Malvoisine
Une belle année avicole malgré la conjoncture

Organisée par le comité Auvergne Forez Velay, l’assemblée générale de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) Malvoisine était particulièrement attendue. Avec son dernier rassemblement en présentiel remontant à plusieurs années, celle-ci se déroulait vendredi sur le site de La Charpinière, à Saint-Galmier.

 Une belle année avicole malgré la conjoncture
Trois ans après sa dernière assemblée générale en présentiel, l’ODG Malvoisine a fait salle comble sur le site de la Charpinière, à Saint-Galmier.

Absent pour raisons médicales, le président du syndicat Malvoisine Jean-Pierre Desprez déléguait son discours à son secrétaire général, Gwénaël Trégaro, qui allait par ailleurs animer une partie de l’assemblée. « Nous sommes enfin à La Charpinière, qui nous aura attendu pendant trois ans. Nous avions la volonté d’être dans cette terre du Vert Forez qui nous accueille », récitait le secrétaire général. D’ajouter : « Vous allez pouvoir juger de notre exercice 2021 qui, grâce à vous tous, s’est révélé très bon, voire extrêmement bon. » Dans son discours rapporté, Jean-Pierre Desprez mettait également en lumière ce qu’il décrivait comme « l’un des faits marquants de 2022 pour notre syndicat : la nomination d’Armelle Remond, notre directrice, en tant que membre du comité national des indications géographiques protégées, Labels rouges et spécialités traditionnelles garanties. » 

Vert Forez et Euréa, adhérents Malvoisine

Président de la coopérative Vert Forez, adhérente au syndicat Malvoisine, Daniel Poyade rappelait l’historique de sa structure : « Je suis président d’une petite coopérative qui a été créée entre 1970 et 1975. A cette époque, un groupe d’éleveurs qui vendait leurs dindes en fin d’année sur les marchés locaux ont finalement décidé de se regrouper pour créer Vert Forez. Dans un premier temps, c’était une association. » 

Daniel Poyade a saisi l’occasion pour rappeler l’origine du nom de la coopérative, à savoir la couleur de la campagne et « un célèbre club de football qui l’est un peu moins en ce moment » pour ”Vert”, et au territoire sur lequel ils opèrent pour ”Forez”. Cette parenthèse terminée, le président de la coopérative a alors traduit l’évolution de la structure, qui a obtenu ses premiers labels en 1986, devenant alors « le point de départ de la transformation de l’association en coopérative. Aujourd’hui, c’est le syndicat Malvoisine qui gère nos labels. » Avec environ une soixantaine d’éleveurs pour près de 120 bâtiments, Daniel Poyade réalise « la chance d’avoir un département tout en longueur, avec un abattoir au nord (Valeyre) et un au sud qui, n’est pas sur le département, mais limitrophe (en Ardèche). 40 % du chiffre d’affaires se fait avec les établissements Valeyre et 60 % avec l’abattoir LDC d’Ardèche. » 

Bertrand Relave, directeur général du groupe coopératif Eurea, engagé auprès de Malvoisine, présentait ensuite sa structure basée à Feurs. « Eurea, c’est 3 500 adhérents et 800 collaborateurs sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes. On fabrique des aliments, on est organisation de production et on travaille sur l’approvisionnement de nos agriculteurs, même si en ce moment, c’est compliqué par bien des égards. Particularité du groupe, on a 60 magasins Gamm’vert et on est très présents sur ce métier de la jardinerie. » Bertrand Relave a ensuite présenté le patrimoine et les différents savoir-faire du territoire, devant l’assemblée qui réunissait un public venu des quatre coins de l’Hexagone.

Bilans financiers et de production

Le trésorier du syndicat Malvoisine, Stéphane Debavelaere, a pris la parole pour présenter le bilan financier des trois dernières années. Avec une précision apportée en amont : « Lors du dernier conseil d’administration que nous avons fait le 11 février, les administrateurs ont voté une ristourne de 90 % de la cotisation du 4e trimestre 2021. 92 600 euros n’ont pas été facturés à la filière. Tous les chiffres présentés vont tenir compte de cette aide. » D’ajouter : « Pour mémoire, c’est la neuvième année consécutive que nous faisons une ristourne au niveau des comptes de Malvoisine. »

Ainsi, avec un total des produits de 510 104 euros et un total des charges de 253 464 euros, le résultat de l’exercice de 2019 est à hauteur de 34 000 euros. Pour 2020, avec 439 569 euros de produits et 220 547 euros de charges, le résultat de l’exercice atteint 12 043 euros. Enfin, avec un total produits de 502 687 euros et un total charges de 268 560 euros, le résultat de l’exercice 2021 est à hauteur de 5 077 euros. 

Au terme du compte-rendu financier, le secrétaire général Gwénaël Trégaro reprenait la parole pour présenter le bilan de production de l’année écoulée. En commençant par évoquer la mise en production de volailles Label rouge en 2021. Ainsi, au niveau national, 128 millions de volailles à rôtir ont été mises en place (dont 112,6 millions de poulets), soit 5 % de moins qu’en 2020. A l’échelle du syndicat Malvoisine, cela représente 6,4 millions de volailles (dont 5,7 millions de poulets), soit + 0,27 % qu’en 2020. Pour précision, le syndicat Malvoisine représente 5 % des mises en place nationales. Concernant la part des abattoirs, Valeyre se place en deuxième position (18 %), derrière les Volailles champenoises (25 %), mais notamment devant Lionor (14 %), Auvray volailles (10 %) ou encore Volaillers du Dauphine (10 %) : « Nous avons la chance d’être dans des territoires où les abattoirs locaux tirent bien leur épingle du jeu dans le contexte national de la volaille Label rouge », s’enthousiasmait le secrétaire général. 

Par ailleurs, 106 millions de labellisations de volailles Label rouge ont été comptabilisées en 2021, soit une baisse estimée de - 4 % par rapport en 2020. Parmi ces 106 millions, on compte 97 millions de poulets (- 3 % par rapport à 2020) avec un taux de labellisation d’environ 84 % ; 4,6 millions de pintades (- 9% qu’en 2020) ; 2,2 millions de volailles festives (- 3 % par rapport à 2020). Également, une baisse de 5 % des découpes de volailles Label rouge a été constatée en 2021, avec 34 millions de volailles découpées, soit 32 % des volailles totales labellisées.  Au niveau du syndicat Malvoisine en revanche, 5,1 millions de volailles ont été labellisées, soit une hausse de 2 % par rapport à 2020, dont 4,7 millions de poulets. Le taux de labellisation global est de 80,6 %, en augmentation de 1,6 % par rapport à 2020. Celui des poulets est, quant à lui, de 83,5 %.

Pour justifier de la conjoncture actuelle, Gwénaël Trégaro évoquait tant le contexte mondial (Covid-19, guerre en Ukraine, réchauffement climatique, hausse du pétrole, etc.) que le contexte français (influenza aviaire, inflation et sécheresse). Tout en développant les différents impacts sur le prix de l’aliment et les nouvelles tendances de consommation, où « la consommation française de viande ne baisse plus, mais évolue ». En guise de clôture de son intervention, il citait un ingénieur de recherche à Inrae, Vincent Chatellier : « Un pays met la pagaille en Europe, c’est la Pologne qui a multiplié́ par cinq sa production en 20 ans alors que la France l’a diminué́ de 20 %. On consomme pourtant plus de viande de volaille en France qu’on en produit et on est le pays d’Europe le plus déficitaire en la matière. La France n’arrive pas à vendre sa viande de volaille à l’extérieur et elle importe 50 % de poulets standards. » Ce à quoi Paul Albert Valleyre, président-directeur des abattoirs du même nom, répondait : « Je pense qu’aujourd’hui, il y a un problème de coût. La Pologne a été l’une des premières régions à avancer aussi vite en moins de 20 ans. Un poulet sur deux consommé en France, n’est plus français. Réussir à produire moins cher aujourd’hui, ce n’est presque plus possible ; il y a des surcouts qui sont énormes. La hausse des énergies est un problème majeur. »

Axel Poulain

MALVOISINE / Quid du syndicat ?

Pour son assemblée générale édition 2022, le syndicat Malvoisine réunissait ses adhérents pour dresser un bilan de l’année écoulée et échanger sur les problématiques auxquelles fait face le monde avicole. Mais qu’est-il réellement et quels sont ses rôles dans le paysage agricole ? Tour d’horizon.

Reconnu Organisme de défense et de gestion (ODG) pour la production de volailles fermières Label rouge par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) - établissement public administratif, sous tutelle du ministère de l’Agriculture -, le syndicat Malvoisine a été fondé en 1975. Propriétaire d’une souche de poulet fermier, le « Malvoisine », issu de la race ancienne Faverolles, il désigne également une production avicole nationale. Avec pour président Jean-Pierre Desprez et pour directrice Armelle Remond, il est géré par un conseil d’administration composé de représentants de comités régionaux.

Parmi ses adhérents, la filière Malvoisine recense 12 abattoirs, 17 usines d’aliments, 17 couvoirs et 385 éleveurs répartis sur 12 organisations de production. Le syndicat Malvoisine se veut porteur de trois grandes missions : rédiger des cahiers des charges volailles Label rouge ; garantir le respect des cahiers des charges ; faire le lien entre les acteurs de la filière et les instances administratives.