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Événement

À Pélussin, la Fête de la pomme confirme son ambition pour sa 46ᵉ édition

Le 11 novembre, Pélussin va croquer, une fois encore, dans son fruit fétiche. Pour sa 46ᵉ édition, la Fête de la Pomme du Pilat se présente sous un jour renouvelé : comités renforcés, programme élargi, mise en valeur accrue du terroir et des talents locaux. 

Par Alexandra Blanchard-Pacrot
À Pélussin, la Fête de la pomme confirme son ambition pour sa 46ᵉ édition
Cette année, Pélussin accueille la 46e édition de la Fête de la pomme. © Archives PdL

Depuis près d’un demi-siècle, le rendez-vous du 11 novembre est inscrit dans l’ADN pélussinois. Ce jour-là, le cœur du bourg bat au rythme des dégustations, des discussions passionnées autour des variétés locales et des rencontres avec les producteurs. Mais l’édition 2025 n’est pas une simple répétition des précédentes : elle s’inscrit dans une dynamique de structuration et de montée en gamme, portée par un travail de fond engagé depuis deux ans. « Nous avons constitué un véritable comité de pilotage avec la mairie, le Parc du Pilat, la communauté de communes, l’office de tourisme et notre coopérative, explique Olivier Lecocq, directeur des Balcons des Monts du Pilat. L’idée est de professionnaliser l’organisation, de fluidifier ce qui peut l’être et, à terme, de retravailler l’identité visuelle pour rendre cette fête toujours plus attractive et ancrée dans son territoire. »


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Cette évolution s’est accélérée avec la dissolution récente de la confrérie de la pomme, partenaire historique (lire par ailleurs). « La coopérative a toujours été un pilier de la fête. Avec la disparition de la confrérie, nous avons naturellement renforcé notre implication pour maintenir le niveau d’exigence et l’esprit de l’événement. »

Cette année, près de six mois de préparation ont été nécessaires pour bâtir une édition dense et cohérente, pensée pour attirer un public fidèle mais aussi de nouveaux visiteurs, parfois venus de bien au-delà des frontières du Pilat. Objectif : faire de la Fête de la Pomme non seulement un rituel convivial, mais aussi un marqueur culturel et touristique. « Lorsque la météo est avec nous, nous réunissons autour de 15 000 personnes. C’est un événement fédérateur, populaire, intergénérationnel, qui permet de célébrer la pomme mais aussi l’art de vivre dans le Pilat. »

Une fête du terroir, et plus encore

30 à 40 bénévoles, épaulés par la mairie, seront mobilisés pour accueillir un public dense autour de plus d’une centaine d’exposants. Parmi eux, 23 associations locales et une quinzaine de producteurs du Pilat, tous engagés à proposer des produits ou des animations en lien avec la pomme. « Nous cherchons à valoriser encore davantage les acteurs locaux, insiste Olivier Lecocq. La fête doit refléter l’identité du territoire, son dynamisme, son savoir-faire. »

Les visiteurs retrouveront le marché artisanal et gourmand, mais aussi une myriade d’animations : rallye pédestre autour de la pomme, concours de haïkus (petits poèmes japonais) défis culinaires, promenade historique « dans les pas du marionnettiste Gaston Baty », et, bien sûr, la célèbre compétition de Taxipomme, ces petites charrettes bricolées des semaines durant par les jeunes du cru : « Elles représentent parfaitement l’esprit du Pilat : inventivité, convivialité et solidarité. On aide les autres à porter leurs pommes de la place des Croix jusqu’à la voiture. »


Lire aussi : La Confrérie de la Pomme du Pilat : une page se tourne, l’histoire demeure


Si la fête célèbre la pomme, elle ouvre aussi un espace précieux de dialogue et de pédagogie. « Pour beaucoup de producteurs, c’est l’un des rares moments où ils échangent directement avec les consommateurs, souligne le directeur de la coopérative. Nous vendons principalement via la grande distribution : ici, on peut présenter de nouvelles variétés, expliquer nos pratiques, parler du climat, de l’évolution des vergers. »

Dans un contexte agricole en mutation, cet échange prend une résonance particulière. « Le public pose davantage de questions qu’avant ; il veut comprendre comment on produit, pourquoi on fait certains choix, comment on s’adapte. Et, en face, les arboriculteurs ont besoin de transmettre leur savoir-faire, de faire connaître la réalité du terrain et les marges de manœuvre limitées face aux aléas climatiques et à la réglementation. »

Entre tradition et renouveau

La date du 11 novembre n’est pas anodine. Elle marque traditionnellement la fin de la récolte et l’entrée dans la saison de commercialisation. « C’est une fête de clôture mais aussi un lancement, sourit Olivier Lecocq. On célèbre le travail accompli, on partage la fierté de la récolte, puis on se projette vers la suite. »

Symbole agricole, vitrine du Pilat, lieu d’échanges et de transmission, la Fête de la Pomme incarne aujourd'hui bien plus qu’une tradition gourmande : elle illustre la capacité d’un territoire à conjuguer convivialité, transition agricole et engagement collectif. « La pomme est au centre, mais ce qu’on met vraiment en lumière, c’est un territoire vivant, dynamique, profondément attaché à ses racines et tourné vers l’avenir. »