Comment les agriculteurs ont vécu le confinement ?

  Benoit Morin (Ambierle) / « Pas le sentiment d'être confiné » « J'exploite 112 ha en EARL dans un système tout herbe. Je fais 75 vêlages par an en race Charolaise. Je commercialise les broutards et je propose de la viande de génisses en vente directe. Professionnellement, le confinement n'a pas tellement impacté mon quotidien. J'étais inquiet pour la vente directe, mais mes clients dans un rayon de 20-25 km se sont déplacés. Je n'ai pas peiné plus que ça à vendre mes caissettes de viande. Pour le reste, on a toujours eu un service satisfaisant avec le vétérinaire et nos autres interlocuteurs professionnels, même s'il fallait respecter la distanciation. La seule contrainte pour moi c'était l'approvisionnement car il fallait s'organiser différemment : envoyer un mail pour commander, attendre une réponse... c'était dur à accepter, mais je me suis habitué. Économiquement, je n'ai pas eu vraiment d'impact à l'échelle de mon exploitation.Je suis administrateur aux Jeunes agriculteurs et, de fait, nous n'avons pas eu de réunions durant le confinement. Ça m'a manqué de ne pas voir les collègues, mais aussi la famille et les amis.Je suis marié et père de...