Santé
Les bons gestes contre le moustique tigre

La période estivale revient et avec elle le moustique apparaît. Comme chaque année, les Agences régionales de santé rappellent l’importance de la lutte contre la prolifération et l’apparition notamment du moustique tigre, vecteur de la dengue, du zika ou encore du chikungunya.

Les bons gestes contre le moustique tigre
Chez le moustique, c’est la femelle qui pique. Les protéines du sang humain servent au développement de ses œufs.

Bouton rouge, sensation de démangeaisons, etc. Malgré sa position de saison préférée des Français, l’été reste la période de prédilection du moustique. En plus du nuisible classique, le moustique tigre, une nouvelle espèce exotique, peut-être vecteur d’arboviroses (infections transmisses, entre autres, par le moustique) comme la dengue, le zika ou encore le chikungunya. Il peut infecter seulement s’il est lui-même contaminé par l’une de ces maladies. Au 1er janvier 2022 et selon la Direction générale de la santé, la Loire comptait parmi les 67 départements dans lesquels l’insecte se développe (sur les 96 présents en France métropolitaine). Même si le Département fait partie des territoires les moins colonisés, 40 % ou plus des Ligériens vit dans les communes où le moustique tigre est présent. Ce nuisible, originaire d’Asie du Sud-est, a été recensé pour la première fois en Auvergne-Rhône-Alpes en 2012 et en France en 2004. Il est actuellement bien implanté dans dix départements de la région, seuls l’Allier et la Haute-Loire connaissent une très légère présence du moustique tigre.

Tous les ans, les ARS (Agences régionales de santé) et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rappellent l’importance de prévenir l’apparition du moustique et de se protéger quotidiennement, pour limiter la propagation des virus dont il peut être porteur. Le moustique tigre, de son nom scientifique aedes albopictus, se distingue facilement de ses congénères par sa taille plus petite qu’une pièce de un centime (5 mm). Rayé noir et blanc, l’insecte pique principalement en début et fin de journée, ce qui rend son identification plus facile. Il est également recommandé de se protéger en utilisant du répulsif (à remettre régulièrement), en portant des habits amples et couvrants ainsi qu’en protégeant ses fenêtres par des moustiquaires. Contrairement à la croyance populaire, le moustique n’est pas attiré par la lumière mais plutôt par le gaz carbonique que l’homme expire.

Moins d’eau, moins de moustiques

Si se protéger permet d’échapper aux piqûres, cela ne l’empêche pas de proliférer. Les moustiques se plaisent dans les lieux où l’eau stagne, rappellent les organismes de santé : « les coupelles de pots de fleurs, les pneus usagés, les encombrants, les jeux d’enfants, les récupérateurs d’eau de pluie, les terrasses sur plots, les gouttières, etc. ». Une petite quantité d’eau suffit à la femelle tigre pour pondre jusqu’à 200 œufs. Pour limiter cette propagation autour de chez soi, les petits contenants doivent être vidées et remplis avec du sable, pour garder l’humidité pour les plantes notamment. Les grandes zones, comme les piscines ou les récupérateurs d’eau, ont besoin d’être couvert. La faune joue aussi un rôle dans la présence du moustique tigre. Pour les propriétaires de bassins, l’introduction de poissons permettra de détruire les pontes et les cabanes à oiseaux favorisent la présence de prédateurs pour le moustique.

Au niveau national, la lutte contre le développement du moustique tigre se fait par le signalement, sur le site www.signalement-moustique.fr, des zones où vivent ces nuisibles. Les organismes comme l’EIRAD (Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication) traitent ou détruisent ensuite les lieux de ponte.

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes identifie également les cas de dengue, de chikungunya et de zika, qu’ils soient importés ou liés à une piqûre de moustique. Cette surveillance renforcée des arboviroses entre le 1er mai et le 30 novembre permet de repérer les transmissions et d’informer de nouveau la population sur le nuisible. Les signalements de cas de dengue, zika ou chikungunya amène l’EIRAD à alerter les habitants de lieux où des personnes ont été infectées et rechercher la zone de prolifération de l’insecte. Dans son bilan 2021 des arboviroses en Auvergne-Rhône-Alpes, l’ARS annonce que sur les 20 cas de dengue signalés cette année, trois étaient confirmés dans la Loire. Ce recul, comparé aux 110 cas signalés en 2020, s’explique par les restrictions de voyages en vigueur à cause du Covid-19. Elle intervient également auprès des professionnels de santé pour les sensibiliser et les informer « sur la présence du moustique tigre dans la région et sur les modalités de signalement […] des cas confirmés ».

Arthur Bonglet