Comice et foire-exposition
Edition 2023 : une réussite en tous points

Le week-end dernier, le centre-ville de Feurs a vécu au rythme du comice. Les animaux ont pris possession des écuries vendredi 17 mars au matin et en sont repartis le dimanche soir. Les exposants de la foire-exposition ont accueilli les visiteurs du vendredi dans la matinée au lundi après-midi. Ce rendez-vous annuel forézien a été une réussite en tous points.

Edition 2023 : une réussite en tous points

Souvent, pour les manifestations en plein air, la météo est déterminante. Les prévisions pour le week-end dernier annonçaient quelques gouttes de pluie. Elle est effectivement tombée avec parcimonie dimanche, n’empêchant pas pour autant les visiteurs de se rendre au comice. La mairie de Feurs, en charge de la foire-exposition, annonce près de 50 000 visiteurs. L’association du comice agricole, en charge des concours d’animaux, déclare plus de 10 000 billets d’entrée vendus (au guichet à l’entrée des écuries et en pré-vente). Preuve du succès : tous ceux imprimés pour l’édition 2023 ont été vendus. Dimanche, il a même fallu piocher dans les stocks des années précédentes. Les fûts de bière initialement commandés ont tous été consommés.

Communication sur l’agriculture

Le comice de Feurs est à la fois une manifestation professionnelle, où des acteurs économiques du territoire travaillent, et grand public, où les visiteurs trouvent de nombreux divertissements et se rencontrent. C’est vrai dans les rues du centre-ville, mais aussi dans les écuries. Les éleveurs qui présentent des animaux aux concours espèrent les placer le plus haut possible dans le classement et en tirer une bonne valorisation auprès des acheteurs. Dans le même temps, les expositions des animaux donnent l’opportunité de se faire rencontrer professionnels de la filière viande et consommateurs. La ferme aux enfants, au cœur des écuries, offre la possibilité aux enfants d’approcher des petits animaux.

Afin de mettre en avant le savoir-faire des éleveurs et des bouchers, les responsables de l’association du comice agricole de Feurs ont innové en offrant aux acheteurs des animaux ayant obtenu un grand prix d’honneur une plaque avec la mention « viande d’excellence ». Ils pourront les exposer dans leur établissement au moment de la vente de la viande issue de ces bovins ou agneaux. Une initiative de plus pour faire la promotion de la viande de qualité auprès des consommateurs.

L’agriculture et ses filières étaient également mises en avant sur le pôle lait avec une exposition de vaches laitières (tenue par des élèves du Campus agronova) et des animations sur la filière laitière (interprofession laitière régionale, Ferme des délices). Du côté du pôle des saveurs, ce sont plutôt les produits qui étaient à l’honneur et qui ont mis les papilles en joie. L’agriculture, avec sa promotion et ses enjeux, était au cœur des interventions des personnalités lors de la remise des prix des concours, dimanche matin.

Bilan des concours

La satisfaction est au rendez-vous du côté des organisateurs, que ce soit pour le déroulement du jugement que pour la commercialisation des animaux de boucherie charolais et croisés. La désignation du grand prix d’honneur des génisses a demandé du temps. « Le lot de génisses était homogène, relatait Jean-François Cottin, vice-président de l’association du comice agricole de Feurs. Les juges ont dû voter trois fois pour les départager. Les résultats étaient serrés. » Les membres de l’association craignaient que les éleveurs ne puissent pas faire de plus-value en venant au comice cette année en raison de l’amélioration des cours de la viande dans les fermes ces derniers mois. Finalement, Pierre Dosson, président, qualifiait la vente des animaux de boucherie de « satisfaisante ». « Les prix ne sont jamais assez élevés pour les éleveurs et toujours trop élevés pour les acheteurs, convenait-il. L’essentiel est que tous les animaux se soient vendus. C’est ce qui nous satisfait le plus en tant qu’organisateurs. »

L’année 2023 restera dans les bonnes éditions du concours d’animaux de boucherie limousins, tant par le nombre d’animaux exposés que par la qualité des prix d’honneur. Selon le responsable du concours, Jean-Luc Conseillon, l’attribution des prix d’honneur n’a pas posé de problème aux juges pour les catégories de génisses. « Les championnes se distinguaient vraiment ; les prix d’honneur étaient un cran au-dessus des autres. » Il estime que « les ventes ont été rapides, dans l’ensemble. A 15 heures samedi, seuls deux bovins n’avaient pas encore trouvé acquéreur. » Et de poursuivre : « Les éleveurs étaient plutôt contents. Ils ont pu obtenir une plus-value par rapport à une vente en ferme, et ce dès un troisième prix de section. Les tarifs sont montés moins vite pour les premiers prix de section et les prix d’honneur. Nous ne sommes pas arrivés à des montants aussi élevés que certaines années pour les grands prix d’honneur. »

Avec un nombre de lots sensiblement supérieur à la précédente édition, le concours des agneaux de boucherie a été une nouvelle fois disputé, malgré une qualité plus hétérogène que lors des années passées. Les deux grands gagnants – un pour les races bouchères et un pour les croisées rustiques – répondaient au mieux aux quatre critères d’exigence : conformation, homogénéité des lots, état d’engraissement et présentation. En termes d’affluence dans les écuries, Daniel Poyade affichait une véritable satisfaction : « Il y avait du monde et j’ai trouvé que, cette année particulièrement, les agneaux attiraient un jeune public ». Avant d’ajouter : « En même temps, ce ne sont pas comme les vaches, ce sont de plus petites bêtes, plus accessibles. » Si le responsable mentionnait un vendredi calme, le reste du week-end n’aura pas pour autant engendré la cohue : « Il y avait un flux régulier et fluide de visiteurs. Les gens se sont promenés dans les écuries et ont pris le temps. »

Avec moitié moins de bêtes présentées par rapport à l’an passé (huit mâles contre une vingtaine), le concours des reproducteurs charolais dresse un bilan en demi-teinte. « Je suppose que les reproducteurs se vendent bien dans les fermes, c’est une bonne opportunité pour les éleveurs de trouver acquéreur à la maison », expliquait le juge, Gérard Delangle. Avant de nuancer : « Mais c’est dommage de ne pas rivaliser avec la race concurrente (la Limousine, NDLR). » Même son de cloche pour Marc Tisseur, responsable de l’exposition : « Tous les exposants de l’année passée avaient vendu leurs bêtes et n’avaient rien de ”potable” à présenter pour le comice. » Au final, le prix d’honneur était « un animal très complet, avec un bon grain de viande, une bonne souplesse de peau, une bonne tête, un animal très droit dans le dos. J’ai assez vite senti qu’il était supérieur aux autres, mon choix a été fait rapidement », développait le juge. Si les exposants n’ont pas été nombreux, ce n’est pas le cas des visiteurs, « qui ont répondu présent comme l’an passé », indiquait Marc Tisseur.

Jean-Luc Conseillon qualifiait d’ « exceptionnelle » l’exposition de reproducteurs limousins, qui comptait huit animaux présentés par cinq éleveurs. « Ces chiffres n’avaient jamais été atteints », indiquait le responsable. De plus, il estimait que les profils d’animaux présentés correspondent tout à fait aux attentes du comice : « de type mixte-viande, pour produire des animaux de viande mais aussi d’élevage. Ils étaient bien préparés et le lot était homogène. Ces beaux reproducteurs se sont faits remarquer puisque six ont été vendus au cours du week-end. » Un record. Outre la vente, c’est aussi la prise de contact avec des acheteurs potentiels qui intéressent les exposants. De ce côté aussi, le contrat a été rempli puisque certains ont obtenu des promesses de visite d’élevage dans les prochains jours.

Le palmarès de tous les concours de l’édition 2023 du comice est à retrouver en cliquant ici.

La galerie photo du comice est, quant à elle, à retrouver ici

Lucie Grolleau Frécon et Axel Poulain