Union européenne
Pac : les Vingt-sept préparent l’avenir

Parallèlement à l’exercice de dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne, les États membres planchent, eux aussi, sur les grandes orientations qu’ils voudraient voir mises en haut de l’agenda de la Commission européenne.

Pac : les Vingt-sept préparent l’avenir
Les experts agricoles des Vingt-sept se sont penchés sur un premier projet de conclusions sur l’avenir de l’agriculture, plaçant le secteur agricole au centre du futur programme de travail. ©Pixabay_GregMontani

Les États membres avancent sur la feuille de route qu’ils souhaitent confier à la future Commission européenne en matière agricole. Le 13 mai, les experts agricoles des Vingt-sept se sont penchés sur un premier projet de conclusions sur l’avenir de l’agriculture, préparé par la présidence belge. Le document place le secteur agricole au centre du futur programme de travail de l’exécutif européen, en mettant l’accent sur des questions comme la position des agriculteurs dans la chaîne de valeur, le renouvellement des générations, la charge administrative et la nécessité d’une transition équitable vers une agriculture durable. Dans cette ébauche de conclusions, les États membres appellent « la Commission à développer une nouvelle stratégie alimentaire » avec les agriculteurs qui en seraient au centre, garantissant « une alimentation abordable, suffisante, sûre et produite de manière durable sur notre continent ».

Le projet « souligne le rôle crucial des agriculteurs pour assurer la sécurité et l’autonomie alimentaires au sein de l’UE et leurs nombreux efforts pour améliorer la durabilité de la production alimentaire, tout en étant soumis à un certain nombre de contraintes dont l’impact est croissant, comme l’agression russe contre l’Ukraine et les conséquences du changement climatique ». Pour les soutenir, il est donc suggéré que Bruxelles « examine les préoccupations concernant la distorsion du marché intérieur en ce qui concerne les produits importés et mette régulièrement à jour l’impact cumulé des accords de libre-échange sur le secteur agricole ».

Moins de normes, plus de rentabilité

Autres propositions : la création d’un observatoire des terres agricoles pour suivre le marché foncier, « privilégier une approche incitative qui rémunère les agriculteurs » plutôt que normative, et évaluer attentivement l’impact du futur élargissement de l’UE. Lors de la réunion du Comité spécial agriculture (CSA), les délégations ont, dans l’ensemble, accueilli favorablement ce projet. Mais certaines ont estimé qu’il faudrait y insister sur d’autres points : l’importance des zones rurales, la rentabilité et la compétitivité du secteur, ou encore le rôle important de l’agriculture pour l’autonomie stratégique de l’UE. Plusieurs délégations ont aussi souhaité que soit mentionné dans le texte le besoin d’un financement adéquat et équitable pour les agriculteurs.

Le CSA est revenu sur ce projet en début de semaine, la présidence belge espérant finaliser ce texte lors de la réunion des ministres de l’Agriculture le 24 juin. La Hongrie, qui prendra les rênes du Conseil de l’UE le 1er juillet, devrait, elle, travailler sur des conclusions sur la future Pac, alors que la Commission européenne devrait présenter ses premières pistes de réflexion en la matière dès 2025.

AG