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Emmanuel Macron défend « l'exception agricole » française

Emmanuel Macron avait fait le déplacement rue de Varenne pour le 150e anniversaire du Concours général agricole, le 17 janvier, où il a vanté « l'exception agricole française » et s'est placé du « côté » des agriculteurs face aux « attaques » dont ils sont victimes.
Emmanuel Macron défend « l'exception agricole » française

Tout au long de son intervention lors de la remise des prix d'excellence du Concours général agricole, le 17 janvier, le président de la République n'a cessé de vanter les mérites de l'exception agricole française. « La France a une exception agricole qui est forte et qu'il faut défendre. Celle d'une agriculture de terroir avec des exploitations qui sont à taille humaine et avec une production d'alimentation de qualité », s'est-il enorgueilli. Il l'a opposée aux « modèles hyperindustrialisés qui se sont bien souvent éloignés de leur terroir (...) qui peuvent peut-être produire en beaucoup plus grand nombre et beaucoup moins cher dans certains cas, mais jamais avec la qualité ».

Être présent à l'international

Une production nationale qui répond aussi aux enjeux stratégiques de souveraineté alimentaire dont il se fait « un grand défenseur » tant au niveau national qu'européen. « Tout ce que l'on produit en France, c'est une production dont on peut connaître et tracer la qualité (...) et l'on crée des conditions pour nourrir durablement notre population », assure-t-il. Mais Emmanuel Macron a également rappelé les velléités exportatrices de l'agriculture française. « On a une agriculture qui, sur énormément de produits, est compétitive, en conquête, et d'ailleurs attaquée par certains de nos concurrents. Le vin français, pourquoi on l'attaque ? Parce qu'il est excellent et qu'il s'exporte partout », scande-t-il. Il cite également l'exemple de la filière porcine « qui est en train de reconquérir des parts de marché parce qu'on a su avoir une agriculture de très grande qualité, avec de la sécurité sanitaire et alimentaire, et qu'au moment où la fièvre porcine a attaqué beaucoup d'autres pays, on peut continuer, nous, à exporter et conquérir des parts de marché en Chine ou ailleurs ».

Organiser les filières

Pour nuancer le tableau, le président de la République a rappelé les difficultés du monde agricole, où dans certaines filières, les revenus « ne sont pas au rendez-vous. Je sais vraiment le mal aujourd'hui qu'ont nos éleveurs », renchérit-il. En solution il préconise, comme il l'avait déjà martelé lors de son discours de Rungis, de « recréer de la valeur dans notre filière (...) pour payer le producteur de ses efforts ».

Faire mieux sur l'environnement

« On a encore beaucoup de chemin devant nous », observe-t-il également lorsque le sujet de l'environnement est soulevé. « Il y a toute la transition écologique et environnementale qu'on est en train de faire filière par filière pour progressivement sortir de certains pesticides, conformément aux engagements que j'avais pu prendre en campagne et qui sont nos engagements européens », explique-t-il. « Mais le passage du tout au tout sans discernement n'est pas un service que nous nous rendons à nous-mêmes, que nous rendons à la nation, à l'esprit et à la capacité de vivre ensemble », a-t-il modéré, acceptant que la transition agricole demande du temps. « On est en train de réinventer un nouveau modèle », s'enthousiasme-t-il. Un modèle qu'il veut « à la fois traditionnel et de transition, où il y aura au fond plusieurs formules : de l'agriculture intensive au bio, aux circuits courts, etc. ».

Et défendre les intérêts français

Une montée en gamme et des efforts qui doivent se faire dans un cadre protégé. « Il faut un modèle agricole européen qui permette de défendre les spécificités du modèle français, mais qui se défende face à l'international. Et donc, quand on signe des accords commerciaux, ne pas signer des accords qui pénalisent nos exploitants agricoles parce que sinon on se fragilise nous-mêmes », assure-t-il. Au niveau sanitaire, il a rappelé son souhait de voir créer une agence sanitaire européenne. « Il faut que l'on se donne les mêmes normes et que les contrôles soient les mêmes, et qu'on n'ait plus des agriculteurs qui disent : moi je respecte les règles parce que je suis en France et que les contrôles sont durs, mais mon voisin, quand il est Belge ou Espagnol ou Italien, ne respecte pas les mêmes règles, il est avantagé », justifie le président de la République.

A.J.