Concours d’animaux de boucherie
Que sera le comice de Feurs 2023 ?

Après deux assemblées générales à huis-clos en raison du Covid, l’association du comice de Feurs tenait celle de l’exercice 2021-2022, en présence des adhérents et des partenaires. A l’ordre du jour, le bilan de l’édition 2022 de la manifestation éponyme et les perspectives pour 2023.

Que sera le comice de Feurs 2023 ?
Pierre Dosson, président de l’association du comice agricole de Feurs, et Colette Glas, secrétaire.

En début d’assemblée générale, le 17 décembre, Pierre Dosson, le président de l’association du comice agricole (en charge des concours dans les écuries), revenait brièvement sur les éditions 2020 et 2021 de la manifestation. En 2020, les animaux avaient été jugés dans les fermes, confinement oblige. La vente s’en était trouvée « compliquée ». En 2021, les concours de bovins ont pu se tenir dans les écuries, mais les animaux ne sont restés qu’une journée pour répondre aux exigences réglementaires liées au Covid. « Les ventes se sont bien passées car nous étions dans une période de reprise de l’économie, mais nous avions dû repenser totalement l’organisation. » Et d’ajouter : « Nous avons tenté de sauver ce qui pouvait l’être et la priorité était de protéger les collaborateurs de l’association. » Pierre Dosson remerciait les sponsors « qui ne nous ont pas lâchés, ce qui nous a permis de limiter la casse puisque nous n’avons pas eu de recettes sur ces deux éditions ».

Naturellement, les propos du président se poursuivaient sur l’édition 2022. « Beaucoup de questions étaient encore en suspens fin 2021 », mais le discours du Premier ministre début janvier, annonçant l’assouplissement des règles vis-à-vis du Covid, a été synonyme de feu vert pour l’organisation du comice 2022, qui s’est préparé « en un temps record ».

2022, bilan mitigé

Eleveurs et visiteurs étaient au rendez-vous. « Tout le monde avait envie de se retrouver. » L’association a dénombré 11 198 entrées payantes : 5 328 billets vendus au guichet et 5 870 billets vendus aux entreprises en amont. A noter que de nombreuses invitations ont été adressées, par exemple à des acheteurs potentiels ou aux élèves des lycées agricoles. La ferme aux enfants attire toujours autant de familles. Plus de 1 500 enfants y ont été accueillis, le nombre tickets de tombola distribués l’atteste.

161 bovins de boucherie charolais ont été présentés par 52 éleveurs, 33 bovins de boucherie limousins par 12 éleveurs, 31 cases de 4 agneaux de boucherie par 18 éleveurs, 5 reproducteurs limousins par 3 éleveurs, 19 reproducteurs charolais par 7 éleveurs, 12 cases de reproducteurs ovins par 8 éleveurs. Le bémol est venu des transactions. « Depuis 20 ans, nous n’avions jamais compté autant d’animaux de boucherie invendus, rapportait Pierre Dosson. Ils n’ont pas été vendus non pas parce que les éleveurs en voulaient un prix excessif, mais bien parce qu’ils n’ont pas été demandés. C’est à l’image de ce qu’il se passe sur les autres concours. »

La communication dans les écuries du comice a été diverse, à l’image des éditions précédentes, que ce soit à destination des professionnels ou des visiteurs grand public. Paysans de la Loire est missionné pour éditer le Journal du comice (une première édition avec la liste des animaux inscrits aux concours et une seconde avec les résultats des concours). En plus de panneaux affichés sur les murs des écuries pour donner quelques informations sur la manifestation, des écrans sont installés depuis maintenant quelques années pour diffuser les logos des partenaires mais aussi des informations sur la filière viande. La section bovine de la FDSEA s’était également mobilisée pour proposer une dégustation de viande.

Globalement, les partenaires du comice demeurent fidèles, même si l’association enregistre des défections et de nouveaux sponsors. Ils contribuent au bon fonctionnement de la manifestation et à l’équilibre financier de l’association. En plus du compte de résultats lié au comice, le trésorier de l’association, Georges Reboux, a présenté ceux relatifs aux garages. Effectivement, en dehors de la période du comice, l’association du comice, qui est propriétaire de ses bâtiments, loue des emplacements de parking (voiture, camping-car, moto) à des habitants ou commerçants de Feurs, engendrant des recettes. Les écuries demandent également des travaux réguliers, nécessitant un budget non négligeable.

Inquiétude pour 2023

Les membres de l’association se projettent sur l’édition 2023, qui se déroulera du 17 au 20 mars. Pierre Dosson n’a pas caché son inquiétude, renforcée par le fait qu’aucun élu du territoire n’était présent à l’assemblée générale. « Dans certains concours d’automne, les animaux ayant obtenu un troisième prix se sont vendus plus rapidement que les prix d’honneur et au même prix que ceux ayant obtenu un premier prix de section. La viande de qualité n’est plus d’actualité. On voit les boucheries fermer les unes après les autres car c’est de plus en plus difficile de rentabiliser un animal. La viande hachée gagne du terrain. » Autre préoccupation : le nombre d’exposants au comice. « De moins en moins d’éleveurs préparent des animaux à fort développement musculaire. Les charges sont trop importantes par rapport au prix de vente et les jeunes n’ont plus le temps. » Le président du comice se soucie également du renouvellement des membres de l’association. « L’équipe est vieillissante et il y a une forme de lassitude. Il va falloir trouver des bénévoles pour organiser le comice et ce n’est pas facile, à l’image des autres concours d’animaux de boucherie et de nombreuses associations. »

 

Lucie Grolleau Frécon