JO 2024
La gymnastique artistique, l’art de la polyvalence athlétique

Non qualifiée pour participer aux Jeux Olympiques Paris 2024, la Drômoise Lorette Charpy formée au pôle France de l’indépendante stéphanoise n’en reste pas moins une athlète incontournable de la gymnastique artistique française. L’occasion de revenir sur la discipline depuis son apparition aux Jeux, de son entrée tardive à l’évolution de son programme et de sa notoriété.

La gymnastique artistique, l’art de la polyvalence athlétique
La gymnastique artistique étant l’une des disciplines présente depuis les premiers Jeux olympiques de 1896 à Athènes, il faut attendre plus de 30 ans (en 1928) pour qu’elle soit aussi dédiée aux femmes.

La nouvelle est tombée depuis quelques semaines, à l’issue du match international du week-end du 6-7 juillet, une rencontre officiant comme le dernier maillon dans le parcours olympique des gymnastes françaises. Lorette Charpy, l’une des figures emblématiques de la discipline, ne figurera pas parmi les titulaires de l’équipe de France féminine. Une annonce couperet pour la jeune drômoise de 22 ans qui enchaîne pourtant des performances honnêtes depuis son retour de blessure, malgré des derniers mois compliqués.  Malgré un scepticisme ambiant quant à sa participation, Lorette Charpy peut toutefois toujours espérer faire partie des remplaçantes (actuellement 3e réserviste).

La gymnastique aux Jeux olympiques

Présente depuis la première édition des Jeux olympiques modernes en 1896 à Athènes, il faudra pourtant attendre plus de 30 ans, lors de l’édition d’Amsterdam de 1928, pour que la gymnastique accorde une catégorie exclusivement dédiée aux femmes. Si le programme de la discipline a particulièrement évolué durant la première moitié du XXe siècle, il n’a plus bougé depuis 1936 pour les hommes et 1960 pour les femmes.


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La Fédération internationale de gymnastique (FIG) est la plus ancienne des organisations sportives internationales au monde : celle-ci a vu le jour en 1881. Sport particulièrement ancien, remontant à l’Antiquité, la gymnastique était initialement recommandée par les philosophes dans le but d’allier le développement du corps à celui de l’esprit. D’ailleurs, au IVe siècle avant J-C, le médecin et philosophe grec Hippocrate écrivait que « l’homme doit harmoniser l’esprit et le corps ». Quelques siècles plus tard, le poète romain Juvénal, s’en est inspiré, devenant l’auteur de la célèbre citation « Mens sana in corpore sano », traduit en français par « un esprit sain dans un corps sain »

Un regain de la popularité de la gymnastique s’est opéré au XIXe siècle, notamment avec la multiplication des compétitions, la rénovation des Jeux olympiques en point d’orgue. Parmi les nations s’étant le plus illustrées dans l’histoire moderne, le Japon dominait assez largement la discipline dans les années 1960 et 1970, avant d’être rejoint par l’Union soviétique et l’Allemagne de l’Est. Aujourd’hui, le Japon, les USA, la Russie et la Chine se disputent les premières places.

Plongez au cœur de la discipline

La gymnastique artistique se décline en de nombreuses compétitions individuelles et par équipe sur tout ou partie des agrès. Pour information, les agrès désignent l’ensemble des appareils utilisés dans la discipline, lesquels sollicitent chacun des qualités spécifiques : force, agilité, coordination et vitesse, pour ne citer que les principales.


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Parmi les différents exercices proposés au sein de la gymnastique artistique, on retrouve les exercices au sol, le cheval d’arçon, les anneaux, le saut de cheval, les barres parallèles et la barre fixe pour les hommes ; le saut de cheval, les barres asymétriques, la poutre et les exercices au sol pour les femmes.  

Basé sur un maximum de 10 points jusqu’en 2004, le système de notation a bien changé depuis, pour désormais s’appuyer sur une combinaison de deux notes : D (difficulté et contenu de l’exercice) et E (exécution). Ce nouveau système permet une plus grande différenciation entre les notations des athlètes. Cette volonté de changement remonte aux Jeux de 1976, dans lesquels la gymnaste roumaine Nadia Comaneci avait atteint pour la première fois de l’histoire, un score parfait de 10. Aussi, lorsqu’un ou une gymnaste parvient à effectuer un mouvement inédit lors d’une compétition, ce dernier est porté à son nom dans le code de pointage : c’est le cas de la référence internationale actuelle, Simone Biles, athlète américaine d’aujourd’hui 27 ans, qui a réussi cette prouesse à quatre reprises depuis les championnats du monde de 2013.

Axel Poulain