Journée technique « sol »
Introduire des couverts pour améliorer la fertilité de ses sols
Rémi Baudet, agriculteur à Sury-le-Comtal, accueille sur une de ses parcelles la journée technique Cultivons le potentiel de nos sols, mardi 15 juin, dont le thème est cette année « Sans labour et sans glyphosate, quelles possibilités ? ». Ayant abandonné le labour depuis plus de 15 ans, il est en réflexion constante pour faire progresser ses pratiques.
Agriculteur sur la commune de Sury-le-Comtal, Rémi Baudet est installé depuis 1999. Son exploitation est à dominante grandes cultures avec 155 ha, dont 120 ha irrigables et un atelier d’engraissement de 15 vaches allaitantes charolaises. Son assolement est diversifié avec 60 ha de blé, 40 ha de maïs, 20 ha de colza, 10 ha de tournesol, 16 ha de prairie, dont 5 ha en luzerne, et enfin 2 ha de féverole et de soja.
La culture de blé est valorisée auprès d’Eurea, dans le cadre de la filière CRC, permettant la production de la baguette ou de la flûte forézienne. Les maïs sont vendus en maïs grains ou maïs épis avec le GIE Maïs épis du Forez. Le soja produit sur l’exploitation est destiné à l’autoconsommation pour les animaux. Rémi Baudet a testé deux années successives de culture de lentilles, mais il n’a pas poursuivi car les résultats n’étaient pas satisfaisants.
Motivations pour arrêter le labour
Pour Rémi Baudet, la décision d’arrêter le labour est « avant tout agronomique, pour la vie du sol, car j’apporte peu de matières organiques à la terre. Il me fallait donc trouver des solutions pour nourrir le sol et les vers de terre. Il y a également un aspect économique avec l’objectif de passer moins de temps de travail à l’hectare en supprimant le labour. Enfin, le volet technique m’a motivé : plutôt que de refaire la même chose avec le même itinéraire technique de labour, je souhaitais découvrir d’autres techniques de semis et de travail du sol. »
Tester de nouveaux mélanges
Une plateforme de couverts avant semis de maïs a été mise en place avec le Comité de développement agricole de la plaine du Forez à l’automne 2020, sur la parcelle où se déroulera la journée Cultivons le potentiel de nos sols, le 15 juin. Cinq couverts ont été semées à l’automne 2020 : certains sont très diversifiés avec 10 espèces (phacélie, sorgho, vesce, radis, niger, lin…) et d’autres beaucoup plus simple avec 2 (phacélie, féverole) ou 3 espèces (moha, féverole, pois). L’objectif de cette plateforme est de trouver le bon mélange permettant une production de biomasse restituée au sol intéressante, un développement racinaire diversifié pour structurer le sol et un coût d’implantation réduit.
Destruction avec ou sans glyphosate
Un suivi de la biomasse de chacun des couverts avant destruction a été réalisé. Ils ont été ensuite détruits par différentes techniques : deux modalités de déchaumages, une de broyage, une avec glyphosate, et une de roulage sur gel. Marie-Françoise Fabre, conseillère agronomie à la Chambre d’agriculture de la Loire, présentera les résultats de biomasse des différents couverts. Rémi Baudet témoignera de l’efficacité de destruction des couverts et de la facilité de semis du maïs selon les couverts.
Des ateliers tournants
Plus précisément, lors de la journée technique dédiée au sol, quatre ateliers seront programmés :
- repenser son système d’élevage pour limiter le travail du sol et l’usage du glyphosate dans un contexte d’autonomie fourragère fragile et d’érosion fréquente : résultats d’essai du secteur Entre Loire et Rhône, Chambre d’agriculture de la Loire ; premiers retours d’expériences des agriculteurs du GIEE ConservaTerre, Chambre d’Agriculture du Rhône ;
- repenser son système d’élevage pour développer les couverts restitués au sol et améliorer la fertilité du sol : témoignage de Rémi Baudet, Chambre d’agriculture de la Loire ;
- observer son sol pour décider de son itinéraire technique : Nicolas Courtois, spécialiste de l’agriculture de conservation, A. C. Agro ;
- détruire un couvert sans glyphosate : présentation de matériels par la FDCuma de la Loire.
Pour respecter les gestes barrières et limiter le nombre de participants à chaque atelier, les quatre ateliers seront proposés le matin et à nouveau l’après-midi (9h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h30). Pour organiser au mieux la venue des visiteurs dans des conditions sanitaires satisfaisantes, la Chambre d’agriculture de la Loire les invite à s’inscrire soit le matin, soit l’après-midi, via son site internet (cliquer ici pour y accéder).
Flore Saint-André, Chambre d’agriculture de la Loire
