Climat
La préfète renforce son arrêté face à la sécheresse

Face à l’aggravation de la situation de sécheresse que connaît le département depuis plusieurs semaines, la préfète de la Loire a pris un nouvel arrêté de restrictions. Le troisième depuis le début de la saison, après ceux du 8 et du 21 juin.

 La préfète renforce son arrêté face à la sécheresse

Rendez-vous était donné ce lundi 25 juillet en préfecture pour rendre compte de l’évolution de la situation sur le territoire en matière de sécheresse. Une situation illustrée via quatre niveaux : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise (voir carte et tableau). Accompagnée, entre autres, de la DDT, de la Dreal et de l’ARS, la préfète de la Loire Catherine Séguin souhaitait éclaircir certains points auprès de la presse, après plusieurs rencontres effectuées ces derniers jours avec différents représentants des usagers de l’eau, et plus particulièrement les OPA.

Restriction plutôt qu’interdiction de l’irrigation 

Rappelant que ce nouvel arrêté était « le troisième depuis le début de la saison », après celui du 8 juin – alerte sur les secteurs du Gier et des monts du Lyonnais – et celui du 21 juin (alerte étendue à huit autres zones du secteur et alerte renforcée sur les secteurs du Gier et des monts du Lyonnais), la préfète a informé l’assistance d’une situation qui l’oblige à prendre une nouvelle fois des mesures : « Au 24 juillet, l’indice d’humidité des sols était à 50 % en dessous de la normale pour tout le département. Dans certains secteurs, ce taux est allé jusqu’à 80 %. L’eau est une ressource commune, mais elle est rare. Donc ce partage, on l’organise. » 

Et pour l’organiser, celle-ci a avant tout défini les usages prioritaires qu’il faut « sanctuariser », à savoir l’eau potable, l’abreuvement des animaux, la sécurité (incendie et industries vitales) et la salubrité. Pour le reste, « tous les usagers de l’eau seront amenés à contribuer à cet effort collectif. Car l’eau est multi-usages », précisait-elle. Par ailleurs, la préfète identifiait les différents types d’usagers « particuliers, agriculteurs, industriels, collectivités… qui sont tout autant concernés par ces restrictions, même si elles prennent des formes différentes, en fonction des activités et spécificités de chacun. »

Logiquement, la thématique agricole était au cœur des échanges : « A partir du moment où vous êtes en vigilance renforcée, l’irrigation ne doit être effectuée que dans des conditions très particulières, comme par exemple de nuit et en fonction des cultures. A titre de comparaison, pour une zone placée en crise, cette irrigation est totalement interdite », nuançait la préfète.  Au fil de son discours, Catherine Seguin est également revenue sur la rencontre de mercredi dernier (20 juillet), et la question de la sécheresse, où « j’ai ressenti une très forte inquiétude de la part de la profession agricole concernant les mesures que j’allais être amenée à prendre ». A l’issue de celle-ci, la préfète a par ailleurs indiqué avoir réuni à plusieurs reprises les différents représentants de ces organisations pour évaluer l’impact de ces mesures, « ceci pour avoir la connaissance la plus affinée possible du nombre d’exploitations concernées, des besoins immédiats en termes d’irrigation, etc. »

Des contrôles pour s’assurer de la bonne application des mesures

Et pour veiller au respect des mesures prises, Catherine Seguin, invoquant le besoin d’une « réelle appropriation par les usagers d’un sujet aussi majeur », insistait sur la poursuite de contrôles menés par les services de l’État, « contrôles qui sont consubstantiels à la réussite de ces mesures ». Ainsi, dans le cas où ces règles ne seraient pas appliquées, le contrevenant encourrait une amende à hauteur de 1 500 euros (et 3 000 euros en cas de récidive). Une amende qui peut même être quintuplée pour une personne morale (entreprise). « Parce que c’est maintenant et grâce à ces contrôles qui vont viser la bonne et stricte application de ces mesures que nous limiterons les risques d’avoir demain l’obligation de signer un nouvel arrêté préfectoral de restriction augmenté », poursuivait-elle.

D’autant que l’avenir reste incertain ! « Il n’est pas impossible que, dans une semaine, en fonction de ce que nous découvrirons, je doive prendre des mesures encore plus restrictives ou élargir les zones aujourd’hui en situation d’alerte renforcée ou de crise », concluait la préfète. Pour l’heure, le détail des mesures de limitation et les communes concernées sont annexés à l’arrêté préfectoral et consultables sur le site Internet des services de l’État (www.loire.gouv.fr) ou en mairie.

Axel Poulain