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Intempéries dans la Loire : administration et représentants des agriculteurs constatent les dégâts

Mercredi, à la demande de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs, les représentants de l’administration départementale sont allés à la rencontre des agriculteurs impactés par les intempéries des jours précédents afin d’évaluer les dégâts.  

Par Lucie Grolleau-Frécon
Intempéries dans la Loire : administration et représentants des agriculteurs constatent les dégâts
Responsables professionnels et représentants de l’administration ont écouté avec attention les agriculteurs impactés par la grêle et ont constaté les dégâts. @JLP

Le ciel n’épargne pas la Loire en ce début d’été. Alors que certaines années la sécheresse sévit déjà à cette période, ces dernières semaines ont été plutôt bien arrosées, et même trop à certains endroits du département, compliquant les travaux dans les champs. Mais c’est surtout la grêle et parfois le vent violent qui ont accompagné les précipitations engendrant des dégâts sur les bâtiments et surtout sur les cultures.

Un gros orage de grêle avait sévi aux alentours de Feurs au tout début du mois de mai. Un autre s’était abattu sensiblement au même endroit quelques jours plus tard. La grêle a pilé la végétation et les maïs qui sortaient de terre. Ils commencent juste à s’en remettre.

Le week-end dernier aura également connu son lot de fortes précipitations, de grêle et de vent violent, dans les monts et la plaine du Forez, ainsi que dans le Roannais, sur le secteur de Charlieu. Une tornade localisée a traversé Roche-en-Forez. Des habitations ont été endommagées, plusieurs arbres déracinés ont bloqué des axes de circulation et dégradé des lignes électriques. Des coupures d’électricité ont été enregistrées dans une centaine de foyers, ainsi que des interruptions des réseaux téléphonique et internet. Une personne a été blessée et hospitalisée, sans pronostic vital engagé.

La plaine du Forez doublement touchée

On dit souvent que les orages passent au même endroit au cours d’une saison. Cela semble se vérifier, à quelques kilomètres près. Dimanche soir, de la grêle s’est abattue sur un secteur allant de Montbrison à Montrond-les-Bains. Le scénario s’est répété mardi soir, légèrement plus au sud (Précieux, L’hôpital-le-Grand, Unias, Saint-Galmier et les communes alentours). Certaines parcelles ont été touchées deux fois par la grêle.

Les responsables de la Chambre d’agriculture de la Loire, de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs ont sollicité l’administration pour aller constater les dégâts sur le terrain. « Ces visites se sont décidé rapidement. Les services de l’Etat ont répondu présent », explique Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA de la Loire Ainsi, mercredi, une délégation de professionnels et de représentants des services de l’Etat (DDT et sous-préfet de Montbrison) ont sillonné la plaine du Forez et rencontré les agriculteurs impactés. Certaines exploitations de la plaine du Forez avaient déjà été victimes des fortes pluies et des inondations au printemps. Cette fois-ci, c’est la grêle qui vient anéantir le travail de plusieurs mois voire plusieurs années.

De nombreux agriculteurs sont allés à la rencontre de l’administration pour faire part de leur désarroi face aux dégâts liés aux intempéries. @JLP

Céréales à paille couchées, épis broyés, herbe hachée et mélangée à la terre, maïs déchiqueté ou englouti sous la boue ou l’eau, plants de pommes de terre cassés, sols détrempés quand ils n’ont pas été emportés par le flux d’eau, le constat est alarmant. Sans oublier les horticulteurs, pépiniéristes et arboriculteurs qui connaissent de gros dégâts sur leurs productions (plants détruis, pommes abîmées). Ou encore les bâtiments inondés ou les toits troués par les grêlons.

Que faire ?

Quelles plantes et cultures vont pouvoir s’en sortir ? Faudra-t-il ressemer le maïs ? Quand ? A quel coût ? Que faire de l’herbe qui devait être prochainement récoltée en foin ? Faut-il tenter de la couper ou la broyer pour sauver une seconde coupe ? Mais quand accéder aux parcelles alors qu’elles sont gorgées d’eau ? Autant de questions que se posent les agriculteurs, qui doivent puiser dans leurs ressources pour tenter de garder le moral. « Ils ne doivent pas hésiter à se rapprocher des structures techniques du département, et notamment de la Chambre d’agriculture pour se faire conseiller sur les travaux à entreprendre sur leurs cultures et fourrages », indique Jean-Luc Perrin, qui est aussi membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire.

Les maïs pilés par la graine s’en sortiront-il ? @JLP

 

Les représentants de la profession ont pris note des dégâts et surtout du désarroi de leurs collègues. Des éleveurs avaient été fortement touchés par la FCO en 2024, avec des vaches non gestantes ce printemps. Ce nouveau coup dur vient mettre à mal l’équilibre économique de leur entreprise. « Au-delà des constats, l’objectif de ces visites était bien évidemment d’apporter notre soutien aux paysans. Nous ferons tout pour ne laisser personne au bord de la route. Nous voulions aussi leur expliquer quelles démarches ils devaient entreprendre vis-à-vis de ces calamités, notamment auprès des assureurs. »

Les cultures étant assurables, l’Etat prend en charge une petite partie de la perte. Pour les agriculteurs assurés, un expert devra passer pour constater les dégâts. Quant aux prairies, les pertes de récolte sont estimées via les satellites. « Ces visites ont été l’occasion de rappeler à l’administration que ces outils ne sont pas fiables, notamment sur les dégâts de grêle, précise le président de la FDSEA. C’est d’ailleurs ce principe qui est dénoncé avec la loi Duplomb. »

Le système des calamités perdure pour les pertes de fond, comme par exemple les clôtures abîmées, les coulées de boue ou les arbres fruitiers arrachés, « mais les dégâts doivent être “significatifs“, indique Jean-Luc Perrin. Je craints qu’ils ne le soient pas vu ce que nous avons pu constater sur le terrain. »

Il poursuit : « Cette journée nous a permis de commencer un recensement des fermes touchées. Les agriculteurs, du Forez mais aussi du Roannais, doivent se manifester (via ce lien) pour que la préfecture fasse un état des lieux dans les zones impactées. » Mercredi, par voie de communiqué, elle rappelait aussi que « les dégâts provoqués par les vents violents et la grêle n’entrent pas dans le champ de la garantie catastrophe naturelle. Ils sont couverts par la garantie tempête, neige et grêle des contrats d’assurance. Ces dommages sont indemnisés par les assureurs, sans qu’une reconnaissance préalable de l’état de catastrophe naturelle ne soit nécessaire. »