Le Scarabée de Roanne/Riorges était en effervescence du vendredi 20 au dimanche 22 octobre en raison de la Fête du charolais. Près de 400 bovins étaient réunis pour l’occasion, accompagnés d’autres animaux à poils, à plumes ou à laine. Les acteurs des filières agricoles étaient une nouvelle fois au rendez-vous de cette manifestation professionnelle et grand public.
La météo et le sanitaire auront été cléments pour cette édition de la Fête du charolais. Passant entre deux épisodes pluvieux et n’étant pas soumis par des contraintes réglementaires liées à la MHE, la manifestation a pu se tenir dans de bonnes conditions, comme les organisateurs l’avaient espéré. Les indicateurs étaient au vert à l’ouverture des portes : plus d’animaux que l’an passé pour les deux concours bovins (reproducteurs et de boucherie), retour du concours d’agneaux de boucherie, plus d’emplacements de stands réservés, organisation des concours affinée pour un meilleur déroulement, amélioration des cours de la viande, ou encore hausse du nombre de billets d’entrée vendus en prévente. Le diaporama de l'édition 2023 de la Fête du Charolais est à retrouver ici.
Toujours plus
A l’heure du premier bilan, dimanche en fin de journée, l’équipe rapprochée de Christian Chargueraud, président de la Fête du charolais, se disait satisfaite de l’édition 2023, tant du point de vue du déroulement que des chiffres : aucun problème majeur n’était à déplorer et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le nombre d’entrées payantes au guichet sur chacun des deux jours est en hausse, tout comme le nombre de billets pré-vendus. La barre des 10 000 visiteurs a une nouvelle fois été dépassée. Le nombre de tickets vendus pour le buffet des midis est sensiblement identique à l’an passé (près de 2 000). Par contre, le nombre de burgers est passé de 1 000 à 1 200 entre 2022 et 2023.
Samedi après-midi, Christian Chargueraud félicitait l’ensemble des éleveurs pour la « grande qualité » des animaux présentés au concours de bovins reproducteurs. « C’est un super concours, comme nous n’en n’avons pas eu depuis longtemps. » Hervé Sivet, vice-président en charge du concours de reproducteurs, le qualifiait de « bon cru ». Bruno Recorbet, vice-président, reconnaissait, quant à lui, la qualité des animaux présentés au concours de bovins de boucherie, dont il a la responsabilité. Le palmarès du concours de reproducteurs est à retrouver en cliquant ici, et celui du concours d'animaux de boucherie ici.
Dimanche matin, lors de la visite officielle, Christian Chargueraud décrivait la Fête du charolais comme « un lieu de rencontres, d’expositions, de concours ». Il rappelait qu’« il y a 15 ans que la Fête du charolais est arrivée au Scarabée et 30 ans que le concours de bovins de boucherie existe ». Lire l’encadré spécifique en page 11.
Garder l’espoir en l’élevage
Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture, se disait « plein d’espoir » en constatant « le sérieux des éleveurs qui croient en leur race. La mondialisation a des effets douloureux, mais l’exportation des animaux français est possible grâce à leurs qualités reconnues. » Et d’ajouter : « La Charolaise est présente sur notre territoire depuis 150 ans. La Chambre d’agriculture apportera tout son concours à sa préservation et son développement. »
« Dans la Loire, nous avons affaire à des éleveurs motivés, poursuivait Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture. Cela fait plaisir de voir des jeunes. C’est pour eux que le Conseil départemental continue son soutien à l’agriculture. » Elle revenait alors sur les aides apportées à l’élevage par la collectivité, en citant notamment le sanitaire et les bâtiments. Elle annonçait également que le Département allait présenter une motion, lors d’une prochaine session, pour soutenir l’élevage, dans le prolongement du manifeste signé au Sommet de l’élevage. Le sous-préfet de Roanne, Hervé Gerin, allait dans le même sens : « Il y a des jeunes éleveurs prêts à prendre le relais. C’est pour cela que nous devons rester optimistes. »
Pierre-Jean Rochette, sénateur, prenait la parole à son tour : « L’agriculture et la ruralité caractérisent notre département. On ne peut qu’être respectueux de l’engagement des agriculteurs, qui exercent un métier-passion. La Fête du charolais doit aider à faire naître des vocations. » Et d’ajouter : « Le rôle des parlementaires est d’accompagner l’agriculture à travers les textes législatifs. »
« La responsabilité des éleveurs est de faire des bons produits et d’en vivre. Celui des parlementaires est de garantir aux éleveurs le droit de produire et aux Français le droit de manger de la viande française. Ce qu’il se passe actuellement ne va pas dans ce sens », intervenait Antoine Vermorel Marques, député. Jean-Pierre Taite, élu à l’Assemblée nationale et au Conseil régional lui embrayait le pas : « Nous sommes tous entrés en résistance face à ceux qui veulent voir disparaitre l’élevage. »
Communiquer sur la viande
Dans ce domaine, la Fête du charolais a un rôle à jouer, celui de la communication envers les consommateurs. Les membres du conseil d’administration, les bouchers, les éleveurs, les partenaires, mais aussi les entreprises de la filière l’ont bien compris et répondent présents chaque année. Christian Chargueraud remerciait donc vivement les partenaires pour leur soutien financier et logistique, ainsi que les éleveurs et les exposants avec des stands. Sans eux, la manifestation ne pourrait pas exister. Il citait également les bénévoles, et notamment de nombreux retraités, qui viennent aider avant, pendant et après l’événement. Sans oublier les élèves du Lycée de Roanne – Chervé et leurs encadrants, qui prêtent main forte aux organisateurs. Il tenait également à saluer les membres du bureau pour leur fidélité et leur travail. Raymond Vial leur adressait à son tour ses remerciements : « Ils ne comptent pas leur temps pour cette manifestation. » Il ajoutait à cette liste le Herd book charolais, les bouchers du Roannais, ainsi que l’équipe élevage de la Chambre d’agriculture de la Loire.
Le micro à la main, Raymond Vial insistait sur la nécessité que la viande « reste un aliment indispensable. Nous ne devons pas accepter la propagande destructrice des anti-viande. Nous devons tous avoir le même crédo : “N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas“. » Pour Yves Nicolin, maire de Roanne et président de Roannais agglomération, « la Fête du charolais est l’événement de toute une filière agricole. C’est pour cela que la ville de Roanne et la communauté d’agglomération accompagnent le concours. Nous avons la chance d’avoir, sur le territoire, une économie forte et dynamique. L’agriculture constitue une activité importante. Nous continuons à soutenir les filières agricoles locales, et notamment bovines. » Il expliquait qu’après le steak haché 100 % Charolais du Roannais, la collectivité a travaillé sur un yaourt à boire « made in Roanne », distribué dans les cantines.