La Prim’holstein à travers le temps

L’organisation du concours inter-régional holstein dans la Loire le 5 avril (lire ici) est l’occasion de se plonger dans l’histoire de la race Prim’holstein dans le département : actions en faveur de l’amélioration génétique, concours ou encore association d’éleveurs.

La Prim’holstein à travers le temps
Le premier concours départemental de races laitières se tient à Feurs en 1964. Il y restera jusqu’en 1972, avant de devenir itinérant. La Française frisonne pie noire fait partie des trois races présentes.

D’après Prim’holstein France, « l’ensemble des Pie noire du monde semble provenir d’une même région du littoral de la mer du Nord » (Pays-Bas, Danemark et Allemagne). Des vaches de type mixte (élevées à la fois pour le lait et la viande) sont élevées dans cette région jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. La race Pie Noire se développe aux Pays-Bas au XIXe siècle, puis est exportée aux Etats-Unis et au Canada, où son caractère laitier est sélectionné et où son nom devient Holstein. 

C’est aussi au XIXe siècle que la race fait son apparition dans le nord de la France, sous le nom de Hollandaise. Après la Première guerre mondiale, le cheptel se reconstitue, notamment autour des grandes villes. Le livre généalogique de la race Hollandaise est créé en 1922, pour garantir la conformité au standard de la race et l’origine des animaux. 

Avec la Seconde guerre mondiale, les effectifs de vaches laitières diminuent en France. Les éleveurs importent alors des animaux des Pays-Bas. Les objectifs de sélection français sont de faire de cette race un type mixte, en réduisant son format. La race est rebaptisée Française frisonne pie noire (FFPN) en 1952. Dans les années 60-70, le contexte économique devient plus favorable à la production laitière et incite les éleveurs à importer des taureaux Holstein des Etats-Unis, conduisant à la spécialisation laitière de la race. En 1974, tous les animaux de type hollandais sont englobés sous le terme Française frisonne (FF). En 1990, celle-ci devient la Prim’holstein.

Création du syndicat en 1959

Dans la Loire, la création officielle du Syndicat départemental des éleveurs de race Française frisonne pie noire de la Loire remonte à 1959. Les principaux objectifs sont la promotion de la race, l’encouragement à l’utilisation de reproducteurs d’élite, l’achat de taureaux et de semences. Au fil du temps, chaque président et son équipe savent apporter des nouveautés en matière d’organisation et d’activités pour répondre aux attentes des éleveurs.


Le portrait du tout nouveau président de l'association des éleveurs holstein de la Loire, Jérémie Peillon, est à lire ici.


Le premier concours départemental de races laitières se tient à Feurs en 1964. La Française frisonne pie noire fait partie des trois races présentes. Pour les organisateurs, ce concours, et les suivants, se veut « éducatif et vulgarisateur ». Il est l’occasion de faire la promotion des outils de sélection à la disposition des éleveurs (contrôle laitier, généalogie, puis insémination). Ainsi, progressivement, grâce au travail réalisé par les éleveurs et les structures d’élevage qui les accompagnent, la qualité de l’élevage ligérien évolue dans le bon sens.

La fin des années 70 marque un tournant pour la Pie noire dans le département : l’infusion de sang Holstein, venu des Etats-Unis, dans les troupeaux frisons engendre des animaux plus grands, mieux charpentés, avec une production laitière plus intéressante.

L’amélioration génétique

Dans les années 80, des organismes d’élevage réfléchissent à des actions pour améliorer le niveau génétique des troupeaux ligériens. Ils trouvent une oreille attentive auprès du Conseil général (devenu Conseil départemental), qui accorde une aide financière aux éleveurs dans le cadre de ce qui est appelé l’Opération 1 000 génisses. L’idée est de faire naître de transplantation embryonnaire des génisses de haut niveau génétique chez les adhérents du contrôle laitier.

C’est à la suite d’un concours départemental de races laitières, devenu itinérant en 1973, qu’un groupe d’éleveurs, au début des années 90, crée le premier GIE génétique pour réaliser collectivement de la transplantation embryonnaire. C’est aussi à cette époque qu’est constituée l’Association pour le développement et la promotion de l’élevage laitier de la Loire (Adpel), qui rassemble les syndicats de races et les organismes d’élevage. Elle confirme la bonne entente entre les races, qui perdure encore maintenant. Elle organise par exemple Génilait (journée dédiée à la génétique laitière départementale) et le concours départemental de races laitières (qui se déroule dans le cadre de la Fête du lait).

Actuellement, avec 42 928 animaux (22 218 vaches vêlées en 2023), la race Prim’holstein représente 44 % des animaux de race laitière. Après une forte baisse dans les années 1990 et au début des années 2000, le nombre d’animaux holstein s’est stabilisé jusqu’en 2020. Il tend à nouveau à légèrement diminuer ces dernières années. Le nombre de vaches holstein a baissé de 8 % sur ces quatre dernières années, alors que la moyenne départementale, toutes races laitières comprises, est de - 9 % (source Chambre d’agriculture de la Loire, service identification des animaux). Les données du contrôle laitier mettent en évidence une production moyenne ligérienne de 8 525 kg de lait en race Prim’holstein, avec un TB de 40,1 et un TP de 31,5.

Lucie Grolleau Frécon