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Prêt de matériels

DNC : entre Allier et Loire, la solidarité en action

Un parc de contention a été prêté par une éleveuse de l’Allier à un agriculteur des monts du Lyonnais, sans qu’ils ne se connaissent, afin de lutter contre la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Récit de cette épopée solidaire.

Par Propos recueillis par Lucie Grolleau-Frécon
DNC : entre Allier et Loire, la solidarité en action
Le couloir de contention du GDS de l’Allier et trois parcs mobiles, dont celui de Léa Laboisse, éleveuse dans le Bourbonnais, ont été acheminés dans les monts du Lyonnais pour faciliter la vaccination contre la DNC. Crédit : SB

Des échanges par téléphone entre Léa Laboisse, éleveuse-sélectionneuse de charolaises à Villefranche d’Allier, et Sylvain Beaulaton, agriculteur à Fontanès au sein du Gaec des quatre vents, jusqu’à la livraison du parc de contention, il ne se sera écoulé que très peu de temps. « Lorsque la DNC (Dermatose nodulaire contagieuse) était en Savoie, je voyais cette maladie de loin. Même si elle me faisait un peu peur, j’estimais que les mesures mises en place permettraient de la contenir. » La détection d’un cas dans le Rhône, avec un bond de 100 km de la maladie, a ravivé les craintes de la jeune femme.

C’est dans ce contexte qu’elle a lu les messages de la FDSEA et de la Chambre d’agriculture de l’Allier sollicitant les éleveurs pour des prêts de matériels de contention pour faciliter la vaccination des bovins. « J’avais un parc dont je ne me servais pas. Le mettre à disposition des Ligériens était pour moi une façon d’être solidaire d’eux. Si la maladie n’avance pas, ce sera grâce à leur mise en œuvre rapide de la vaccination. Je considère ce prêt comme une manière de les en remercier. »

Concrètement, l’agricultrice a démonté, lavé et acheminé son parc de contention à Saint-Bonnet-de-Fond, à une quinzaine de kilomètres de chez elle, mardi 23 septembre. Un camion en provenance de la Loire l’attendait. Il a été chargé avec plusieurs autres parcs et le couloir de contention du GDS (Groupement de défense sanitaire) de l’Allier. Ce fût l’occasion pour Léa et Sylvain de se rencontrer en personne. Elle assure n’avoir eu aucune inquiétude de voir son matériel prendre la route. « Sylvain m’a dit qu’il veillerait dessus. » Quant à la date de retour, elle n’a pas été fixée : « Mon parc ne me fait pas défaut pour l’instant, précise-t-elle. Je n’ai pas urgence à rentrer mes animaux dans les bâtiments puisque ce n’est pas encore la période des vêlages. Et si j’ai besoin, je trouverai bien une solution. »


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Sylvain Beaulaton explique la mise en œuvre de la démarche côté Loire. Le cabinet vétérinaire qui suit son élevage avait prévenu très tôt sa clientèle du cas de DNC dans le Rhône. « Dès le vendredi matin du 19 septembre, nous avons eu connaissance de la marche à suivre grâce aux connaissances acquises par nos vétérinaires, qui avaient participé à la vaccination en Savoie cet été. Ils nous ont expliqué que l’essentiel était de vacciner très rapidement et que pour cela, nous devrions aller chercher du matériel de contention loin et en quantité suffisante. »

Des réseaux opérationnels

Etant originaire de l’Allier, Sylvain Beaulaton a tout de suite sollicité son père, habitant à Montmarault, qui a fait le nécessaire sur place. Il a également pris contact avec Rémi Jousserand, président de la Chambre d’agriculture de la Loire, qui l’a mis en relation avec son homologue de l’Allier. L’agriculteur s’est aussi rapproché de Christelle Seyssiecq, secrétaire générale de Jeunes agriculteurs Loire, en charge du recensement du matériel de contention et de la logistique (lire par ailleurs). Quant au transport du matériel, il ne s’est pas longtemps posé la question : « La Cuma locale d’assainissement dispose d’un camion pour déplacer la pelleteuse. Le chauffeur et moi avons pris la direction de l’Allier avec le porte-char dès le mardi. »

Sylvain Beaulaton, qui tenait à apporter sa contribution pour protéger les bovins de la DNC, s’est employé à identifier le matériel à son arrivée dans les monts du Lyonnais. « J’ai utilisé des crayons indélébiles, qui servent habituellement à écrire sur les boucles de cochettes. » Depuis, il gère personnellement le couloir et les parcs. « Chaque éleveur en ayant besoin me sollicite directement. Je veille à ce que tout fonctionne quand ils partent et à ce qu’ils reviennent en bon état. Mon objectif est qu’ils retournent dans l’Allier comme ils sont arrivés dans la Loire. »