Hubert Dubien
« Provoquer des échanges souvent intéressants et parfois surprenants »

Le président du syndicat de la fourme de Montbrison revient sur l’importance des Journées de la fourme de Montbrison et des côtes-du-forez, dont la 60e édition aura lieu les 1er et 2 octobre. Hubert Dubien s’exprime aussi sur les défis qui attendent l’appellation fromagère forézienne.

« Provoquer des échanges souvent intéressants et parfois surprenants »

Quelle importance représente cet événement pour le syndicat de la fourme de Montbrison et ses adhérents ?

Hubert Dubien : « Il s’agit d’une des fêtes de la Loire qui mobilise le plus de public. La fourme de Montbrison et le vin des côtes-du-forez inspirent le consommateur, le font venir. C’est intéressant pour l’attractivité du territoire, on est fiers de contribuer à ce dynamisme. Après des éditions perturbées par la crise sanitaire, on revient à un format plus traditionnel qui laisse espérer un afflux de visiteurs comme on a pu le constater lors des 20 ans de notre AOP cet été à Chalmazel. Les consommateurs sont présents, les professionnels se mobilisent… Avec le comité des fêtes, qui met toute la logistique à notre service, on est très ambitieux pour cette édition 2022. »

En quoi consisteront vos animations, outre la dégustation et la vente ?

H.D. : « Elles tourneront autour des animaux. Le partenariat avec Campus agronova est intéressant : les éleveurs amènent des animaux sereinement en les confiant à de futurs professionnels et peuvent retourner travailler sur leur exploitation. Il y aura des vaches en lactation, pour réaliser traite et transformation sur place avec plusieurs appellations. On montrera ainsi que la technologie donne vie à plusieurs produits à partir du même lait. Il y aura aussi des présentations d’animaux, mais sans concours. Les techniciens de Loire conseil élevage savent adopter un langage professionnel mais accessible. Cela donne du sens au travail accompli au quotidien à la ferme. Si on a besoin d’un équilibre financier pour amortir notre investissement, on ne vient pas pour faire du chiffre mais plutôt pour discuter avec le public, dans une démarche de communication et de bienveillance. C’est l’occasion de provoquer des échanges souvent intéressants et parfois surprenants. Le monde agricole s’est éloigné des consommateurs. On doit en prendre conscience et s’en rapprocher en leur expliquant des choses qui nous paraissent évidentes dans les fermes et laiteries mais qui ne le sont pas pour eux. »

Véhiculerez-vous un message en particulier ?

H.D. : « Nous souhaitons promouvoir la fourme et assumer sa diversité. Fourme de Montbrison crémière, laitière, artisanale, bio… Certains consommateurs s’y perdent et nous devons leur rappeler que ce qui compte avant tout, c’est la présence du logo rouge et jaune sur le produit. Il témoigne du respect du cahier des charges de l’appellation, que le lait soit cru ou pasteurisé. En 2021, le lait issu des 60 fermes de la zone AOP a produit 747 tonnes de fourmes. La progression observée ces dernières années continue, même si le tonnage 2022 est plus difficile à évaluer. Elle s’est faite sur la fourme au lait cru, mais pas au détriment de celle au lait pasteurisé. Il y a de place pour tout le monde. »

Propos recueillis par Franck Talluto

L'intégralité de cet entretien avec les défis qui attendent la filière fourme de Montbrison est à retrouver dans notre édition papier datée du 23 septembre 2022.