8, a été confirmée sur les cygnes trouvés morts sur la commune d’Arthun. Les mesures mises en place la semaine dernière sont maintenues. D’autres viennent renforcer le dispositif.

Grippe aviaire : mesures maintenues et renforcées autour d’Arthun
Des mesures strictes concernent le transport des volailles et des produits dont ils sont issus entre la Zone de contrôle temporaire et le reste du département.

La semaine dernière, la préfecture de la Loire annonçait que des cygnes atteints de H5 avaient été retrouvés morts sur la commune d’Arthun. Une Zone de contrôle temporaire (ZCT) avait été définie sur les communes situées dans un rayon de 5 kilomètres autour du lieu de découverte des cadavres : Arthun, Boën-sur-Lignon, Bussy-Albieux, Pommiers-en-Forez, Sainte-Agathe-la-Bouteresse, Sainte-Foy-Saint-Sulpice, Saint-Etienne-le-Molard, Saint-Sixte.

Suite à des analyses complémentaires, le laboratoire national de référence de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) confirme les cas d’influenza aviaire hautement pathogène H5N8. Les mesures déjà prises par la préfecture de la Loire ce 12 janvier restent donc en vigueur pour les communes situées dans la ZCT : recensement de toutes les exploitations de volailles commerciales et non commerciales ; claustration des volailles et oiseaux (professionnels et particuliers) ; mesures de biosécurité ; signalement à la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) de toute apparition de signes cliniques évocateurs d’influenza aviaire ; éviter tout déplacement de personnes et véhicules et animaux.

Au vu de ces nouveaux résultats, un nouvel arrêté préfectoral a été pris le 15 janvier. Ces mesures ont été maintenues et renforcées, avec notamment l’interdiction de la chasse au gibier d’eau et au gibier à plume sur Arthun et les communes avoisinantes, ainsi que l’interdiction d’introduction dans le milieu naturel de gibier à plumes.

Mesures dérogatoires

Le nouvel arrêté préfectoral précise également sous quelles conditions dérogatoires les produits issus des volailles détenues dans les exploitations de la ZCT peuvent être commercialisés : aucune volaille et aucun autre oiseau captif ne doit sortir des exploitations, sauf pour abattage immédiat et après autorisation de la DDPP ; aucune volaille et aucun autre oiseau captif ne doit entrer dans les exploitations, sauf sous transport en caisses à usage unique et uniquement pour la mise en place de volailles à destination d’élevages (sous conditions, soumis à autorisation par la DDPP) ; les œufs ne peuvent quitter les lieux de détention des oiseaux sans déclaration préalable adressée à la DDPP ; les véhicules intervenant sur les exploitations (livraison d’aliment par exemple) doivent embarquer du matériel désinfectant à leur bord et organiser leur livraison de manière à intervenir en fin de tournée.

Sous réserve de l’absence d’autres cas d’influenza aviaire dans l’avifaune sauvage et de foyer dans les élevages, la zone de contrôle temporaire sera levée au plus tôt 21 jours après la collecte des oiseaux sauvage contaminés et si les conclusions des visites vétérinaires ou de la DDPP dans tous les lieux de détention d’oiseaux de la zone sont favorables.

280 élevages infectés en France

Au plan national, la situation vis-à-vis de la grippe aviaire ne s’améliore pas. La France recensait, vendredi 15 janvier, 282 foyers d'influenza aviaire dans ses élevages, dont l'immense majorité dans le Sud-Ouest, où plus d'un million d'animaux ont déjà été abattus. Dans cette région, 270 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène étaient confirmés au 15 janvier, rapporte le ministère de l'Agriculture sur son site internet. La plupart des foyers (239) se situent dans les Landes, premier département producteur de foie gras. Les autres foyers se situent dans le Gers (14), les Pyrénées-Atlantiques (15) et les Hautes-Pyrénées (2). Pour endiguer cette épizootie qui ne cesse de progresser depuis sa première apparition dans un élevage début décembre, les autorités sanitaires sont engagées dans une campagne d'abattage préventif. Selon le ministère, «1,116 million de volatiles (essentiellement des canards) ont été abattus dans le Sud-Ouest sur ordre de l'administration». Pour l'interprofession du foie gras Cifog, ces abattages ne vont pas assez vite «face à l'agressivité du virus». Elle réclamait une nouvelle fois dans un communiqué «le renforcement des moyens techniques et logistiques sur le terrain pour traiter les foyers de contamination».

 

Lucie Grolleau Frécon, d’après la préfecture de la Loire et AgraPresse