Association
Aider à la conservation des chevaux de trait

Organiser des concours et des formations, mais surtout faire la promotion des équidés, telles sont les missions de l’Association des chevaux de trait de la Loire. Précisions avec le président, Bernard Dallery.

Aider à la conservation des chevaux de trait
Outre les concours, l’association des chevaux de trait de la Loire se donne pour mission de promouvoir l’élevage de ces équidés dans le département.

L’association des chevaux de trait de la Loire existe au moins depuis les années 80. « Son objectif était d’aider au développement du cheval de trait, indique l’actuel président, Bernard Dallery, éleveur à Neulise. Aujourd’hui, malheureusement, elle aide plutôt à la conservation des chevaux de trait. » Une des missions de l’association est d’organiser des concours, qui sont actuellement au nombre de deux dans le département : Saint-Galmier (historiquement à Montbrison) et Perreux (historiquement au Hall agricole de Roanne, puis au Lycée de Chervé). Un troisième concours se déroulait à Crémeaux, mais il n’a pas été reconduit depuis environ cinq ans par manque d’effectifs. « Nous avons également organisé des concours régionaux, pour la race Comtoise et la race Percheronne. »

Outre les concours (lire encadré), l’association saisit toutes les opportunités pour mettre en valeur le cheval de trait. Depuis plusieurs années, elle est présente à la Fête du charolais de Roanne (exposition de chevaux, promenade en calèche, présentation à thème dans le ring). Bernard Dallery espère que l’édition 2021 pourra se tenir et que des chevaux de trait seront présents. L’association a également tenu un stand pendant quelques années à la Foire de la Sainte Catherine à Saint-Galmier, participé à la Fête du lait à Ressins en 2018, à la Fête du cheval à Roanne, à la Route de la Côte roannaise avec attelages… Mais Bernard Dallery l’avoue, « ce n’est pas toujours facile de trouver des éleveurs pour participer à ces rendez-vous».

Association ouverte à tous

Peuvent adhérer à l’association tous les propriétaires de chevaux de trait, quels que soient le niveau génétique et leur utilisation. Elle compte actuellement 28 membres. « Nous en avions plutôt une trentaine ces dernières années. Nous n’avons pas de recensement des détenteurs de chevaux de trait. » Difficile donc de promouvoir l’association. Bernard Dallery communique quelques chiffres : les adhérents ont en moyenne 1,7 cheval ; 70% des adhérents ont entre une et deux juments ; l’effectif le plus conséquent est de 6 juments ; les adhérents sont dispersés sur l’ensemble du département. Le président rapporte que les juments sont mises à la reproduction, mais pas régulièrement. « Les éleveurs ont subi une période difficile pour la vente de poulains ; ils n’étaient donc pas incités à en faire naître. »

Selon Bernard Dallery, dans la Loire, la moitié des poulains sont destinés à la boucherie, l’autre pour l’élevage. Sous l’influence de la Société française des équidés de travail (Sfet), société qui a été créée à partir du moment où les haras nationaux ont été portés par l’Institut français du cheval et de l’équitation (Ifce), les prix de vente ont augmenté. Effectivement, la Sfet a constitué une société d’export pour le Japon, ce qui a fait remonter les cours. « Les marchands se sont donc alignés sur ces prix. »

La Sfet (Société française des équidés de travail) a pour but d’encourager l’élevage, la formation, la valorisation, la commercialisation et de favoriser l’utilisation des chevaux de trait, des ânes, des mulets et des équidés de territoire. Elle a en charge l’organisation des concours, qu’elle délègue aux associations départementales. Outre la Sfet, l’association des chevaux de trait de la Loire est en lien direct avec des structures nationales et régionales, comme par exemple l’Association du syndicat des éleveurs de chevaux de Rhône-Alpes et Auvergne (Asecra), le Conseil de la filière cheval Aura, les associations nationales de races…

Et demain ?

D’ores et déjà, les responsables de l’association sont déjà focalisés sur 2022. « Nous allons voir comment gérer les prochaines éditions des deux concours. » Mais Bernard Dallery espère surtout pouvoir mettre en place les formations initialement prévues en 2021 pour les éleveurs : menage des chevaux aux longues rênes ; conduite sanitaire raisonnée. « Dans le passé, nous avons organisé des formations pour le jugement. Ce serait un plus pour les concours de pouvoir en refaire, pourquoi pas avec les départements voisins. »

A plus long terme, le président de l’association veut croire en l’avenir des chevaux de trait dans notre département, notamment avec leur utilisation en viticulture et maraîchage. En 2019, l’Ecole nationale du cheval vigneron a été créée en Gironde pour répondre à la demande. « L’utilisation du cheval dans les vignes pourrait très bien se développer dans la Loire. Des vocations pourraient naitre chez des jeunes, qui pourraient proposer leurs services aux viticulteurs. » A noter également qu’en France, de de plus en plus de villes utilisent des chevaux de trait pour l’entretien, l’arrosage, le nettoyage.

 

Lucie Grolleau Frécon

Des concours en perte de vitesse

Deux concours de chevaux de trait se sont déroulés dans la Loire cet été : le 10 juillet à Perreux et le 14 août à Saint-Galmier. Dans un concours modèle et allures de chevaux de trait, sont jugés l’extérieur de l’animal mais aussi les allures, c’est-à-dire le pas et le trot. Chaque cheval est présenté dans le ring et en déplacement, sous l’œil de deux ou trois juges, qui ont suivi une formation. Les chevaux sont répartis selon leur race, leur âge, l’état physiologique des femelles… Les concours sont l’occasion pour chaque éleveur de comparer le niveau de son cheval par rapport à ceux des autres. Les meilleurs chevaux peuvent prétendre participer aux concours régionaux et nationaux.

En France, le nombre de participants aux concours a beaucoup diminué entre 2009 et 2014 : -54%, indique Bernard Dallery, président de l’association de chevaux de trait de la Loire. « Le faible prix de vente des poulains a découragé les éleveurs. » Depuis 2014, les effectifs français se maintiennent. Dans la Loire, ils poursuivent leur baisse, et notamment cette année. Le Covid en est-il l’explication ? La baisse de l’aide au maintien des chevaux de trait pourrait en être une autre. « Avec les concours, même s’il n’y a pas beaucoup de participants, nous sommes dans la promotion des chevaux de trait», se console Bernard Dallery, qui note une progression du niveau génétique des chevaux présentés.

Palmarès

Pour le concours de Perreux, le palmarès est le suivant :

- Etalon à la revue, Trait comtois, 4 ans et + :  1er, Severino des Combes, meneur : Michel Dechavanne ;

- Modèle et allures, Percheron, femelles non suitées : 1er, Castille du Poyet, Maxime Garnier ;

- Modèle et allures, Percheron, 2 ans : 1er, Jays de Beau cote, Maxime Garnier ;

- Modèle et allures, Percheron, 3 ans : 1er, Ivoire de Beau cote, Maxime Garnier ; 2è, Ines de Beau cote, Maxime Garnier ; 3è, Ines de la Plante, Bernard Dallery ;

- Modèle et allures, Percheron, femelles suitées : Emeraude de Beau cote, Maxime Garnier.

Le palmarès du concours de Saint-Galmier est le suivant :

- Modèle et allures, Trait comtois, un an : 1er, Kelly Du Combea, meneur Jourjon Jean-Marc ;

- Modèle et allures, Trait comtois, 2 ans : 1er, Julie Du Vernat, Clémence Nantas ; 2è, Jonquille d'Arfeuil, Chirat ; 3è, Jade de la Cote ;

- Modèle et allures, Trait comtois, 3 ans : 1er, Imperial de Bief ; 2è, Idole de la Cote, Eva ; 3è, India du Vernat, Clémence Nantas ;

- Modèle et allures, Trait comtois, femelles suitées : 1ère, Trompette ;

- Etalon à la revue, Trait comtois, 4 ans et + : 1er, Robin des Bois, Stéphane Decoret ; 2è, Rêve d'Or de L'Etoile, Rabut ; 3è, Booster du Mont ;

- Modèle et allures, Trait comtois, femelles non suitées : 1er, Gribouille d'Arfeuil, Chirat ; 2è, Holsenne de la Conche, Rabut ; 3è, Comtesse du Combeau, Jourjon Jean-Marc.

 

LGF