Salon de l'agriculture
Mélinda représentera les Prim’holstein ligériennes

Implantée à Cuzieu depuis le début des années 1990, la famille Cizeron élève des vaches laitières avec passion. Cette année, ils représenteront la Loire lors du concours général des animaux du Salon de l’agriculture avec Mélinda, seule Prim’holstein du département sélectionnée.

Mélinda représentera les Prim’holstein ligériennes
Déjà remarquée lors de différents concours à l’échelle régionale, Mélinda, 6 ans, représentera la Loire lors du prochain Concours général agricole des animaux.

En 1993, Guy Cizeron, accompagné de sa femme, Anne-Marie, a repris l’exploitation agricole de ses parents pour y élever son troupeau de vaches laitières. Mais l’agriculteur n’a pas seulement hérité d’une exploitation puisque René et Bernadette Cizeron sont également à l’origine de sa passion pour la génétique. Accompagné de sa compagne et de son fils, Anthony, qui a rejoint le Gaec en septembre, il raconte : « Une série d’opportunités m’a permis de m’intéresser à la génétique et d’en apprendre les rudiments. » Suite à son installation, il découvre peu à peu la discipline, mais aussi les concours et les comices. C’est en 1998 qu’il intègre le conseil d’administration du syndicat Prim’holstein, puis il est élu président de l’Association pour le développement et la promotion de l’élevage laitier de la Loire (Adpel), structure notamment en charge de l’organisation de Génilait.

C’est donc l’amour de la génétique qui l’a mené, ainsi que sa famille, à celui des concours et des comices. Selon lui, « ils permettent de sortir un peu du quotidien, de rencontrer les autres éleveurs, de voir ce qu’il se fait ailleurs et de se comparer entre nous. L’aspect convivial est vraiment primordial. »  Il retient en second plan l’avantage commercial et l’apport de visibilité à l’élevage.

Ainsi, les trois membres du Gaec prennent plaisir à participer chaque année à des évènements tels que Génilait, que Guy considère comme une bonne première étape dans la préparation des vaches comme des hommes. Mais aussi au concours départemental de races laitières, permettant de mettre en avant les meilleurs animaux, puis au Sommet de l’élevage, « dernière étape cruciale avant la " finale " au Salon de l’agriculture ».

Depuis quelques années déjà, Mélinda, Prim’holstein de 6 ans s’est illustrée à plusieurs reprises. Elle participera le 27 février prochain au Concours général agricole du Salon de l’agriculture, à Paris. C’est la première fois que l’élevage sera représenté lors d’un tel événement, une réelle fierté pour les membres du Gaec pour qui cette participation est un « graal ».

Une vache « spéciale »

Anthony, qui fera le déplacement pour accompagner, préparer et présenter l’animal explique : « Mélinda est spéciale : elle est très appréciée par les juges notamment pour sa féminité, la qualité de ses pattes, de sa mamelle ou encore pour sa robe noire, qui attire généralement les regards » et Guy d’ajouter : «  En plus de ça, elle  se montre très bonne productrice laitière avec une moyenne de 27,17 kilos de lait par jour de vie. » Un chiffre qui satisfait très bien ses éleveurs alors qu’elle attaque tout juste sa 4e lactation : « à 156 jours, elle a déjà produit 7000 kilos de lait ! »

Seule vache du département sélectionnée dans cette race, Mélinda a été méticuleusement préparée par les membres du Gaec. En effet, Guy tient à préciser que la vache, née sur l’exploitation, est le fruit d’un travail sur la génétique depuis plusieurs générations. Il confie également : « La préparation aux concours représente un labeur de longue haleine en particulier sur le dressage. » Son fils précise : «  Il s’agit par exemple de désensibiliser la vache aux bruits ou au port d’un licol, mais aussi de l’habituer à rester attachée dans le salon ou encore de lui inculquer la bonne attitude à avoir lors de la présentation. »

Bien qu’elle soit habituée des concours et que son caractère soit plutôt calme, Anthony se charge de poursuivre son éducation, mais aussi de préparer son apparence. Ainsi, depuis l’annonce de sa sélection, le jeune homme la lave tous les deux jours. Un exercice qu’il répètera une fois arrivé à Paris. Il l’a également tondue un mois avant le jour-J puis renouvellera l’opération sur place. Il prendra enfin soin de la clipper et de lui faire une ligne de dos digne de ce nom.

La famille a décidé de laisser Mélinda, généralement peu stressée, vivre aux côtés des autres vaches du troupeau. Ne montrant pas non plus beaucoup d’appréhension, le jeune homme qui, malgré son jeune âge ne manque pas d’expérience, avoue : « Les autres participants de la région avec lesquels nous voyageons sont rompus à l’exercice. Je compte donc sur leur savoir-faire pour m’aider notamment dans la gestion du stress. » En effet, Mélinda et Anthony ne feront pas le déplacement seuls. Le transport est géré à l’échelle régionale, par la fédération régionale Prim’Holstein, en association avec celle de la race Montbéliardes.

À Cuzieu, la vie de l’exploitation ne s’arrêtera pas pour autant. Anne-Marie et Guy prendront donc soin des vaches restées dans la Loire et se déplaceront uniquement le lundi, jour du jugement, pour encourager leur fils et soutenir leur animal.  

Un travail d’équipe 

Veillant à rester humble, Guy Cizeron tient à remercier l’ensemble des organismes avec lesquels il travaille au quotidien pour le bon entretien de son élevage : «  Si nous remportons des concours, ce n’est pas par hasard. À Cournon (Sommet de l’élevage, NDLR.), par exemple, nous avons gagné car l’organisation de l’équipe départementale était rôdée. » Il ajoute par ailleurs : « Loire conseil élevage, GDS, Coopel, etc… c’est grâce aux organismes qui gravitent autour de nous que tout ça est possible. »

Conscients de leur manque d’expérience à un tel niveau et de la qualité des vaches sélectionnées à l’échelle nationale, Guy et Anne-Marie restent tout de même prudents quant à leurs espérances. L’éleveuse précise : « Le résultat dépend de beaucoup de choses : le jury, l’état de forme de la vache, les conditions. Notre participation en elle-même est déjà historique pour nous. Nous allons donc faire au mieux pour représenter notre département et notre région, sans pour autant espérer une victoire. » Son mari compare avec dérision : « C’est comme si nous étions en 3e division et que nous affrontions des clubs de Ligue 1. » De son côté, leur fils préfère garder à l’idée que Mélinda a toutes ses chances : « On a fait notre boulot. Les dés sont jetés, il ne nous reste plus qu’à patienter. »

Clara Serrano