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Les buralistes en pleine transformation

Commerçants importants au niveau local, les buralistes proposent toujours de nouveaux services pour continuer d’être attractifs. Pour les aider, la Confédération nationale des buralistes a mis en place une opération appelée Fonds de transformation, qui accompagne les commerçants dans leur diversification et finance une partie de ces changements.

Les buralistes en pleine transformation
Face à la baisse de la vente de tabac, les buralistes diversifient leurs activités et sont encouragés, via le Fonds de transformation, à remodeler l’intérieur et l’extérieur de leur commerce.

« Le Fonds de transformation est fait pour faciliter et inciter le changement », précise Gilles Grangier, président des buralistes de la Loire. Ce dispositif a été mis en place par la Confédération nationale des buralistes pour aider ces derniers à transformer leur commerce en fonction de l’évolution de la population et de ses demandes.

Ces « commerçants d’utilité locale », comme le mentionne la façade de certains magasins, sont voués à développer leur activité et à la diversifier pour continuer à créer du « flux », indique M. Grangier. Une diversification qui s’est déjà faite. Ils ne sont plus seulement des débiteurs de tabac, mais sont des « commerçants de proximité qui doivent toujours apporter de nouveaux services », ajoute le président de la Loire.

Portée par la Confédération nationale des buralistes, ce plan de transformation permet aux buralistes le souhaitant de bénéficier d’aides pour remodeler l’extérieur de leur commerce, notamment en changeant la carotte et la signalétique avec des nouveaux stickers ou panneaux. Mais aussi de modifier l’intérieur du magasin avec un nouveau mobilier de vente et des nouveaux outils et systèmes d’encaissements. C’est l’appel à un audit qui lance ce processus. Celui-ci permet au buraliste de prendre connaissance des points forts et améliorables de son commerce. « A partir de ça, la transformation prend environ un an », ajoute le Gilles Grangier. Dans la mesure où le commerçant s’engage réellement à modifier son magasin, le Fonds de transformation peut financer les travaux jusqu’à un plafond de 33 000 euros. En plus de la modification physique du lieu, le plan a pour objectifs d’améliorer les offres existantes, de démontrer que le commerce est utile au niveau local et de développer de nouvelles activités.

Face à la baisse des ventes de tabac

Aujourd’hui, le département de la Loire compte une cinquantaine de buralistes ayant réalisé cette transformation ou sont en cours. « On a tous les jours des dossiers, explique le président départemental. C’est bien ancré dans la tête des gens et ils ont tous compris le coté impérieux de changer leur magasin pour pouvoir survivre et conserver de la valeur à leurs affaires. » Les buralistes ne vendent plus uniquement du tabac, leur magasin est un vrai commerce dont ils sont le chef. La transformation est encouragée pour se diversifier face aux prévisions de baisse de la vente de tabac.

« On ne peut plus compter sur les ventes de tabac, alors même que nous sommes le seul réseau de vente », précise M. Grangier. Sur tous les paquets de cigarettes vendus en France, un sur trois ne provient pas des buralistes, mais de l’étranger. Avec l’évolution de leur clientèle, de l’augmentation des prix et l’achat en dehors de l’Hexagone, les buralistes se diversifient. « On ne fait plus que ça, on fait plein d’autres choses », ajoute le président de la Loire. Parmi ces services se trouvent de la restauration avec des bars, de la vente de snacking ou encore des articles de vapotage.

Si tous les buralistes font de la vente de tabac et proposent des articles et produits similaires dans leur commerce, tous ces magasins ne se ressemblent pas pour autant. Quand certains utilisent le Fonds de transformation pour remettre à neuf leur bistrot, d’autres réaménagent leur zone de vente de produits de snacking. Aujourd’hui, chez les 24 000 buralistes français, il est possible de payer ses impôts et factures, ou encore de faire livrer ses colis. « Il y a plein d’autres pistes de diversification pour les inciter à se développer. C’est en test, mais dans quelques points de France on aura aussi des distributeurs de billets de manière sécurisée et au chaud », ajoute le président de la Loire. Dans la transformation, la remise à neuf de la façade passe par l’installation d’une nouvelle carotte sans la mention « tabac », qui montre que le commerce n’est plus seulement vendeur de tabac, mais propose des produits variés. Face au développement de la vente de produits à base de cannabidiol (ou CBD, composant relaxant du cannabis, autorisé en France). Les buralistes voudraient pouvoir en proposer mais sont en attente d’une législation plus claire face à leur commercialisation.

Clientèle plus jeune

Dans les villages, cette opération de transformation est d’autant plus appréciée quand le commerce est le seul dans la localité. « Nous serons toujours le dernier magasin dont la lumière brillera », explique Gilles Grangier. Avec ce plan arrive chez les buralistes une clientèle plus jeune, appréciant les nouveaux services qu’ils proposent, enclenchant ainsi ce renouvellement. Par exemple, avec la part importante que tient Internet dans la vie, les buralistes se doivent de suivre la tendance et donc nombreux sont ceux qui ont le statut de relais colis. Un de ces services qui amènent de nouvelles personnes à passer la porte du commerce. Pour rendre la circulation plus agréable dans leur commerce, certains commerçants ont agrandit ou installé de nouvelles caisses.

 

Arthur Bonglet