Coopération
Eurea : compétitivité des exploitations et développement de filières

Valoriser le modèle coopératif, garantir l’efficacité des exploitations, accompagner et organiser les filières agroalimentaires, investir dans des outils performants, miser sur le réseau des jardineries, autant de priorités pour Eurea mises en évidence lors de l’assemblée générale de la coopérative.

Eurea : compétitivité des exploitations et développement de filières
Eurea a mis en service son bâtiment pour l’engrais bulk (mélange d’engrais avec possibilité de formules à la carte) sur le site de Feurs courant 2021.

Eurea tenait son assemblée générale le 10 décembre, mais à huis clos, avec les administrateurs et le comité de direction, en raison des conditions sanitaires détériorées liées au Covid. Même sans adhérents et invités, cette réunion a été l’occasion pour les responsables d’Eurea de réaffirmer la stratégie de la coopérative, résumée en quatre grands axes. Définis avec les membres du conseil d’administration et partagés avec le comité de direction, ils se veulent être la feuille de route des chantiers opérationnels. Premier axe : valoriser l’engagement et le modèle coopératif (modèle de gouvernance démocratique, retour économique fort aux adhérents, développement de l’agriculture dans la Loire et la Haute-Loire, territoire de la coopérative). Deuxième axe : améliorer l’efficacité économique et environnementale des exploitations agricoles (mise à disposition d’un ensemble d’outils et de solutions techniques et de conseils visant à améliorer l’efficacité des productions des agriculteurs-adhérents). Troisième axe : organiser et accompagner le développement de filières agroalimentaires régionales et responsables au travers d’outils performants. Quatrième axe : développer le réseau de jardineries. 

Développement du réseau des jardineries

Les rapports d’activité et financier de l’exercice écoulé, allant de juillet 2020 à juin 2021, mettent en évidence ces orientations. L’exercice a été très bon en raison des belles performances des jardineries, notamment sur les rayons jardinage, mobilier de jardin et produits du terroir. Leur chiffre d’affaires, qui représente 32% de l’activité d’Eurea, a progressé de 27 % entre les deux exercices. « Les jardineries tirent le résultat de la coopérative vers le haut, assure Christphe Chavot, le président. Le contexte, suite aux confinements, fait que les gens reviennent à du " faire soi-même " et veulent aménager leur chez-eux pour s’y sentir bien. Nous bénéficions du changement du comportement des consommateurs. » 

Hausse des matières premières et environnement

Le secteur « agriculture », qui comprend l’approvisionnement et la collecte, représente 32 % du chiffre d’affaires d’Eurea. La coopérative « bénéficie d’une bonne dynamique dans le domaine des approvisionnements : de nouveaux adhérents ou d’anciens adhérents viennent se fournir chez nous, et en même temps les adhérents achètent plus. La politique conduite auprès des jeunes agriculteurs porte ses fruits. »

Suite à l’entrée en vigueur de la loi sur la séparation de la vente et du conseil, « Eurea a fait le choix de la vente, rappelle Christophe Chavot. Même si la coopérative n’a plus à œuvrer dans le domaine du conseil stratégique chez les agriculteurs, elle reste en lien avec la Chambre d’agriculture », qui, elle, s’investit dedans.

Quant à la collecte 2020, elle a connu une baisse des volumes par rapport à 2019, conséquence directe de la sécheresse : 45 000 tonnes de céréales ont été collectées, dont 7 000 tonnes de céréales CRC. Puis, la collecte 2021 a connu une forte hausse des prix par rapport à 2020 (céréales, maïs grain). 

Le président d’Eurea a souhaité que les équipes s’approprient le dossier HVE (Haute valeur environnementale). « Nous travaillons en lien avec les chambres d’agriculture des deux départements. Les chambres d’agriculture interviennent pour le niveau 1 et nous faisons appel à un intervenant extérieur pour le niveau 3. » Christophe Chavot rappelle que les exploitations certifiées HVE 3 sont dispensées du conseil stratégique pour l’utilisation des produits phytosanitaires et peuvent entrer dans les éco-régimes de la future Pac. « Il y a des avantages non négligeables pour les exploitations, même si elles ne bénéficient pas encore d’une valeur ajoutée pour les produits finis. Nous devons permettre aux agriculteurs d’entrer facilement et rapidement dans cette démarche. »

Autonomie alimentaire des élevages

Le secteur de la nutrition animale représente 20 % du chiffre d’affaires d’Eurea en 2020-2021. Vu la date de clôture de l’exercice, l’augmentation du prix des matières premières est contenue.

Miser sur les filières qualité

De son côté, l’alimentation responsable représente 16 % du chiffre d’affaires. La minoterie a connu une baisse de son chiffre d’affaires. « Dans un contexte où la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) prend de l’ampleur, des clients préfèrent travailler avec deux fournisseurs pour favoriser la proximité d’approvisionnement », et les volumes s’en ressentent. Ainsi, Eurea s’est recentré sur son « savoir-faire, avec ses filières de qualité », comme par exemple sa marque Borsa. « Elle participe à une bonne dynamique. Nous sommes par exemple entrés chez Bocuse et devenus le fournisseur exclusif de Pizza cozy. » Eurea a également connu une année difficile sur la lentille, avec des rendements bas. « Cette culture est sensible aux excès du climat. »

Retour aux adhérents.

Cette dynamique globale du groupe Eurea a permis un retour économique aux adhérents, augmenté de 25 % par rapport à l’exercice précédent. Il s’est fait sous les formes habituelles : remise de fin d’exercice (sur chiffre d’affaires) ; contrat premium et remise FideAl (sur la fidélité).

Lucie Grolleau Frécon