Economie
L'immobilier ligérien boosté après le premier confinement

Comme il est de coutume chaque année, la Chambre des notaires de la Loire a commenté son rapport autour de la dynamique du marché immobilier ligérien. Une présentation dont les données ont exposé un encouragement global pour le département à la vue des bons chiffres annoncés.

L'immobilier ligérien boosté après le premier confinement
Avec l’augmentation des prix de l’immobilier dans les autres régions de France, l’attractivité de la Loire est restée intacte en matière d’investissement locatif.

La surprise aura été de taille après la situation de crise sanitaire inédite dont le pays aura fait face. « Au sortir du premier confinement, début mai 2020, qu’allait-il être advenu de la situation économique et plus particulièrement du marché immobilier ? » : une inquiétude dévoilée par Maitre Gérard de Zan, président de la Chambre des notaires de la Loire, qui témoignait du contexte délicat en cette période. Avant de nuancer le constat un an et demi plus tard : « Finalement, une forte et soudaine vague de mises en vente et de recherche de biens est apparue dès mai 2020. Elle a provoqué une forte augmentation du nombre de mutations et une hausse très nette des prix dans l’immobilier, y compris dans la Loire. »

Basées sur 100 % des ventes, les statistiques nationales explicites issues du rapport annuel de la Chambre des notaires de la Loire se reposent sur un fichier comprenant environ 17 millions de références. C’est sur la période d’étude établie entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2021 que les données analysées portent. Dans la Loire, c’est un marché dynamique et équilibre qui ressort. « Nous avons assisté à un phénomène étonnant. Après ce premier confinement, le marché s’est emballé et les confinements successifs n’ont eu absolument aucune incidence. Cela n’a en rien freiné le marché à partir du mois de mai 2020. », a poursuivi le président.

« Effet Covid ou pas, économique ou psychologique, aujourd’hui, on peut dire que l’activité immobilière est très dynamique. Une dynamique qui avait déjà commencé avant la pandémie et qui s’est poursuivie sur l’année 2020 et se poursuit encore sur 2021 », a précisé Maitre Philippe Régent, notaire de la plaine du Forez.  Ainsi, en matière de volume des ventes, c’est une augmentation de 18% qui a été recensée, tous biens confondus. Excepté pour les appartements neufs qui ont souffert d’une baisse conséquente de 16%, tous les autres biens ont quant à eux augmenté de manière considérable : +23,2 % pour les appartements anciens, +15% pour les maisons anciennes et +24% pour les terrains à bâtir.

Appartements anciens

Concernant la typologie des biens en matière d’appartements anciens, une augmentation de 4,1 % a été constatée en un an, passant de 1 010 à 1 070 €/m2 de juin 2020 à 2021. Par secteurs géographiques, Saint-Etienne est grimpée de 8,4 % pour atteindre 1 050 €, le Roannais de 4,2 % (970 €), la plaine du Forez Sud de 2,9 % (1 830 €) et la périphérie stéphanoise de 1,1 % (1 150 €). Avec ces données, Saint-Etienne maintient son statut de ville « avec les meilleurs rendements locatifs de France », poursuivait Philippe Régent. A titre de comparaison, Bourg-en-Bresse (01) a atteint la plus grande hausse avec +15%, et Lyon s’est affirmée comme la ville au prix médian le plus élevé, pour 5 000 € au m2 et une évolution notable de +9 % en un an.

Appartements neufs

Seule ombre au tableau en matière de volume des ventes, les appartements neufs n’ont pas semblé jouir du dynamisme ambiant. « L’attractivité de ce produit neuf devient compliquée, car même si on achète un produit ancien avec de la rénovation, peut-être que vous n’allez même pas atteindre le prix du neuf aujourd’hui », expliquait Philippe Régent. Confirmée au cours de l’année passée, la hausse des prix au m2 médian – soit la valeur qui partage l’ensemble des transactions immobilières en deux parts égales, s’applique peu sur ce type de biens. A 3 000 € le prix médian au m2, c’est une hausse indiquée de 3,6 % en un an qui a été exposée. Mais sur Saint-Etienne intra-muros, la Chambre des notaires de la Loire a noté une baisse de 1,8 %, positionnant le prix médian au m2 à 2 930 €. En revanche, dans la périphérie et dans la plaine du Forez Nord, les prix médians ont sensiblement augmenté, de respectivement 3,1 % (2 990 €) et 3,4 % (2 870 €). « Il y a quand même une petite évolution du prix médian qui peut résulter des qualités de construction et des normes relatives qui sont imposées et qui vont avoir un impact sur le coût de la construction globale. », poursuivait le notaire implanté dans la Plaine du Forez.

Maisons anciennes

Autre typologie de biens, les maisons anciennes ont un prix de vente médian de 172 000 € dans la Loire, avec une évolution sur l’année écoulée de +4,6%. « Depuis cinq ans, on est sur une augmentation progressive et forte. Ce chiffre de +4,6%, on doit le mettre en avant avec cette progression de 14,7% recensée sur les cinq dernières années. ». Ce marché de la maison individuelle est en plein essor. Un constat qui s’applique sur les secteurs du Roannais, des Plaines du Forez Sud et Nord ainsi qu’à Saint-Etienne et sa périphérie qui enregistrent tous des hausses annuelles supérieures à +5 %.

Terrains à bâtir

Dernière typologie de biens, les terrains à bâtir sont dans la continuité des exemples d’une belle dynamique immobilière dans le département ligérien. Avec un prix de vente médian de 60 000 €, c’est une augmentation considérable de 10 % à laquelle la Loire a fait face. Par secteur en termes de prix de vente médian, le Roannais a atteint la plus grande progression, avec une hausse de 14,2% (44 000 €). Ont suivi la plaine Forez Nord avec +10,6 % (57 800 €), la périphérie stéphanoise avec +2,8 % (90 000 €). La plaine Forez Sud s’est quant à elle stabilisée avec son prix médian de 83 600 €.  Avec une superficie moyenne de 800 m2 dans le département, c’est pratiquement un tiers des ventes qui concernait les terrains compris entre 600 et 900 m2 ? Plus globalement, 60% comprenait les terrains de moins de 900 m2 (contre 52 % des ventes en 2011). Concernant la géographie des ventes, elles se situaient essentiellement dans les secteurs de la Plaine du Forez Nord (31 %), le Roannais (20 %) et la périphérie stéphanoise (18 %). 

Axel Poulain