Élevage
60 ans d’histoire pour le syndicat montbéliard ligérien

Né le 5 janvier 1962, le syndicat ligérien des éleveurs de la race Montbéliarde fête ses soixante ans. Le 14 février, lors de son assemblée générale à Valeille, l’occasion était belle de faire un bond dans le temps autour d’un collectif qui a traversé les décennies, entre images et anecdotes.

60 ans d’histoire pour le syndicat montbéliard ligérien
Plusieurs acteurs de l’histoire du syndicat montbéliard avaient été invité à l’assemblée générale, marquant les 60 ans de la structure.

« Je voudrais saluer la présence des plus anciens d’entre nous. Autant de personnes qui ont œuvré pour la race Montbéliarde. Aujourd’hui, nous tenions à honorer le 60e anniversaire du syndicat par une journée de convivialité », introduisait Hervé Lornage, président de l’association des éleveurs de race Montbéliarde. Et pour cause, l’assemblée générale, sur fond d’anniversaire historique, avait fait salle comble ce mardi à Valeille, où quelque 70 participants de tous âges s’étaient réunis.

Après un rapport financier positif, l’heure était venue pour le président de lancer les rapports statutaires suivants, à savoir moraux et d’activité : « Difficile de ne pas se réjouir de la normalité de l’année écoulée avec le retour de toutes les manifestations. »

Une année riche en activités

Julien Schlupp, animateur du syndicat, passait alors en revue les différents évènements de l’année écoulée, dans la Loire comme hors du département. À commencer par l’assemblée générale du 10 mars à Saint-Jodard avec une matinée statutaire en salle et une après-midi de visite d’exploitation (Gaec de la Ferme du Plateau - famille Durel). Du 25 au 28 mars, le syndicat a participé au Comice de Feurs en amenant pour la première fois quelques vaches : « C’était une volonté des organisateurs de mettre en lumière l’élevage laitier », justifiait-t-il, rejoint par son président : « Cette année, nous sommes de nouveau sollicités pour le Comice de Feurs, mais en accord avec nos collègues de race Prim’holstein, nous allons botter en touche, de par les nombreuses activités que nous avons. Cela aurait été trop difficile pour nous d’honorer la demande ».

Les 25 et 26 mai se tenait le traditionnel Montbéliard Prestige à Besançon (dix vaches ligériennes issues de huit troupeaux) : « C’était un concours relevé, où il n’y avait pas moins de 200 vaches. Et pourtant, deux de nos vaches sont montées sur le podium et reçues un deuxième prix », expliquait Julien Schlupp. Un mois plus tard, 38 vaches ligériennes pour onze troupeaux ont été présentées au Comice des quatre cantons à Chazelles-sur-Lyon.

Le 6 juillet, lors de Génilait à Chalain-le-Comtal, 33 primipares de 25 pères différents ont été présentées. Début septembre, le Comice de la vallée de l’Ance Viverois, réunissant Loire, Haute-Loire et Puy-de-Dôme, s’est déroulé dans ce dernier département. 15 vaches ligériennes issues de quatre troupeaux ont été présentées, sur les 75 vaches exposées. Organisé la semaine suivante, la Fête est dans le Pré, à Saint-Genest-Malifaux, a réuni 30 vaches provenant de dix troupeaux.

Grand rendez-vous de Cournon d’Auvergne, le Sommet de l’élevage, « dont le concours gagne en qualité d’année en année », comme précisait Julien Schlupp, se tenait le 5 octobre. 18 vaches issues de 12 troupeaux ont été présentées. Dans la liste des incontournables, le Show open génisses de Saint-Etienne, du 3 au 5 novembre, a recensé près de 500 génisses issues de 26 départements (28 vaches ligériennes pour 16 élevages). Une vente aux enchères y était également organisée, avec quatre vaches vendues. Pour clore l’année 2022, une visite du Gaec des Épilobes, à Sauvain, a été organisée.

Au cœur du syndicat depuis ses origines

En deuxième partie de matinée, l’heure était venue de célébrer le soixantième anniversaire du syndicat, à travers une rétrospective en images et explications. Rappelant que le collectif avait été créé le 5 janvier 1962 et soutenu par les OPA du département, Marc Meunier, ancien technicien à la Chambre d’agriculture, livrait une anecdote : « La Montbéliarde n’était plus reconnue comme race officielle, selon le ministère de l’Agriculture. Un ingénieur avait pondu une loi selon laquelle il fallait rationnaliser l’élevage français en supprimant beaucoup de petites races. Il fallait se spécialiser en lait via trois races, dont la Tachetée de l’Est à laquelle la Montbéliarde était rattachée. »

« Le syndicat avait pour but de favoriser et d’encourager l’amélioration de la race, précisait Hervé Lornage. Si jusque dans les années 1990, la reconnaissance de la Montbéliarde restait une priorité, sa promotion est ensuite devenue l’objectif principal. » Tous s’accordaient à dire que la race a connu de nombreux changements au fil des décennies. « Aujourd’hui, on peut se satisfaire d’avoir une race alliant rusticité et productivité, qui représente plus de 50 % des animaux laitiers contrôlés sur le département », poursuivait le président. Avant d’ajouter : « Le syndicat a également toujours eu pour rôle de fédérer les éleveurs passionnés du département, quels que soient leurs affinités, à travers différentes sorties alliant convivialité et technicité. »

Au-delà de la création du syndicat, bon nombre de dates significatives ont été évoquées et commentées par les personnalités présentes (Michel Poncet, Gérard Odouard, Jean-Paul Poyet, Serge Murat, Gilbert Relave) afin de marquer les différentes étapes et évolutions : première manifestation dans le département à Bourg-Argental (1962) ; premier concours départemental à Feurs (1964), qui devient itinérant avec Montbrison pour commencer (1973) ; concours spéciaux à Saint-Etienne (1974) et Colmar (1977) ; concours à Boën-sur-Lignon marqué par des changements drastiques concernant l’organisation (1981) ; concours de Saint-Héand, où les jugements étaient faits pour la première fois par élevages et non plus par sections ; centenaire de la race à Besançon (1989) ; 30 ans du syndicat (1992) ; premier 1er prix d’un élevage du syndicat lors d’un concours national à Aix-les-Bains (1995) ; création de Génilait (1998), etc.

« Je voudrais donc saluer le travail de mes prédécesseurs, comme René Dumas (1984-1991), Gérard Odouard (1991-2005) et Michel Poncet (2005-2015), pour ne citer qu’eux », concluait Hervé Lornage, avec un regard vers l’avenir : « Cette année s’annonce très animée : le concours de Paris, le National à La Roche-sur-Foron, Montbéliard Prestige, Génilait, le départemental à Saint-Héand et pour terminer le Sommet de l’élevage. Une belle saison à venir. »

Axel Poulain