Démonstration
Pourquoi et comment utiliser une écimeuse ?

En juin, la Chambre d’agriculture et la FDCuma de la Loire organisaient une démonstration d’écimage sur lentilles, avec trois matériels différents. Retour sur cette journée, et surtout comparatif des outils.

Pourquoi et comment utiliser une écimeuse ?
Les écimeuses restent des matériels à utiliser ponctuellement, en rattrapage du désherbage et en fonction des années et du salissement des cultures.

L'écimage consiste à couper la végétation au-dessus de la culture. L’outil fauche les adventices avant qu'elles s'égrènent, ce qui favorise la récolte future. Plusieurs écimeuses étaient présentées, mardi 1er juin, sur l’exploitation de Mathieu Bonnet à Veauchette par la Fédération départementale des Cuma (Coopérative d’utilisation du matériel agricole) et la Chambre d’agriculture de la Loire. Outre les résultats selon les outils, il ressort des démonstrations que les écimeuses restent des matériels à utiliser ponctuellement, en rattrapage et en fonction des années et du salissement des cultures. De ce fait, il serait opportun de l’acheter en Cuma. La réflexion sera poursuivie au sein de la FDCuma afin de voir si un investissement peut être envisagé sur le département. Les personnes intéressées par cette réflexion sont invitées à se rapprocher de la Chambre d’agriculture ou de la FDCuma avant le 1er novembre : Marie-Françoise Fabre (Chambre d’agriculture de la Loire) au 06.89.63.20.51 ou Clémence Rauze (FDCuma de la Loire) au 07.71.77.48.86.

Les organisateurs ont apprécié l’accueil de Mathieu Bonnet et la présence des vendeurs, constructeurs et Cuma pour cette démonstration : établissements Loire équipement à Marclopt, établissements Guyonnet à Civens, Messieurs Micheletti, Burens et Bon, Cuma du Vizezy (mise à disposition du chargeur télescopique Manitou et logistique de la journée).

Trois outils présents

Trois outils étaient présentés au cours de la journée :

- ETR, des établissements Novaxi à Bruyères et Montbérault (02). Fabriquées dans l'Aube, ces écimeuses sont proposées à partir de 1,5 jusqu’à 12,5 mètres (le reliage est hydraulique et vertical, pour une largeur au transport de 2,30 mètres). L’entraînement se fait par courroie synchrone. La vitesse moyenne d’avancement au travail est de 5 km/heure. Les écimeuses ETR comprennent un système de correcteur pendulaire hydraulique (un moteur hydraulique par bloc de trois rotors), avec boitier de contrôle en cabine et joystick, rotation des lames boomerang (sens des rotors inversés), ceci permettant d’éviter les projections et la formation d’andains intermédiaires. La machine présente une très bonne stabilité, même dans les dévers. Possibilité de roues de contrôle de hauteur pour les cultures basses. Il est possible d’adapter des sections de 1,50 mètre sur de vieux pulvérisateurs. Cet outil possède une centrale hydraulique portée sur l’attelage trois points arrière (deux options « full » possibles : pour le modèle 6 mètres, centrale de 120 litres et pour les modèles 9,20 mètres et 12,50 mètres, centrale de 160 litres). Pour cette machine, compter environ 16 500 € HT pour un outil de 6 mètres, contre 27 500 € pour un 12,5 mètres. La centrale hydraulique est conseillée, compter moins de 4 500 € HT.

- Meneguso, commercialisée par la SARL Michilletti à Francescas (47), présentée par les établissements Loire équipement à Marclopt (42). Plus de 250 machines ont été commercialisées en France. Trois largeurs de travail sont proposées : 6,50 mètres, 8,80 mètres et 12,00 mètres. Série avec systèmes de correction de devers et de pendulaire pour la pente. Pour les cultures basses, roues à 2 cm du sol pour rester proche de la culture. Il est possible de verrouiller le pendulaire pour travailler avec la correction de dévers dans la pente. Très bonne stabilité : la machine ne bouge presque pas. Sur culture haute, il est conseillé de supprimer les roues. Option centrale hydraulique et joystick, mât vertical hydraulique pour s’adapter aux cultures hautes (équipé avec poignée joystick mât vertical pour travailler de 30 cm à 1,40 m), 50 L/min et max 80 bars. Deux moteurs hydrauliques, même sur grande largeur. Pour le dépliage, la courroie suit le mouvement et ne peut pas sortir. Rotation des lames : 1 000 tr/min, 4 couteaux de section de moissonneuse batteuse par rotor inusable, 12 rotors.  Plateau à forme d'étoile pour moins de projection. Prix : 17 000 € à 25 000 €, selon largeurs et options (compter environ 3 000 € pour la centrale et 1 200 € pour le joystick). Faucheuse andaineuse en amont pour finir le séchage avant la moisson.

- Bionalan / Selac, vendue par les établissements Guyonnet à Civens (42). Cette machine comporte six lames et un moteur par lame (6 m de largeur). L’outil possède un correcteur de dévers et un mât hydraulique (la commande en cabine est en option). Elle possède des contre-couteaux permettant de coucher la lentille et tenir les adventices et comporte un moteur hydraulique par section de 1m10, entrainé par une double pompe 32 32. La machine est facile d’entretien. Les couteaux épais peuvent être utilisés sur une durée moyenne de 4 000 hectares. Le coût à l’achat est compris dans une fourchette de 9 000 € à 25 000 €, en fonction des options commandées. Onze modèles sont proposés sur cette marque, allant de 4,40 mètres à 15,60 mètres de large. L’outil pèse autour de 1 100 kg. L’utiliser en 540 tours pour la prise de force.

Résultats des comptages

La pression des adventices sur la parcelle à l’état initial était moyenne, avec essentiellement des véroniques, des graminées (dont folle avoine), des capselles et des renouées liseron. La folle-avoine et les capselles peuvent être maitrisées par écimage, à l’inverse des véroniques, qui ne passeront pas au-dessus de la culture de lentilles.

Un comptage d’adventices a été effectué après écimage, en gardant une bande témoin non écimée. Cette dernière comprend une grande diversité d’adventices, avec des coquelicots en nombre important, des capselles, des pensées, et diverses dicotylédones, ainsi que des graminées (folle-avoine, panic faux millet). La pression des adventices est élevée. La lentille continue de se développer, mais une atteinte du rendement est à craindre sur cette bande.

Les zones écimées présentent une diversité plus faible d’adventices, bien que selon les machines employées, ce point soit variable. Les coquelicots restent très présents quelle que soit la machine utilisée. L’écimage a eu lieu avant leur floraison et montée à graine. Les capselles sont moins nombreuses avec certaines écimeuses, donc globalement, la maîtrise des adventices est bonne, hormis sur coquelicots.

 

Marie-Françoise Fabre, Chambre d’agriculture de la Loire

Clémence Rauze, FDCuma de la Loire