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Croissance de l’herbe

Des conditions météo favorables à la croissance de l’herbe

La Chambre d’agriculture de la Loire et Loire conseil élevage proposent un suivi hebdomadaire de la croissance de l’herbe pour aider les éleveurs ligériens à bien maîtriser le pâturage et la récolte de l’herbe. Voici le bulletin du 26 mai.

Par Augustin Gravier, Chambre d’agriculture de la Loire Stéphane Laurent, Loire conseil élevage
Des conditions météo favorables à la croissance de l’herbe
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A retenir pour cette semaine : les conditions météo assez fraiches et humides de ces derniers jours maintiennent les croissances des prairies, avec des repousses pâturables de qualité. Cependant, toutes les prairies n’auront pas la même capacité de réponse : les prairies à dominante graminées et pâturées depuis le début de printemps voient leur croissance s’essouffler rapidement (d’autant plus avec des biomasses de refus significatives) ; les prairies de pâturage riches en légumineuses et certaines prairies de fauche (permanentes comme temporaires) riches en dactyle et légumineuses, réincorporées dans le circuit de pâturage, s’avèrent précieuses pour le maintien d’un pâturage tournant lactogène et favorable au GMQ ces prochains jours.

Fertilisation pour les 2e et 3e coupes :

- lisier : l’apport de lisier est trop tard pour plupart des prairies. Il peut néanmoins être utilisé sur des prairies de graminées pures non ou peu remontantes en épi (dactyle) pour une coupe de foin ou de regain. L’apport est conditionné à de la pluie et une hygrométrie au sol suffisantes. 

- apport minéral : il est trop tard de réaliser un apport minéral. L’apport de fertilisation hors azote minéral est possible et conseillé pour les prairies de légumineuses (pures ou fortement dominantes). 

Les sommes de températures depuis le 1er février et le cumul pluviométrique sur le mois de mai dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 24/05/2025) : 

- Chalmazel, 785°C, 98,7 mm ;

- Noirétable, 923°C, 62,4 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 936°C, 63,5 mm ;

- Violay, 952°C, 115,2 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 1 012°C, 76,7 mm ;

- Fourneaux, 1 087°C, 68,6 mm ;

- La Valla-en-Gier, 1 046°C, 86,2 mm ;

- Panissières, 1 055°C, 112,5 mm ;

- Saint-Georges-en-Couzan, 961°C, 108,7 mm ;

- Arthun, 1 038°C, 40,6 mm ;

- Balbigny, 1 100°C, 74,2 mm ;

- Perreux, 1 143°C, 43,7 mm ;

- Pélussin, 1 181°C, 61,9 mm ;

- Savigneux, 1 053°C, 31,2 mm ;

- Veauchette, 1 079°C, 67,6 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) :

- Saint-Héand (575 m) : 8,9 cm ; 42,8 kg ;

- Soleymieux (630 m) : 10,9 cm ; 49,7 kg ;

- Périgneux (680 m) : 8,5 cm ; 42,8 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 7,9 cm ; 28,9 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 8,3 cm ; 34 kg ;

- Champoly (660 m) : 7,9 cm ; 28,9 kg ;

- Vézelin-sur-Loire (450 m) : 7,8 cm ; 22,2 kg ;

- Saint-Genest-Malifaux (950 m) : 9,8 cm ; 42,2 kg ;

- Vivans (320 m) : 8,5 cm ; 28,5 kg ;

- Perreux (lycée de Chervé) : 9,7 cm ; 44 kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 8,8 cm ; 70,7 kg ;

- Violay (700 m) : 11,1 cm ; 77,7 kg ;

- Violay (720 m) : 11,3 cm ; 80,7 kg ;

- Bussières (650 m) : 8,5 cm ; 43,4 kg.

Trois stratégies de pâturage tournant dynamique

En cette seconde moitié de printemps, quels que soient les secteurs et les productions animales, trois stratégies principales de pâturage tournant dynamique sont observées, avec des avantages et des inconvénients préjudiciables sur le pâturage comme la santé des prairies.

La première stratégie consiste à maximiser l’ingestion d’herbe pâturée et à éviter les refus :

- principe : pâturage tournant (dynamique) avec des surfaces prédéfinies strictes (paddocks < 2 j, fil avant/fil arrière, …), avec des jours d’avance au pâturage serrés mais adaptables, un recours fréquent au débrayage/incorporation de surfaces additionnelles ;

- avantages : allongement de la durée de pâturage lactogène et favorable au GMQ sur le printemps (et l’automne), avec un temps de gestion des refus (et du pâturage) limité ;

- inconvénients : du temps et de la réflexion invertis en amont de la saison de pâturage pour planifier cette stratégie ; adaptabilité constante vis-à-vis de la croissance des prairies ;

- précautions actuelles : repos des prairies de pâturage de début printemps, valorisation de nouveaux paddocks avec du fourrage pâturable de haute qualité alimentaire.

La seconde stratégie consiste à sécuriser sa production au pâturage face aux variations de valeurs alimentaires et d’offre en herbe pâturée :

- principe : une ingestion d’herbe pâturée limitée en quantité en plein pâturage (avec complémentation significative à l’auge) ; hausse de cette complémentation en fin de printemps tout en conservant une ingestion limitée d’herbe lactogène ;

- avantages : stabiliser sa production laitière ou la croissance de ses animaux malgré les variations en offre et valeurs alimentaires de l’herbe et gestion facilitée de la ration de base ;

- inconvénients : dépendance vis-à-vis de la constitution de stocks fourragers majorés et nécessité d’une offre en herbe rationnée, mais très bonnes valeurs alimentaires longtemps au printemps pour un pâturage rentabilisé ;

- précautions actuelles : réduire l’ingestion d’herbe pâturable déjà rationnée en quantité (4-5 kg MS herbe pâturée/VL/j) du fait de la baisse de la valeur alimentaire de l’herbe pâturée, adapter ses paddocks en conséquence, repos des prairies de pâturage de début printemps, garantir l’offre en herbe de haute qualité alimentaire sans refus.

Enfin, la troisième stratégie est un pâturage tournant dynamique basé sur le tri des animaux au pâturage (stratégie déconseillée dans un contexte d’aléas climatiques) :

- principe : pâturage tournant (dynamique) avec des surfaces de paddocks quotidiens assez importantes, des animaux qui trient l’herbe ingérée et sécurisation de l'ingestion en fourrages à l’auge ou aux râteliers ;

- avantages :  une gestion facilitée du pâturage, des surfaces de paddocks fixes entre mars et juillet pour un même effectif d’animaux ;

- inconvénients : de grosses biomasses actuelles de refus à gérer (fauche, topping), fatigue et dégradation de prairies, plus-value économique du pâturage tournant dynamique très limitée et gaspillage d’herbe valorisable ;

- précautions actuelles : fauche et récolte des refus urgentes avant l’été, repos des prairies de pâturage de début printemps, paddocks sur nouvelles prairies.

Les bulletins précédents

Pour retrouver les bulletins édités les semaines précédentes, c'est par ici.