GDS
Sanitaire : gestion rigoureuse et collective

Alors que le bilan sanitaire vis-à-vis des maladies réglementées est bon, le Groupement de défense sanitaire (GDS), qui tenait son assemblée générale vendredi 18 mars, met l’accent sur l’éradication d’autres maladies, qui ont un impact économique et commercial sur les élevages.

Sanitaire : gestion rigoureuse et collective
David Duperray, président du Groupement de défense sanitaire, attribue la bonne situation sanitaire du département au travail collaboratif entre le GDS, les OPA, la DDPP, les vétérinaires et le Département.

Comme le président du GDS, David Duperray, le dit régulièrement et l’a répété en assemblée générale en fin de semaine dernière, « deux éléments peuvent déstabiliser les cours de nos produits agricoles : la politique et le sanitaire. Nous sommes confrontés aujourd’hui aux deux en même temps. » Pour lui, « les GDS doivent faire en sorte que ce ne soit pas les crises sanitaires qui affaiblissent davantage notre élevage. La prévention est primordiale pour maintenir nos troupeaux en pleine santé. Depuis plus de 70 ans, les GDS ont su mener une politique sanitaire efficace. » Mais, « maintenir un sanitaire de qualité demande de la rigueur, du mutualisme et du collectif. L’oubli d’un seul de ces fondamentaux peut mettre à mal tous les efforts engagés par l’ensemble des éleveurs. »

David Duperray reconnait que le GDS a demandé de gros efforts aux éleveurs du département en mettant en place des programmes sanitaires avant même que les réglementations ne les rendent obligatoires. « Cette volonté d’anticipation est essentielle. Elle a permis d’arriver aujourd’hui aux très bons résultats que nous connaissons. Et ce malgré des facteurs de risques élevés, comme par exemple le nombre important de bovins achetés. »

Maladies des bovins

Il y a quelques années, le GDS avait fortement incité les éleveurs à avancer rapidement sur l’éradication de la BVD, en utilisant notamment la boucle à prélèvement de cartilage pour détecter les animaux Ipi (Infecté persistant immunotolérant). « Nous ne sommes pas encore à 100 % des veaux nés dépistés, indiquait Fanny Terrier, technicienne au GDS. Nous avons toujours affaire à un noyau de réfractaires. Le taux de veaux positifs a fortement diminué, mais il faut rester vigilant. » « Il est hors de question que les éleveurs ayant fait des efforts paient pour ceux qui n’ont rien fait, avertissait David Duperray. Si le GDS est dur, c’est pour le bien de l’ensemble de l’élevage ligérien. »

L’IBR a également été cité comme un exemple de gestion collective et rigoureuse. « Aujourd’hui, plus de 90 % des éleveurs de notre département sont qualifiés indemnes en IBR, malgré une circulation importante du virus sur la campagne 2020-2021, indiquait le président du GDS. Nous avons eu des décisions importantes à prendre, comme l’arrêt des dérogations au transport direct ou le non-allègement des prophylaxies. Ces choix ont été faits dans l’intérêt collectif. » Il précisait que « la Loi de santé animale (LSA) impose l’éradication de l’IBR pour 2026. » « Avec la LSA, l’Etat est chargé de l’éradication de l’IBR, et donc de la déqualification des cheptels, précisait Maurice Desfonds, chef du service Populations animales à la DDPP (Direction départementale de la protection des population). Si l’éleveur ne répond pas à la réglementation, il ne pourra plus faire circuler ses animaux, sauf en direction de l’abattoir. »

Le GDS de la Loire met cette année l’accent sur la besnoitiose, une maladie parasitaire émergente dont la transmission se fait par les taons. Effectivement, les tests réalisés les années précédentes montrent que la maladie est présente dans les troupeaux de bovins, mais que la majorité de cheptels ligériens atteints sont peu contaminés. L’élimination des animaux positifs s’en trouve donc facilitée, et à moindre frais. Il faut aussi savoir que de plus en plus de régions et de pays demandent désormais des analyses sur la besnoitiose à l’introduction. « Avoir un cheptel sain vis-à-vis de cette maladie va devenir un véritable avantage commercial », assurait David Duperray.

Petits ruminants

Le GDS de la Loire a également développé des programmes sanitaires pour les ovins et les caprins. « Les analyses de statuts sanitaires en petits ruminants, ainsi que le dépistage du Caev en élevages caprins, permettent d’avancer sur les problématiques sanitaires » dans ces espèces. Le statut sanitaire d’un cheptel ovin vise à rechercher la paratuberculose, la fièvre Q, la chlamydiose, la visna maedi. Il est notamment utile lors d’une installation ou du regroupement de troupeaux.

Vigilance avec la peste porcine africaine

Du côté des porcs, la vigilance est de mise quant à la Peste porcine africaine (PPA), une maladie virale très contagieuse et fortement létale qui ne touche que les suidés. La transmission se fait facilement entre les sangliers et les porcs. La première source de contamination sont les déchets alimentaires, les déchets de cuisine et les produits carnés issus de porcs et de sangliers infectés. Il faut savoir que le virus résiste jusqu’à six mois dans le jambon cru d’un sandwich qui pourrait avoir été jeté négligemment dans un fossé… Les possibilités de contacts entre les sangliers et les porcs, de groin à groin, sont à éviter.

« La PPA est à nos portes, en Italie du Nord, rappelait le président du GDS. Elle finira par arriver en France. C’est un vrai danger qui menace la filière entière. Je ne peux que vous encourager à mettre en œuvre toutes les mesures de biosécurité, indispensables pour éviter l’introduction de cette maladie dans nos cheptels. » Le GDS a d’ailleurs dispensé une formation sur la biosécurité de manière à sensibiliser les éleveurs.

Création d’une section avicole

Les responsables du GDS ont décidé de créer une section avicole, comme il en existe déjà une au sein du GDS pour les bovins, les ovins-caprins, les porcs et l’apiculture. L’objectif est d’accompagner les éleveurs de volailles sur le plan sanitaire, et plus spécifiquement sur les problématiques de salmonelles, qui ont des répercussions non négligeables dans les élevages concernés. Effectivement, les cas de salmonelles ont tendance à se multiplier, notamment dans les exploitations pratiquant la vente directe. Certains élevages sont même touchés plusieurs fois. « La salmonelle constitue un risque majeur, intervenait Maurice Desfonds. Les éleveurs doivent vraiment intégrer les mesures de biosécurité et se poser les bonnes questions, ceci largement en amont de l’arrivée des poussins. Pas seulement quand le problème survient. »

Apiculture

La section apicole du GDS a près de 500 adhérents. Le programme sanitaire comprend essentiellement deux actions : lutte contre le varroa et contre le frelon asiatique. « C’est très important de pouvoir détecter les nids de frelons asiatiques », insistait Christian Boulon, directeur du GDS.

 

Lucie Grolleau Frécon