Les lycéens plongent au cœur de la production ovine au lycée de Ressins
Mardi 18 novembre, plus de 100 étudiants d’établissements d’enseignement agricole de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont convergé au lycée agricole de Ressins pour une journée de découverte de la production ovine. Plusieurs ateliers techniques ou ludiques les y attendaient.
Bottes à la main, veste sur les épaules et bien évidemment téléphone portable dans la poche, les élèves de plusieurs écoles d’agriculture de la région étaient réunis le 18 novembre à Nandax, dans le nord du département de la Loire, au lycée agricole de Ressins. L’objectif avait été défini par les responsables du comité Inn’Ovin sud-est, qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière ovine sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-D’azur : leur faire découvrir la production ovine à travers plusieurs ateliers pour tenter de déclencher des vocations.
La journée commençait avec une introduction de Claude Fond, président d’Inn’ovin sud-est, qui leur expliquait que la filière ovine « a besoin de futurs éleveurs et de techniciens ». « Soyez curieux ! », lançait-il aux élèves avant de laisser la parole à Marine Penon, chargée de mission filière ovins viande à la Chambre régionale d’agriculture.
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Elle leur soumettait alors un quiz via leur téléphone portable de quelques questions sur la filière ovine. Les commentaires des réponses permettaient d’apprendre que l’Asie détient 55 % du troupeau ovin mondial, que la Grande-Bretagne possède le plus gros cheptel ovin d’Europe, que la consommation de viande ovine était de 2,1 kg équivalent carcasse par habitant en 2024 en France ou encore qu’Auvergne-Rhône-Alpes est la quatrième région en termes de production ovine en France.
Les élèves étaient ensuite répartis en sept groupes pour suivre des ateliers sur la fin de matinée et sur l’après-midi : identification électronique et maîtrise de la contention ; la note d’état corporel pour gérer son troupeau ; reproduction, génétique et diversité des races ovines ; apprendre l’élevage ovin avec le jeu La bêêle aventure ; escape game sur l’installation en élevage ovin ; imaginer l’avenir avec Prospect'Aura (construction par le réseau des chambres d’agriculture des scénarios possibles pour l'agriculture de la région en 2040) ; témoignages croisés d’éleveurs et de techniciens ovins.
Ateliers pratiques et techniques
Dans la bergerie du lycée de Ressins, Romain Mathon, technicien ovin chez Sicarev, se positionnait face au petit groupe d’élèves, devant le parc de tri qui avait été installé pour l’occasion afin d’aborder le sujet des boucles électroniques et de la contention : « Chaque brebis a une boucle électronique à l’oreille gauche. Pour lire son numéro, il suffit de passer le bâton devant. Certains parcs de tri sont connectés et la porte automatique s’ouvre d’un côté ou de l’autre selon où l’animal doit aller. » Quelques jeunes testaient ensuite ce fameux bâton de lecture.
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Dans l’atelier d’à côté, les jeunes évaluaient l’état corporel des brebis, tout d’abord sur des mannequins en bois, puis sur de vrais animaux. L’état corporel est à évaluer avant la mise à la reproduction et la mise bas. Une perte de poids entre ces deux moments doit alerter l’éleveur sur des problèmes de stress, de sous-alimentation (quantité et qualité de l’herbe, équilibre de la ration) ou encore de parasitisme.
Dans les salles de cours habituellement occupées par les BTS du lycée de Ressins, plusieurs ateliers avaient été installés, dont celui co-animé par les techniciens ovins de la Chambre d’agriculture de la Loire, Lucie Beauchamp, et du Rhône, Ozvan Hervé. La jeune femme faisait découvrir le cycle de production des brebis, en partant du flushing (augmentation des apports alimentaires afin préparer la mise à la reproduction) pour terminer par le sevrage, en passant par l’échographie et la préparation des cases d’agnelage. Le technicien rhodanien proposait quant à lui de reconnaître les races ovines, classées selon les rameaux : laitières, rustiques et bouchères.
Les deux spécialistes poursuivaient sur le contrôle de performances ovin. Sur la base des données renseignées dans le carnet d’agnelage et des pesées à âges types des agneaux sont calculés des index individuels prolificité et valeur laitière des mères. Pour faciliter la lecture de ces index, des qualifications ont été créées : “mère à béliers“ pour les meilleures brebis, “mère à agnelles“ et “mère de réserve“. Les index des femelles servent notamment à définir la destination de leurs agneaux : reproduction ou boucherie pour les mâles ; reproduction (vente ou renouvellement du troupeau) ou boucherie pour les femelles.
Cap sur les Ovinpiades
Cette journée a permis aux jeunes de se familiariser avec la production ovine, alors qu’elle n’est pas étudiée dans le détail à l’école. Peut-être que des vocations sont nées ce jour-là ? Ou à minima que des jeunes auront eu envie de prendre part aux Ovinpiades, cette compétition entre jeunes en formation agricole basée sur leurs connaissances, tant théoriques que pratiques, sur le métier d’éleveur ovin. Les épreuves régionales se dérouleront en Rhône-Alpes le 18 décembre (lycée agricole de la Côte-Saint-André, Isère) et en Auvergne le 22 janvier (lycée agricole de Brioude-Bonnefont, Haute-Loire). Les élèves qui arriveront en tête du classement seront qualifiés pour la finale nationale, qui se tiendra lors du Salon de l’agriculture à Paris le 21 février.