Elevage caprin
Gestion de la reproduction : anticipation et rigueur

En élevage caprin, la maîtrise de la reproduction en dehors de la saison sexuelle est possible. Des protocoles existent. Leur suivi rigoureux et la bonne préparation des animaux sont gage de réussite.

Gestion de la reproduction : anticipation et rigueur
La préparation à l’insémination a été abordée dans le cadre des ateliers proposés sur l’exploitation du Gaec Limousalpe.

La reproduction du troupeau caprin « doit être prise dans sa globalité », insistait Suzanne Frécenon, inséminatrice en espèce caprine à Coopel, lors de son intervention proposée dans le cadre de la journée technique caprine. Pour elle « la réussite de la reproduction conditionne la production de lait, la conduite du troupeau, la conduite des chevreaux, la réussite de la reproduction suivante et des années à venir. Tout ceci demande de l’anticipation et de la rigueur. » Et de préciser : « Les boucs tout comme les chèvres doivent être bien préparés en amont : alimentation, aucun stress, tri par âge… »

Devant un public averti, elle rappelait cependant que les éleveurs, et les structures techniques et économiques qui les accompagnent, doivent faire face à la saisonnalité des chèvres, c’est-à-dire que naturellement la production de lait et de chevreaux est restreinte à une période de l’année. Les femelles sont cyclées en jours courts et ne viennent pas en chaleur en jours longs.

« Des protocoles de reproduction peuvent être mis en place » pour rendre possible la reproduction en dehors de la période sexuelle, indiquait Suzanne Frecenon. « Le choix du protocole doit se faire selon les objectifs et les contraintes de l’éleveur » (période de reproduction, taille du lot, nombre de boucs disponibles). Elle précisait également que, même si souvent ces protocoles sont mis en place en vue de pratiquer des inséminations, ils peuvent aussi être utilisés dans le cadre de la monte naturelle.

Des protocoles pour aller contre la saisonnalité

Le traitement photopériodique consiste en un changement graduel de la durée du jour pour stimuler l’activité sexuelle des mâles et des femelles. Souvent, ce traitement lumineux est combiné à un traitement hormonal

Le traitement hormonal est « beaucoup utilisé, mais il ne peut pas l’être en agriculture biologique ». Il permet de déclencher l’oestrus ainsi que le regroupement des mises-bas quelle que soit la saison. Les étapes sont les suivantes : pose de l’éponge vaginale, injections de PMSG et de cloprosténol, retrait de l’éponge, détection des chaleurs, et enfin insémination. « La recherche de nouveaux protocoles hormonaux se poursuit pour avoir des recours différents aux hormones. »

Le protocole dit « effet mâle » est la seule technique permettant d'induire et de grouper les chaleurs en dehors de la saison sexuelle sans avoir recours aux hormones. ll déclenche l'ovulation des chèvres, mais il est moins efficace que le traitement hormonal pour synchroniser les chaleurs.

C’est pour cela qu’il est possible de coupler l’effet mâle à la pose d’éponges. Le principe du protocole « éponge – effet mâle » est le suivant : les éponges sont posées pendant onze jours ; à leur retrait, l’effet mâle est utilisé pour faire venir en chaleurs les chèvres (un bouc pour dix chèvres, le bouc remplace l’injection de PMSG et de cloprosténol) ; détection des chaleurs ; puis l’IA se pratique 52 heures après avoir enlevé les éponges. Ce protocole limite l’utilisation des hormones.

 

LGF