Gerc : « Continuer à travailler pour les adhérents »

L’achat de taureaux en commun est la raison d’exister du Gerc (Groupement des éleveurs de reproducteurs charolais), qui a vu le jour dans la Loire et qui s’étend désormais sur Rhône-Alpes. Sur cette base, des activités ont été mises en place au fil des années, notamment pour accompagner les adhérents dans la commercialisation de leurs reproducteurs. Comme chaque année, l’assemblée générale du groupement est l’occasion de faire le point sur ces activités. Pour la deuxième fois, elle se tenait dans le Rhône. Le rendez-vous avait été donné aux adhérents et aux invités vendredi 5 août à Amplepuis, le matin pour la partie statutaire et informative, et l’après-midi pour la visite de l’élevage du Gaec Poyet frères. Le président du groupement, Jean-Marc Cuisset, est revenu en début d’assemblée générale sur le contexte économique difficile dans lequel évoluent actuellement les éleveurs charolais, contexte qui selon lui les démobilise et qui explique la faible participation à la réunion. « Les années se suivent et se ressemblent pour notre agriculture, avec des cours en baisse pour la majorité des productions agricoles. La viande n’est pas épargnée. Elle subit en plus des attaques des « anti-viande » et de leurs lobbies qui mettent en péril l’ensemble de la filière ». Jean-Marc Cuisset a pointé du doigt des décisions « ambigües » prises par le Herd book charolais (orientations de la race, résultats techniques, concours…) et des initiatives menées à l’échelle du département de la Loire que certains responsables du Gerc voient comme « une mise en péril de la Fête du charolais », qui se tient chaque année fin octobre au Scarabée de Roanne/Riorges. « Mais le Gerc ne fait pas de sinistrose et continue de croire en l’avenir ». Ainsi, «dans ce contexte difficile, les responsables du Gerc continuent de travailler pour les adhérents : achat d’un nouveau taureau, actions commerciales, suivi sanitaire sont autant d’aides apportées aux éleveurs ». D’ajouter : « Pour y parvenir, ils s’investissent, avec l’aide de tous nos partenaires, pour mettre en place une communication importante qui doit permettre à chacun de faire du commerce ».
Au cours de l’assemblée générale statutaire, le président du Gerc et le secrétaire général, Jean-Pierre Grouiller, sont revenus sur les faits marquants de l’année 2015/2016.
20 ans d’achat de taureaux
2015 marquait le 20è anniversaire de l’achat du premier taureau en commun par le Gerc. C’est lors de la livraison du 8è taureau acheté (Lingot, provenant de l’élevage Vannier en Saône-et-Loire) que les responsables du groupement avaient souhaité célébrer l’événement. Ainsi, c’est en présence du président du Conseil départemental et de la vice-présidente en charge de l’agriculture, du président de la Chambre d’agriculture et d’éleveurs qu’a été accueilli Lingot. L’occasion de revenir sur l’histoire du Gerc et sur l’intérêt pour les éleveurs d’acheter des taureaux en commun. Comme cela a été le cas pour les autres taureaux, « espérons que ce nouvel achat soit un plus dans la progression génétique des troupeaux où il sera utilisé ».
Pour communiquer sur les taureaux du Gerc, sur les élevages adhérents, sur les animaux à vendre, sur l’actualité du groupement, le site Internet constitue un bon soutien. « Les consultations sont toujours aussi nombreuses, indiquait Jean-Pierre Grouiller. Les éleveurs qui mettent des animaux en ligne voient leurs pages très visitées, avec souvent à la clé des ventes qui se concrétisent ». Des améliorations sont prévues pour le moderniser.
Autre moyen de donner un coup de pouce aux éleveurs dans la commercialisation de leurs animaux reproducteurs : les journées commerciales du mois de mars, qui ont connu en 2016 un succès mitigé en nombre de ventes, et les journées portes ouvertes de début septembre. Ces dernières « marquent le départ de la saison pour la vente de reproducteurs et attirent toujours de nombreux visiteurs et acheteurs, rappelait Jean-Marc Cuisset. La communication importante qui est faite à cette occasion met en lumière le Gerc, les participants et les partenaires ». « L’arrivée de nouveaux partenaires a permis d’améliorer encore la communication », complétait Jean-Pierre Grouiller.
L’assemblée générale fut l’occasion pour les responsables du groupement de remercier les nombreux partenaires qui le soutiennent et accompagnent ses activités. Une mention particulière pour la société Obione, avec laquelle un partenariat a été élaboré il y a plusieurs années. Il consiste en des conseils personnalisés en matière de sanitaires chez les adhérents le souhaitant. Le technicien d’Obione, Thomas Mounier, a également effectué plusieurs visites chez les adhérents volontaires « pour recueillir des informations dans le cadre du suivi Cow notes », a expliqué Jean-Pierre Grouiller, dans l’objectif de finaliser la mise au point de cette application qui devrait être commercialisée par Obione. Thomas Mounier est intervenu en fin d’assemblée générale pour faire un premier bilan de ce travail et présenter l’outil Cow notes, qui se veut être une application de diagnostic et de suivi d’élevage. Elle permet d’évaluer précisément et facilement des critères importants en élevage : note d’état corporel, note de propreté, lésions des jarrets, remplissage du rumen, angulation des pattes arrières, locomotion. Autant de critères qui peuvent pénaliser ou améliorer la rentabilité de l’élevage (naissance, fertilité…).
Au cours de l’assemblée générale du Gerc est également intervenu Pierre-Marie Leroy, technicien au Herd book charolais. Il a pu apporter des éléments de réponse aux points évoqués par le président du groupement en début de réunion, mais surtout présenter l’offre génomique du HBC. Cette dernière a été conçue pour répondre à la demande des adhérents du Herd book charolais pour qu’ils accèdent à de nouveaux prédicteurs génomiques sur la descendance tout en garantissant que chaque éleveur reste propriétaire de la génétique de son troupeau.
La journée s’est poursuivie avec un déjeuner pris en commun et la visite de l’élevage du Gaec Poyet frères. L’occasion de découvrir cet élevage, mais surtout de mettre en avant des produits issus de taureaux du Gerc, notamment des veaux de l’année dont le père est Flambeau, taureau acheté en 2010 par le groupement et toujours présent dans cet élevage.