Politique
Les sénatoriales, c’est dimanche !

Dans les départements concernés, dont fait partie la Loire, les grands électeurs sont appelés aux urnes dimanche. Ils renouvelleront près de la moitié des sénateurs. Si Cécile Cukierman et Jean-Claude Tissot briguent un nouveau mandat, Bernard Bonne et Bernard Fournier ne se représentent pas.

Les sénatoriales, c’est dimanche !

Ce n’est sans doute pas l’élection dont vous avez entendu le plus parler, mais ce n’est pas l’une des moins importantes pour autant qui se joue ce dimanche. Si les Français suivent de loin les sénatoriales, c’est probablement lié à son mode de fonctionnement : ce scrutin n’invite pas le peuple à se rendre aux urnes, ce sont effectivement les grands électeurs qui renouvèleront 170 des 348 sénateurs qui siègent au Palais du Luxembourg à Paris.

Les grands électeurs ? Il s’agit, pour les départements concernés dont fait partie la Loire (1), des députés, des sénateurs, des conseillers régionaux, des conseillers départementaux et des délégués des conseils municipaux, « qui représentent 95 % des quelque 162 000 grands électeurs au total », précise le site internet du Sénat.

Quatre sénateurs pour la Loire

Celui-ci rappelle aussi que le nombre de sénateurs désignés dans chaque territoire dépend de son nombre d’habitants. La Loire compte quatre représentants, la Lozère (1) et Paris (12) constituant les deux extrémités du spectre. Dimanche, les grands électeurs ligériens devront se rendre à Saint-Etienne entre 8h30 et 17h30 pour exprimer leur suffrage. Contrairement à d’autres échéances, ils n’auront pas le choix : le vote aux élections sénatoriales est obligatoire.

Du nombre de sénateurs à désigner dépend justement le mode de scrutin. Dans les zones qui n’éliront qu’un ou deux candidats, l’élection se jouera au scrutin majoritaire à deux tours. Au-delà, « l’élection a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour, suivant la règle de la plus forte moyenne », peut-on lire encore sur senat.fr.

Si Bernard Bonne et Bernard Fournier ne se représentent pas, Cécile Cukierman et Jean-Claude Tissot briguent un nouveau mandat. Ils mèneront respectivement les listes divers gauche « Pour nos communes et l'égalité des territoires » et « Agir pour la Loire ». Cinq autres leur feront face : « Au service des communes pour défendre la Loire » (Rassemblement national), menée par le conseiller régional Michel Lucas ; « Ensemble pour la Loire » (divers droite), par Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond, président par intérim de Saint-Etienne Métropole et vice-président du Conseil départemental ; « Loire union populaire écologique et sociale » (La France insoumise), par Ismaël Stevenson ; « La Loire “haut & fort” » (divers droite), par Pierre-Jean Rochette, maire de Boën-sur-Lignon et conseiller départemental ; « La transition, maintenant ! » (Europe écologie les Verts), par Julie Tokhi, conseillère municipale à Saint-Etienne.

Si les législatives redistribuent régulièrement le pouvoir à l’Assemblée nationale, les sénatoriales rebattent rarement les cartes dans de telles proportions. Depuis le début de la Ve République, la droite et le centre ont toujours détenu la majorité au sein de la chambre haute, à l’exception de la période 2011-2014 qui avait vu la gauche s’emparer de la majorité. D’après les médias nationaux, ce cru 2023 ne devrait guère chambouler les rapports de force en place.

Franck Talluto

(1) 38 départements métropolitains, 4 départements d’outre-mer, 1 collectivité d’outre-mer, La Nouvelle-Calédonie. Ce renouvellement concerne aussi la moitié des 12 sénateurs qui représentent les Français établis hors du pays.