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Après la grêle, de nombreuses interrogations

Le syndicalisme majoritaire ligérien organisait, aujourd’hui, samedi 25 juin, quatre visites d’exploitations pour constater les dégâts de la grêle tombée violemment en milieu de semaine dans plusieurs secteurs du département.

Après la grêle, de nombreuses interrogations
Représentants de la FDSEA, de JA Loire et d’organisations professionnelles agricoles ont constaté les dégâts causés par la grêle dans plusieurs exploitations du département.

La peur pendant les quelques minutes où la grêle est tombée a cédé la place à la stupeur en découvrant les dégâts. Puis à l’action pour parer au plus pressé. Et, dans la foulée, aux démarches en vue d’obtenir des indemnisations et à de nombreux questionnements. La semaine dernière, particuliers, entrepreneurs et agriculteurs ont été nombreux à vivre avec émotion les épisodes de grêle et leurs conséquences.

Afin de constater les dégâts causés en agriculture par les orages de grêle qui ont déferlé cette semaine dans la Loire, la FDSEA et Jeunes agriculteurs Loire organisaient plusieurs visites dans le Roannais et le Forez ce samedi 25 juin. Le premier rendez-vous était donné à Parigny, sur l’exploitation du Gaec de Saligny (famille Subtil). Les représentants du syndicalisme majoritaire, mais aussi de plusieurs organisations professionnelles agricoles (Groupama, MSA, CerFrance Loire, Chambre d’agriculture), se sont ensuite rendus aux Serres de Commière à Vougy, sur l’exploitation d’Alain Coutaudier sur la même commune et, enfin, sur celle du Gaec des Tours aux Lierres (Renaud et Michel Peuron) à Arthun.

Dans plusieurs communes du département, notamment dans le Roannais (de Cordelle à Vougy) et le Forez (autour de Boën), la grêle a troué de nombreux toits (que ce soit des habitations ou des stabulations), a perforé des bâches de silos d’ensilage ou de bottes d’enrubannage, a haché des champs entiers de maïs, a blessé des vaches, a bosselé des carrosseries de véhicules, a brisé des pare-brise, des panneaux solaires ou des serres…

 

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Les toits, les panneaux photovoltaïques, les serres n’ont pas résisté aux grêlons.

Au cours de la journée de visites, les questions et remarques furent nombreuses de la part des agriculteurs concernés par les dégâts. Par exemple, les certains s’interrogent sur les montants des indemnisations des céréales, alors même que les cours se sont envolés depuis la signature des contrats d’assurance à l’automne. « C’est une très bonne question… », intervenait Patrick Peillon, chargé de clientèle agricole pour Groupama Loire. Il tenait à expliquer que les contrats (assurance grêle, assurance multirisques) peuvent comporter des clauses et garanties différentes. « Selon les contrats, les assurés ont plus ou moins de libertés. » Les conséquences ne seront donc pas les mêmes.

La question des franchises a également été abordée, selon que le territoire est classé en catastrophe naturelle ou non. « Chaque assurance a la possibilité de définir les franchises qu’elle veut selon les contrats », indiquait Patrick Peillon. L’occasion aussi de préciser que le système des calamités vient compléter ce qui n’est pas assurable. Les dégâts de grêle sur les bâtiments entrent dans le cadre du système assurantiel. Par contre, les conséquences d’un glissement de terrain qui endommagerait un robot de traite entre dans le dispositif des catastrophes naturelles. Antoine Vermorel, nouvellement élu député, assurait qu’une commission nationale se réunissait mercredi pour déterminer si le Roannais peut bénéficier ou non de l’Etat de catastrophe naturelle. « Les enjeux sont non négligeables pour les collectivités. »

Quant aux travaux pour réparer les dégâts causés par la grêle, ils ne peuvent commencer avant le passage de l’expert de l’assurance. Patrick Laot, président de Groupama Loire, indiquait qu’aucun délais de réalisation ne serait imposé en raison du manque de main d’œuvre dans les métiers du BTP, de la hausse des prix des matériaux et de la difficulté d’approvisionnement en ces produits.

Solliciter toutes les aides possibles

« Nous ne pourrons pas avoir recours au système des calamités agricoles. Il ne faut pas y croire, avançait Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEA de la Loire. Par contre, le syndicalisme sollicitera toutes les aides possibles. » Il citait par exemple l’exonération de la TFNB.

Louis Metton, président du comité départemental Loire de la caisse de MSA Ardèche-Drôme-Loire, prenait la parole pour indiquer que l’aide de sa structure pourra porter sur la prise en charge de cotisations. Il invitait donc les agriculteurs à déposer rapidement un dossier de demande. « Il faut faire la demande au plus vite de manière à ce que notre caisse puisse obtenir une enveloppe nationale conséquente. Mais j’ai bien conscience qu’elle ne va pas tout régler. »

Inévitablement, la loi sur l’assurance récolte a été abordée, alors que les décrets sont en cours d’écriture. Pour Louis Metton, alors que les aléas se multiplient, « les agriculteurs doivent intégrer les calamités dans les charges de structure. Il ne faut pas attendre d’être devant le fait accompli pour s’en préoccuper. »

Stocks fourragers

Les dégâts de grêle sur les cultures viennent amputer des stocks de fourrages et de céréales déjà limités par la sécheresse. Des maïs ont été pilés. Des grains de céréales sont tombés au sol. Gérard Gallot, président de la FDSEA de la Loire, estimait que « pour le maïs, il ne faut pas se presser. On a vu des maïs abîmés par la grêle se refaire ». Selon leur stade et les dégâts, « il ne faut pas vouloir re-semer tout de suite ».

Alexandre Coudour, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire, assurait que la structure « fera ce qu’il faut pour accompagner les agriculteurs : conseils pour l’implantation de cultures fourragères, bilans fourragers… Une chose est sûre, les agriculteurs doivent sécuriser leur propre système fourrager car les mauvais rendements concernent toute la France. »

Lucie Grolleau Frécon


Plus d’informations dans le journal à paraître vendredi 1er juillet.

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Certains maïs, même très abîmés, pourraient survivre. Il faut attendre quelques jours avant de prendre la décision de re-semer ou pas.