Importation
La FDSEA demande le retrait des miels chinois et vietnamiens

Les Français aiment le miel, ils en consomment 35 000 tonnes en moyenne chaque année. Or, les apiculteurs de l’Hexagone ne sont pas gagnants. La faute aux miels importés, notamment de Chine et du Vietnam. La FDSEA demande le retrait de ces produits des rayons des enseignes. 

La FDSEA demande le retrait des miels chinois et vietnamiens
Dans la Loire, on compterait 900 apiculteurs dont 36 professionnels. ©AdobeStock

Entre 2010 et 2019, l’Union européenne a considérablement augmenté les importations de miel des pays tiers, passant de 140 000 tonnes en 2010 à 205 000 tonnes en 2019. Si trois pays, l’Allemagne, la Belgique et la Pologne représentent 60 % de ce tonnage, la France importe en moyenne 35 000, un fait dénoncé par la profession. 

Ainsi, depuis le 6 mars, la commission apiculture de la FNSEA, soutenue par les antennes régionales et départementales, demande le retrait des miels chinois et vietnamiens des rayons des enseignes. Les apiculteurs avaient notamment manifesté le 5 février, place Bellecour à Lyon pour protester contre les importations : un millier de ruches mortes ou vides avaient été installés en plein cœur de la capitale des Gaules. 


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L’Office européen de lutte antifraude (Olaf) a révélé l’an passé à la même période que 46 % du miel provenant de pays tiers était susceptible d’être adultéré. La Chine serait le producteur qui frelaterait le plus ses produits puisque les contrôles ont révélé que 74 % d’entre eux ne respectaient pas la conformité de la Directive miel

Fabriqués à moindre coût, ces denrées déstabilisent les marchés européens et français, « faisant subir une distorsion de concurrence inacceptable aux apiculteurs français », explique le syndicat dans un communiqué. 

« Dans un pot de miel, il n’y a que du miel »

Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale (France AgriMer), 31 387 tonnes de miel ont été produites en France en 2022 pour une demande toujours plus forte. En Europe, elle a fait même un bond de 10 % en 2022. La Chine est le premier fournisseur de miel européen : + 42 % (68 400 tonnes). Or, le miel qu’elle produit est vendu pour environ deux euros du kilo quand les apiculteurs français doivent vendre le leur a minima 12 euros du kilo pour vivre de leur travail. 


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« La mobilisation de la FNSEA ces derniers mois a permis de belles avancées avec un accord politique trouvé en trilogue le 30 janvier sur la Directive Miel », indique le syndicat. L’arrangement devrait ouvrir la voie à une meilleure lutte contre la fraude et une plus grande transparence de l’étiquetage de l’origine pour le consommateur au niveau européen. « Le plan d’action de crise pour la filière apicole annoncé par le ministre de l’Agriculture le 23 février dernier représente un pas essentiel, dans la bonne direction pour préserver les exploitations apicoles, mais les moyens proposés restent insuffisants », poursuit la FDSEA. 

Toutes ces raisons conduisent la FDSEA à demander aux enseignes de retirer les miels contenant du miel asiatique de leur rayon : « Dans un pot de miel, il n’y a que du miel ! S’il y a autre chose, le consommateur est dupé ! » martèle la fédération. 

La Fédération nationale du réseau de développement apicole classe la région Auvergne-Rhône-Alpes comme la première en nombre d’apiculteurs : 13 477 en 2022 pour 304 986 ruches. Dans la Loire, on en compterait 900, dont 36 professionnels. 

Ainsi, il est possible de trouver du miel local dont l’impact carbone est moindre. C’est aussi l’une des sonnettes que tire la FDSEA. « Il est important de consommer français pour soutenir nos producteurs et renforcer la préservation de la biodiversité, en particulier pour les abeilles qui assurent la pollinisation », conclut le syndicat.