Enseignement agricole : des jeunes bien dans leurs bottes
Démonstration de travaux pratiques, visite des infrastructures et échanges avec des apprenants étaient au programme de la matinée passée au lycée de Chervé, à Perreux, par le Draaf et la délégation de l’enseignement agricole régional.

Lundi, pour la rentrée scolaire du directeur de la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), les équipes du lycée de Chervé avaient imaginé un parcours sur le campus ponctué d’ateliers pratiques conduits par des élèves dans les différents domaines de formation (agriculture, paysagisme, services à la personne) et de visites des nouvelles installations. Effectivement, le site est en travaux depuis cinq ans : des bâtiments ont été démolis et d’autres construits, certains ont été rénovés.
Outre une présentation des faits marquants de la rentrée 2025-2026 pour l’enseignement agricole à l’échelle de la région et des enjeux pour années futures (lire ici), cette déambulation aura permis de comprendre l’articulation entre les cours et les travaux pratiques grâce aux propos de la direction et de professeurs. Des élèves ont également été rencontrés. Parmi eux, Amaury qui entre en Terminale et Tiffany en classe de première. Avec d’autres jeunes, tous volontaires, ils animaient deux ateliers de pesée, l’un pour les agneaux et l’autre pour les vaches, qu’ils avaient minutieusement préparés avec deux enseignantes en zootechnie, Estelle Montrobert et Elodie Truchet.
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Les deux lycéens confiaient avoir eu de l’appréhension avant ces démonstrations devant la délégation, comprenant le directeur de la Draaf, des représentants de toutes les composantes de l’enseignement agricole régional, le directeur et le président de l’établissement (Franck Déplat et Raymond Vial, par ailleurs conseiller régional), ainsi que le président de la Chambre d’agriculture de la Loire (Rémi Jousserand). « Savoir que des personnes nous regardent est stressant, témoignait Amaury. Mais j’avais à cœur de bien faire les choses, donc je me suis concentré. » Tiffany avouait avoir évacué rapidement son stress : « J’ai fait comme s’ils n’étaient pas là. » Tous deux estiment que la ferme constitue un bon outil pour les travaux pratiques. « Inutile d’aller loin pour manipuler les animaux », expliquait Tiffany. « Et cela met en confiance pour les stages », complétait Amaury.
Ce dernier a déjà passé plusieurs années à Chervé. Il était plus stressé par l’échéance qui l’attend en fin d’année scolaire que par la rentrée. « Je connais bien le lycée, les professeurs, les autres élèves. Je suis à l’aise ici. » Le jeune homme souhaite arrêter ses études après le bac. « L’école, ce n’est pas trop mon truc. Je préfère être sur le terrain et travailler. J’aimerais devenir salarié agricole. » Quant à Tiffany, qui souhaite prolonger sa formation en BTS puisque son objectif est de s’installer sur une ferme, elle n’appréhendait pas du tout la rentrée. « Je connais déjà l’établissement. Je l’avais choisi pour l’environnement agréable qu’il offre pour étudier. »
Former des jeunes compétents
Amaury et Tiffany illustrent parfaitement les propos tenus par le directeur de l’établissement devant des élèves de BTS 1re année : « Pour s’installer, le niveau minimum requis devrait être le BTS car les futurs agriculteurs devront être capables de s’adapter aux transitions et les salariés agricoles être en mesure de prendre des décisions et des responsabilités. » Le président de la Chambre d’agriculture estime que « la Loire est bien dotée en établissements de formation. Elle est donc bien placée pour relever ces défis et celui du renouvellement des générations ».
Raymond Vial rappelait que « la Région est engagée envers l’agriculture. Dans cette logique, le président souhaite que les jeunes bénéficient de véritables outils pédagogiques pour préparer des agriculteurs formés. » Dans ce contexte, le lycée de Chervé a bénéficié d’une enveloppe de 42 millions d’euros pour améliorer son campus. Les travaux devaient s’étirer sur cinq ans. La dernière phase est en cours et devrait se terminer en 2026. « Le chèque est conséquent mais l’établissement en avait besoin et il le mérite. Il est situé au cœur de la région et a tout pour attirer les jeunes », argumentait Raymond Vial.
Pour la rentrée scolaire 2025-2026, cet Eplefpa (Etablissements public local d'enseignement et de formation professionnelle agricoles) recense 600 élèves et 300 apprentis. 350 adultes stagiaires de la formation continue sont en général accueillis en plus chaque année. L’établissement compte deux sites : celui de Chervé à Perreux avec les formations des domaines agricoles, paysager et services à la personne, et celui de Noirétable pour les métiers de la forêt et de la nature.