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FRSEA AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

Météo capricieuse mais climat économique plus clément

Le conseil d'administration de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes s'est réuni, lundi 6 mai, à la Tour de Salvagny, dans le Rhône.
Météo capricieuse mais climat économique plus clément

En ce printemps encore chaotique, marqué par des températures exceptionnellement élevées en début de période et particulièrement basses depuis quelques semaines, le contexte climatique a, entre autres, alimenté les discussions des élus de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, réunis lundi dernier, en conseil d'administration. L'absence de précipitations significatives depuis l'été dernier menace la pousse de l'herbe et le bon développement des cultures. « De quoi fragiliser un peu plus les systèmes », estime Michel Joux, président de la FRSEA.

 

Dans ces conditions, les professionnels pensent déjà au coup d'après. « On a beau essayer de trouver des solutions sur l'implantation de prairies plus résistantes à la sécheresse, force est de constater que cela requiert du temps... En attendant nos stocks sont à zéro », témoigne Jean-Luc Perrin, éleveur dans la Loire. La récolte très réduite sur certains secteurs et l'absence de réserve nécessitent, selon les élus de la FRSEA, de faire preuve de bon sens sur les récoltes de paille, en limitant le broyage, tout en obtenant des dérogations sur les jachères. « Nous devons inciter les départements à contractualiser avec des zones plus céréalières sans tarder », souligne Yannick Fialip, secrétaire général de la FRSEA.

Oui aux contrats... mais au bon prix

Contractualiser, une notion dans l'air du temps, en particulier sur le volet économique avec la mise en oeuvre de la loi alimentation, qui n'a pas manqué de nourrir les débats. La récente adoption de deux ordonnances sur les contrôles et les sanctions, et sur les prix abusivement bas, qui complète la loi alimentation, offre aux producteurs un arsenal inédit pour remporter la bataille du prix, « à condition que les organisations de producteurs proposent les bons contrats tenant compte des indicateurs de coûts de production comme le prévoit l'ordonnance sur les prix abusivement bas », explique Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. « Nous avons toutes les armes, sachons les promouvoir, et nous en servir, même si cela implique d'entrer dans une stratégie de pression vis-à-vis de nos entreprises et de nos coopératives », estime Michel Joux.

 

Sur le titre 2 de la loi alimentation, la défense du contrat de solutions construit par la FNSEA reste de mise. Face aux velléités de durcissement des règles afférentes à l'environnement, la FRSEA souhaite répondre par le pragmatisme. « Il ne faut pas avoir honte de dire que oui en France, nous produisons une agriculture de qualité. À la faveur de dispositifs tels qu'Ecophyto, les efforts consentis en matière de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires sont déjà énormes », plaide Stéphane Joandel, éleveur en charge du dossier environnement à la FRSEA. Et d'estimer qu'il est illusoire et démagogique, d'imaginer une seconde que « l'agriculture française puisse se passer de tous les produits, en revenant à l'agriculture de grand-papa », comme l'a préconisé récemment le ministre de l'Agriculture.

Sophie Chatenet