Déchets organiques
Et si vous passiez au compost ?

Quelles sont les recommandations à suivre pour réussir son compost à partir de ses déchets organiques ? Et comment l’utiliser pour donner satisfaction ? Précisions.

Et si vous passiez au compost ?
Pour donner satisfaction, le compost doit être utilisé « au bon moment, au bon endroit ».

« À la maison comme au jardin, nous produisons des déchets organiques (épluchures de légumes, restes de repas, tontes de gazon, feuilles mortes, tailles de haies, etc) qui composent 40 à 60 % de notre poubelle d’ordures ménagères », constate l’Ademe. Ces déchets, il est possible de les valoriser et de les recycler soi-même au compostage et au paillage. « Ces pratiques, inspirées du processus de régénération dans la nature, améliorent la fertilité de la terre de nos jardins ou de nos plantes en pot, sans produits chimiques », assure l’Ademe en introduction du guide Le compostage et le paillage, remis à jour en septembre 2020 et à télécharger gratuitement depuis son site internet.

Réussir ce procédé facile et gratuit exige de simplement respecter quelques règles simples permettant de fournir les meilleures conditions de travail aux micro-organismes qui décomposent les déchets. Comment ça marche ? « En présence d’oxygène et d’eau, les matières organiques sont transformées par des micro-organismes (bactéries, champignons, etc.) et des organismes de plus grande taille (vers, acariens, petits insectes, etc.), peut-on lire. Au terme du processus, on obtient ce que l’on appelle un compost mûr. Un produit idéal pour votre potager, vos fleurs, vos plantes en pot, les espaces verts de votre résidence, des jardins partagés… Le compost, mélangé à la terre, augmente le taux de matière organique dans le sol, améliore sa porosité et maîtrise son érosion. Pour cela, il suffit de l’épandre en couches minces, puis de l’incorporer superficiellement au sol par binage. Il favorise la croissance des plantes et leur développement racinaire. »

Comment faire ?

Plusieurs techniques permettent de composter. Il est ainsi tout à faire possible de faire un tas de 0,5 à 1,5 m de hauteur, dans son jardin. L’Ademe recommande alors de « disposer au préalable un lit de branchages pour assurer un drainage du compost par le bas ». « Dans tous les cas, évitez de le mettre dans un creux : l’eau pourrait s’y accumuler », conseille-t-elle aussi, invitant à privilégier « un endroit caché, bien drainé, à mi-ombre, à l’abri du vent ».

En maison, beaucoup utilisent un bac, produit disponible dans les jardineries, les quincailleries et les grandes surfaces ou parfois proposé par les collectivités locales dans le cadre d’opérations de promotion du compostage domestique. « À chaque apport de déchets frais, un brassage sur une vingtaine de centimètres permet de les mélanger aux matières présentes. Il faut ensuite recouvrir le tout de copeaux, broyat de branches ou autres matières grossières carbonées », détaille l’Ademe.

Les personnes vivant en appartement peuvent quant à elles se tourner vers le compostage partagé ou le lombricompostage, des vers de terre se chargeant alors de composter les déchets de cuisine : « Pour travailler, ils ont besoin de beaucoup d’oxygène, d’une température comprise entre 15 et 25°C et d’une humidité forte mais pas excessive. Il faut environ 500 vers pour 100 g de déchets par jour. Ne mélangez pas plusieurs espèces de vers et n’utilisez pas les lombrics du jardin, inadaptés au lombricompostage. »

Quels déchets composter ?

On peut « sans hésiter » utiliser des déchets de cuisine (épluchures, marc de café, filtres en papier, pain, laitages, croûtes de fromages, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés, etc.), de jardin, s’ils ne sont pas utilisés pour le paillage (tontes de gazon, feuilles, tailles de haies, fleurs fanées, etc.), et certains déchets de maison (mouchoirs en papier, essuie-tout, cendres de bois, sciures, copeaux, papier journal, cartons salis mais non souillés par des produits polluants, plantes d’intérieur, etc.).

A utiliser modérément ou avec précaution : les déchets très ligneux ou durs (tailles, branches, os, noyaux, trognons de chou, etc.) qui se dégradent plus difficilement et peuvent être broyés au préalable, les mauvaises herbes, dont les graines résistent au compostage et peuvent germer, la viande, qu’il est préférable de placer en petits morceaux au centre du tas, hors d’atteinte des animaux, les coquillages et les coquilles d’œufs et les végétaux malades, pour un risque de propagation des maladies.

Attention : l’Ademe conseille de ne pas composter les produits synthétiques non biodégradables (verre, métaux, plastiques, tissus synthétiques, contenu des sacs d’aspirateur, etc.), les couches-culottes, les bois vernis ou peints (les bois de menuiserie ou de charpente sont presque toujours traités chimiquement) et les produits chimiques de façon générale. Pour recycler ces déchets, il suffit de les déposer dans les bacs adéquats ou en déchèterie.

Voilà pour les bases. Au quotidien, l’Ademe invite à suivre cinq règles pour réussir son compost. Tout d’abord, mélanger les déchets entre eux, en les brassant dès le départ ou en les disposant en couches alternées. Ensuite, sectionner, fragmenter, écraser ou broyer les végétaux durs, longs et encombrants pour faciliter l’action des micro-organismes. Il faut aussi veiller à aérer les matières. Car, sans air, « les micro-organismes utiles au compostage (...) sont remplacés par d’autres qui produisent des gaz malodorants et du méthane, puissant gaz à effet de serre ». Autre geste à effectuer : surveiller l’humidité. Trop d’humidité empêche l’aération, pas assez fait sécher les déchets, provoquant la mort des microorganismes et l’arrêt du processus. Il faut alors arroser le compost. Surveiller et « rendre visite » à son compost sont également la clé de sa réussite.

Utiliser son compost

« Le processus de compostage peut prendre de deux mois à deux ans », indique l’Ademe. Comment savoir si le compost est prêt à l’emploi ? Il doit présenter « un aspect homogène, une couleur sombre, une agréable odeur de terre de forêt et une structure grumeleuse (sa texture est fine et friable). » Les déchets d’origine – à l’exception de ceux qui ne se décomposent pas ou lentement tels que coquilles d’œuf ou morceaux de bois – ne sont plus identifiables. « Avant maturité, le compost peut être utilisé en paillage sur la terre, au pied des arbres ou sur des cultures déjà avancées, signale l’Ademe. Mais il faudra attendre plusieurs semaines voire plusieurs mois avant de l’incorporer au sol car, immature, un compost peut nuire aux jeunes plants. Pour tester sa maturité, semez des graines de cresson dans des petits pots remplis de compost. Elles ne germeront que si le compost est mûr. »

Pour se servir du compost comme support de culture, il faut d’abord préparer un terreau en le mélangeant avec de la terre et « absolument éviter de semer ou de planter directement dans le compost : si certaines plantes comme les tomates ou les potirons peuvent s’en accommoder, la majorité ne le supporte pas ». Retrouvez tous les conseils d’utilisation du compost sur le guide à télécharger sur www.ademe.fr.

FT