La Fidocl, Fédération des entreprises de conseil élevage du Sud-Est de la France, qui regroupe quatorze départements, a organisé le concours Top Alim Fidocl dans le cadre du Sommet de l'élevage, le 1er octobre dernier. Ce trophée met à l'honneur les éleveurs de chaque race qui ont le mieux maîtrisé l'alimentation et la conduite de leur troupeau sur douze mois.
Le concours se base sur les résultats alertes alimentation, une innovation du réseau Conseil élevage régional mise au point par l'équipe d'experts en nutrition. Chaque élevage adhérant au contrôle de performances dispose tous les mois de quatre critères d'alerte au niveau de son troupeau. Ceux-ci sont synthétisés sous forme de cible, l'objectif étant d'avoir un maximum de critères dans la zone verte.

Des critères analysés chaque mois pour la réactivité

Premier critère, le taux protéique en début de lactation est le traceur de l'utilisation de l'énergie en début de lactation. Si le TP est au rendez-vous entre 0 et 150 jours de lactation, l'éleveur maîtrise les rations de tarissement, de préparation au vêlage et de début de lactation. Les transitions sont bien faites et les vaches n'ont pas eu de problèmes sanitaires importants au vêlage comme des fièvres de lait, non délivrance, mammites... La perte d'état est limitée et permettra une mise à la reproduction dans les meilleurs délais.
Le critère taux butyreux hors normes est un taux inférieur à 30g/kg ou supérieur 45g/kg. Il indique des problèmes métaboliques. Si le TB est élevé, et d'autant plus s'il est associé à un TP faible, une cétose clinique ou sub-clinique est installée. Il faut surveiller l'ingestion des animaux en alerte. Si elle n'est pas au rendez-vous, il faut relancer leur appétit. Si le TB est bas, une acidose clinique ou sub-clinique est suspectée. La vache ne rumine pas suffisamment et le pH de rumen est bas ou varie de façon importante. Les bouses sont de couleur jaune et hétérogènes dans la texture. La ration est mal valorisée et la vache est fragilisée. Elle devient sujette aux boîteries d'origine alimentaire, aux mammites... Il faut revoir l'équilibre azote, énergie, fibres de la ration.
Sur l'ensemble du troupeau, lorsque le rapport TB/TP est inférieur à 1 sur plus de 20 % du troupeau, on suspecte de l'acidose. Les risques sanitaires sont les mêmes que précédemment. Lorsque le rapport de TB/TP est supérieur à 1,5, la ration n'est pas efficace et la production n'est pas au rendez-vous. Il faut revoir la qualité des fourrages. Ceux-ci ne sont pas digestibles et la concentration azote et énergie de la ration n'est pas suffisante.

Un lauréat dans la Loire

Le trophée Top Alim Fidocl récompense les éleveurs qui ont su allier productivité sans alertes alimentaires, témoignant ainsi d'une bonne santé du troupeau. En race Montbéliarde, le Gaec de Grand Val, à Saint-Trivier-de-Courtes, dans l'Ain, est arrivé premier. En race Prim'holstein, c'est le Gaec de la Pommière, de Précieux, qui a été récompensé. La famille Sanial et leur conseiller d'élevage, Gilbert Relave, se sont vus remettre leur prix au Sommet de l'élevage à Cournon la semaine dernière par Laurent Fond, président de la Fidocl.
Passionnés de génétique de génération en génération, ces éleveurs voient aujourd'hui leur travail de tous les jours récompensé. Cela témoigne de la régularité de la mise en œuvre de l'alimentation et du suivi du troupeau.

Florence Fargier, Loire conseil élevage